Civilisation Maya : une nouvelle cité de 1700 km² découverte au Guatemala
Civilisation Maya : une nouvelle cité de 1700 km² découverte au Guatemala 1-947
Près de 1000 sites mayas ont été repérés au cœur de la jungle grâce à une analyse infrarouge. Des bâtiments en pierre et des infrastructures de communication qui témoignent d’une véritable organisation politique de la civilisation Maya.
C’est le fruit de deux ans de travail acharné. Des archéologues américains et guatémaltèques ont récemment annoncé avoir repéré des vestiges inconnus d’une immense cité Maya dans le nord du Guatemala. Leur étude publiée dans la revue Ancient Mesoamerica témoigne d’une découverte monumentale : 775 sites identifiés dans le bassin du Mirador-Calakmul et 189 autres sur les crêtes environnantes de cette jungle située à quelques kilomètres de la frontière mexicaine. Au total, près d’un millier de bâtiments datant de l’époque préclassique (1000 av. J.-C) se trouvent sous la couche forestière. Les chercheurs les ont regroupés en 400 cités et villages. Parmi ces vestiges, on ne retrouve pas seulement des bâtiments. Les relevés ont permis également de mettre au jour des rues, des infrastructures de gestion de l’eau ainsi que des terrains de jeu.

Un réseau interconnecté grand comme 3 fois et demie Paris
D’après les archéologues, les sites s’étendent sur une superficie de 1700km². À titre de comparaison, cela représente 3 fois et demie la surface de la ville de Paris. Les sites qui y ont été identifiés sont reliés par près de 170km de chaussée. En leur temps, les Mayas fabriquaient leur propre bitume, avec un mélange d’argile et de chaux. Ces infrastructures confirment que les différents villages communiquaient entre eux, à la fois pour l’échange de ressources et la circulation des populations. Certains axes convergent par ailleurs vers des lieux de haute importance comme la cité d’El Mirador où se trouvaient probablement des lieux de pouvoirs et de culte. Ces zones centrales sont parsemées de bâtiments élevés, le plus souvent des pyramides, dont la hauteur varie entre 15 et 72 mètres.
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Outre les zones habitées, la cartographie réalisée par les archéologues met en évidence plusieurs terrains de jeu Mayas (6 rien que pour la cité d’El Mirador). On y pratiquait le jeu de balle, un rituel sacré à l’issue duquel des sacrifices étaient pratiqués.
Enfin, près de 200 réservoirs artificiels d’eau ont également été découverts ainsi que des réseaux de captage et de contrôle dans le sud du site. Pour les chercheurs, cela témoigne d’une organisation humaine colossale nécessaire à la création et à l’entretien de ces infrastructures. Selon eux, le fonctionnement des cités nécessitait « de grandes quantités de main-d’œuvre et de ressources, amassées par une organisation et une administration vraisemblablement centralisées ».
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La révolution de la technologie LiDAR
Toutes ces découvertes auraient été impossibles sans le recours à la technologie LiDAR (Light Detection And Ranging), en développement depuis 20 ans. Contrairement au radar qui emploie des ondes radio, ce système de télémétrie utilise le laser, en l’occurrence des infrarouges, pour effectuer des relevés ultra-précis (au centimètre près) en dessous des couches de végétation et de terre. Le LiDAR permet de modéliser la zone observée en 3D.

Cette technologie a déjà fait des miracles en Égypte où elle a mis en évidence une cavité inconnue de 30 mètres au cœur de la pyramide de Kheops. En Floride, elle a permis de découvrir un village amérindien sur l'île de Raleigh. Plus près de nous, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’est offert une modélisation 3D afin d’aider les entreprises en charge de sa rénovation après l’incendie d’Avril 2019. Un outil indispensable pour comprendre les structures du bâtiment et placer les échafaudages pendant les travaux.
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Au Guatemala, ces nouvelles découvertes vont permettre de mieux comprendre l’organisation des cités Maya et leur administration politique durant la période préclassique.



Source : sites Internet