KATEB YACINE (1929 - 1989)
Né le 02 aout 1929 à Nadhor(Guelma)inscrit le
06 août 1929 à constantine. Il est issu d’une famille lettrée de Nadhor, dans la wilaya de Guelma, Le jeune Kateb entre en 1934 à l’école coranique de Sedrata, en 1935 à l’école française à Lafayette à Bougaa dans l’actuelle wilaya de Sétif où sa famille s’est installée, puis en 1941, au lycée Albertini à Sétif.
Kateb se trouve en classe de troisième quand éclatent les manifestations du 8 mai 1945 auxquelles il participe et qui s’achèvent sur le massacre de milliers d’Algériens par la police et l’armée française. Trois jours plus tard il est arrêté et détenu durant deux mois. Il est définitivement acquis à la cause nationale tandis. Exclu du lycée, son père l’envoie au lycée d’Annaba. Il y publie en 1946 son premier recueil de poèmes. Déjà il se politise et commence à faire des conférences sous l’égide du Parti du peuple algérien.
En 1947 Kateb Yacine arrive à Paris, et prononce à la Salle des Sociétés Savantes, une conférence sur l’émir Abdelkader. Puis, il adhère au Parti Communiste Algérien. Au cours d’un deuxième voyage en France il publie l’année suivante Nedjma ou le Poème ou le Couteau dans la revue Le Mercure de France.
Journaliste au quotidien Alger Républicain entre 1949 et 1951, son premier grand reportage a lieu en Arabie Saoudite et au Soudan. Il publie notamment, sous le pseudonyme de Saïd Lamri, un article dénonçant l’« escroquerie ».
Après la mort de son père, en 1950, Kateb devient docker à Alger, en 1952. Puis il s’installe à Paris jusqu’en 1959, où il travaille avec Malek
Haddad, se lie avec M’hamed Issiakhem, Armand Gatti et Bertolt Brecht.
En 1954, la revue Esprit publie « Le cadavre encerclé » qui est mis en scène par Jean-Marie Serreau mais interdit en France. Nedjma paraît en 1956.
Durant la guerre de libération, Kateb, harcelé par la Direction de la Surveillance du Territoire, connaît une longue errance, invité comme écrivain en France, Belgique, Allemagne, Italie,Yougoslavie et Union Soviétique.
En 1962, Kateb est de retour en Algérie. Il reprend sa collaboration à Alger républicain.
Les Ancêtres redoublent de férocité et La Poudre d’intelligence sont représentés à Paris en 1967 (en arabe dialectal à Alger en 1969).
En 1967 il part au Viêt Nam, abandonne complètement la forme romanesque et écrit L’homme aux sandales de caoutchouc, pièce publiée, représentée et traduite en arabe en 1970.
La même année, s’établissant plus durablement en Algérie et se refusant à écrire en français, Kateb commence, à travailler à l’élaboration d’un théâtre populaire, épique et satirique, joué en arabe dialectal. Débutant avec la troupe du Théâtre de la Mer à Kouba en 1971, Kateb parcourt avec elle pendant cinq ans toute l’Algérie devant un public d’ouvriers, de paysans et d’étudiants. Ses principaux spectacles ont pour titres Mohamed prends ta valise (1971), La Voix des femmes (1972), La Guerre de deux mille ans (1974) (où réapparaît l’héroïne ancestrale Kahena) (1974), Le Roi de l’Ouest (1975), Palestine trahie (1977).
Entre 1972 et 1975 Kateb accompagne les tournées de Mohamed prends ta valise et de La Guerre de deux mille ans, en France et en RDA.
Au retour de la tournée en France Kateb s’installe à Sidi-Bel-Abbès pour diriger le théâtre régional de la ville. Il fait ses représentations dans les établissements scolaires ou les entreprises.
Kateb avait définitivement opté pour un théâtre d’expression populaire. La langue utilisée dans ses pièces est l’arabe dialectal, langue vernaculaire à fort substrat amazigh. Mais cela ne lui suffisait pas : il rêvait de pouvoir faire jouer ses pièces en tamazight. C’est ce qu’il expliqua à Mustapha Benkhemou qu’il avait fait contacter par le poète Ben Mohammed pour donner des cours de langue amazighe aux éléments de la troupe théâtrale.
En 1986, Kateb livre un extrait d’une pièce sur Nelson Mandela, et reçoit en 1987, en France, le Grand Prix National des Lettres. Kateb s’installe à Vercheny (Drôme) et fait un voyage aux États-Unis, mais continue à faire de fréquents séjours en Algérie.
Devenu trilingue, Kateb a également écrit et supervisé la traduction de ses textes en berbère. Son œuvre traduit la création, la multiplicité et la diversité littéraires et artistiques d’un écrivain qui ne se référait qu’à la culture et l’identité de son peuple.
Instruit dans la langue du colonisateur, Kateb considérait la langue française comme le « butin de guerre » des Algériens. Il déclarait en 1966 : « La francophonie est une machine politique néo-coloniale, qui ne fait que perpétuer notre aliénation, mais l’usage de la langue française ne signifie pas qu’on soit l’agent d’une puissance étrangère, et j’écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français ».
Kateb meurt en le 28 octobre 1989, à l’âge de 60 ans d’une leucémie.
Œuvres : 
Roman, Poésie et essai :
• Abdelkader et l'indépendance algérienne, essai.
• Soliloques, poèmes. • Nedjma, roman.
• Le Polygone étoilé, roman.
• Les Ancêtres redoublent de férocité.
• L'Œuvre en fragments, recueil.
• Le Poète comme un boxeur, entretiens 1958-1989.
• Minuit passée de douze heures, écrits journalistiques 1947-1989.
• Kateb Yacine, un théâtre et trois langues.
• Parce que c'est une femme. 
Théâtre :
• Le Cercle des représailles.
• L'Homme aux sandales de caoutchouc.
• Mohamed, prends ta valise.
• Boucherie de l'espérance.
• La Guerre de deux mille ans.
• Le Bourgeois sans culotte,

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