Enseigner le tamazight... Le Maroc vise 4 millions d'élèves d'ici 2030
Intérieur d'une section d'enseignement du tamazight dans une école au Maroc
Le Maroc cherche à généraliser progressivement l'enseignement de la langue amazighe aux élèves du primaire, à partir de la prochaine rentrée scolaire, pour inclure environ quatre millions d'élèves d'ici l'an 2030, selon ce qu'a annoncé jeudi le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa.
Le ministre a indiqué lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement que la généralisation de l'enseignement du tamazight concernera "environ quatre millions d'élèves en l'an 2030", à compter de la prochaine rentrée scolaire.
Il a expliqué que le ministère a l'intention d'atteindre la moitié de ce nombre en 2026, alors que le nombre d'étudiants qui étudient actuellement cette langue ne dépasse pas environ 330 000.
Il a également évoqué une augmentation progressive du nombre d'enseignants.
En 2019, le Maroc a adopté une loi réglementant l'usage de la langue amazighe dans les documents administratifs et généralisant progressivement son enseignement, mais le rythme de mise en œuvre de cette circulaire soulève les critiques des associations amazighes.
Cette loi est intervenue après sa reconnaissance comme langue officielle à l'occasion de la modification de la constitution de 2011 dans le cadre des protestations du "Mouvement du 20 février", version marocaine du Printemps arabe, une revendication portée par le mouvement amazigh depuis de nombreuses années. années.
Il y a vingt ans, le Royaume a approuvé une loi pour l'écriture tamazight dans la lettre tifinagh, qui coiffe les façades des institutions officielles, après un débat houleux sur son écriture en lettres arabes ou latines.
La semaine dernière, le ministère de l'Éducation nationale a également annoncé son intention de généraliser progressivement l'enseignement de la langue anglaise, à partir de la première année de l'enseignement préparatoire, dans le but "d'instaurer le pluralisme linguistique", le français restant la langue étrangère la plus parlée dans le Royaume.
Le Maroc aspire à remédier aux déséquilibres de l'enseignement public, qui souffre de plusieurs problèmes, notamment le faible niveau des élèves en langues et en mathématiques. Un rapport du Conseil supérieur de l'éducation et de la formation (officiel) en 2021 l'a déjà souligné.
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