Au Mexique, une antique cité maya découverte en pleine jungle
Les vestiges d’une antique cité maya ont été découverts au Mexique, mi-juin 2023. | capture d’écran inah.gob.mx
Une très ancienne cité maya, jusqu’alors inconnue, a été découverte, au Mexique. Les archéologues ont retrouvé les vestiges dans la jungle dans l’État de Campeche, non loin de la région du Yucatán.
Les vestiges d’une antique cité maya ont été découverts au Mexique, mi-juin 2023.
Une découverte antique. Une ancienne cité maya jusqu’alors inconnue a été découverte dans la jungle au Mexique, a informé la presse mondiale, relayée par Courrier international, mercredi 21 juin 2023. Elle se situe au sein de la réserve naturelle de Balamkú, dans l’État de Campeche, non loin de la région touristique du Yucatán.
L’organisme d’anthropologie du pays, l’INAH (Institut national d’anthropologie et d’histoire), a annoncé cette découverte, en affirmant qu’il s’agissait probablement d’un centre important il y a plus de mille ans. Les explorations avaient été jusqu’ici très compliquées, la zone étant extrêmement dense en végétation et difficile d’accès, dans une réserve protégée et sans trace de civilisation moderne.
A ne pas manquer : Une équipe de chercheurs, dirigée par l'archéologue Ivan Ṡprajc, a localisé un site monumental au sein de la réserve écologique de Balamkú, au sud de cette entité, qu'ils ont nommée Ocomtún (« colonne de pierre », en maya yucatèque).
Ancienne cité maya découverte à Campeche ; Ils la nomment Ocomtún, « colonne de pierre ». Photo Archéologue Ivan Ṡprajc.
Un site important
« Il y a plus de mille ans, la forêt commença à dévorer un immense complexe de 50 hectares. Des centaines d’années plus tard, un groupe d’archéologues mexicains a localisé au cœur de l’épaisse végétation, à 60 kilomètres de toute civilisation moderne, une influente ville maya, qu’ils ont baptisé Ocomtún », raconte El Heraldo de México. Le nom signifie « colonne de pierre » en langue Maya yucatèque. Il a été donné en référence aux multiples colonnes de pierre cylindriques trouvées sur place.
L’archéologue slovène Ivan Šprajc, spécialiste de la civilisation maya, menait l’équipe de confrères mexicains à l’origine de la découverte. Il a expliqué, selon le site du gouvernement du Mexique mardi 20 juin, que les colonnes cylindriques en pierre étaient probablement été des entrées de pièces dans les parties supérieures des bâtiments.
Ils découvrent Ocomtún, une ancienne cité maya cachée dans la jungle de Campeche
Des structures de plus de 15 m de haut
El Heraldo de México décrit « des édifices de grandes dimensions, dont plusieurs structures pyramidales de plus de 15 mètres de haut ». Retrouvé en raison de sa taille, le site « devait être un centre d’importance régionale pendant la période dite classique (allant de 250 à 1000 après J.-C.) ».
La BBC et France Inter expliquent qu’une datation plus précise a pu être réalisée grâce à des poteries retrouvées sur le site, montrant qu’il aurait été habité entre 600 et 800 après J.-C. D’après Ivan Šprajc, au vu des matériaux extraits des bâtiments, la cité semble avoir connu des changements au cours de son histoire, notamment entre 800 et 1000 après J.-C., avant de suivre le déclin de la civilisation Maya des basses terres au Xe siècle – correspondant à des changements idéologiques et démographiques ayant entraîné l’effondrement des sociétés mayas dans cette région.
L’archéologue a aussi indiqué que la cité comportait une zone centrale située sur un terrain surélevé entouré de vastes zones humides. L’équipe de recherche a également retrouvé, dans une zone proche de la rivière La Rigueña, d’anciens autels centraux probablement dédiés aux rituels religieux, ainsi que de supposées des terrains de jeu de balle. Un élément a priori caractéristique de jeux pré-hispaniques répandus, notent Futura Sciences et CNews. Mais des recherches supplémentaires seront nécessaires pour éclairer ces points, précisent les chercheurs.
Un tableau d’affichage maya en forme de cercle utilisé pour un jeu de balle, trouvé sur le site archéologique de Chichén Itzá montré en conférence de presse, à Merida, au Mexique, le 11 avril 2023.
Une technologie laser utilisée
Mais alors comment le site a-t-il été localisé ? Grâce à un projet d’exploration d’une « zone de 3 000 km2 de jungle inhabitée », poursuit la BBC. Un « balayage laser aéroporté effectué » en amont aurait permis d’identifier « de nombreuses concentrations de structures d’époque pré-hispanique ».
Plus précisément, c’est la technologie de cartographie laser aérienne (appelée Lidar) qui a été utilisée par le National Center for Airborne Laser Mapping de l’université de Houston pour confirmer l’emplacement en mars, indique l’INAH. Des repérages par images aériennes avaient été entamés en mars.
De nombreuses découvertes récentes
À la manière de ceux d’autres civilisations antiques d’Amérique centrale et du sud, comme les Aztèques (avec Tenochtitlán, au Mexique) et les Incas (avec le Machu Picchu, au Pérou), les vestiges des Mayas sont nombreux et fascinent. « Les Mayas sont considérés comme l’une des grandes civilisations de l’hémisphère occidental, réputée pour ses temples pyramidaux et ses grands édifices en pierre, que l’on retrouve dans une région qui correspond aujourd’hui au sud du Mexique, au Guatemala et au Belize », relève d’ailleurs la BBC.
Malgré l’ancienneté de ces civilisations, les découvertes de vestiges de celles-ci continuent, y compris ces dernières années. Fin mai 2022, une ancienne cité maya avait été découverte près de Mérida, au Mexique, lors de fouilles sur un chantier ; les archéologues avaient mis au jour des pyramides, des palais et des places datant d’une période entre l’an 600 et 900 après J.-C. Au Mexique toujours, en juin 2020, une équipe internationale de scientifiques avait trouvé le plus vieux et grand site maya de l’histoire à Aguada Fénix, grâce à la technologie laser déjà.
D’ailleurs, la technique de télédétection par laser avait déjà été déterminante dans le repérage de 775 anciens établissements Mayas dans le bassin karstique de Mirador-Calakmul (MCKB), rapporte Science & Vie, remettant en question la notion d’une occupation humaine précoce éparse dans cette région au cours de la période « préclassique ».
Source : sites Internet