Le dinar retrouve de la vigueur
Le dinar algérien retrouve de plus en plus sa vigueur, après plusieurs épisodes de dépréciations durant ces quelques dernières années, induits notamment par la mauvaise conjoncture économique liée à la situation de crise sanitaire, ainsi qu’à la politique d’ajustement volontaire du taux de change observée auparavant par la Banque d’Algérie (BA).
Ainsi, selon les dernières cotations officielles du marché interbancaire des changes, la monnaie nationale évolue désormais à 137 DA pour un dollar et à près de 146 DA pour un euro, soit en nette appréciation par rapport à l’année écoulée.
Entre juin 2020 et juin 2021, dans un contexte de dégradation des fondamentaux de l’économie nationale en raison notamment de l’impact de la crise sanitaire sur les revenus du pays, le dinar avait enregistré une dépréciation de 9,36% face à l’euro et de 4,03% face au dollar, selon les dernières données disponibles de la Banque d’Algérie.
Un épisode de dépréciation parmi beaucoup d’autres, qui, selon certaines estimations, ont fait perdre au dinar près de la moitié de sa valeur depuis les premiers signes de la crise financière née du contre-choc pétrolier de la mi-2014.
Une tendance qui tend désormais à s’inverser ces derniers mois, grâce notamment au rééquilibrage des fondamentaux de l’économie nationale, notamment le solde de la balance des paiements qui devient désormais positif après plusieurs années de déficits, mais aussi à l’accroissement des réserves officielles de change, dont l’encours est annoncé à 54,6 milliards de dollars pour la fin de l’année en cours, soit l’équivalent de 14,3 mois d’importations de biens et services.
Inflation et pouvoir d’achat
Outre l’amélioration de la santé économique et financière du pays, l’évolution positive de la parité de la monnaie nationale par rapport aux devises-clés découle également de la nouvelle politique mise en avant par les pouvoirs publics visant à renforcer la valeur du dinar pour juguler l’inflation des prix et protéger à la fois le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises nationales de production.
De fait, dans une récente déclaration officielle, le président de la République a clairement affirmé qu’il y a tout un travail qui se fait pour revaloriser le taux de change du dinar aux fins d’améliorer surtout le pouvoir d’achat des citoyens.
Compétitivité des entreprises locales
«La Banque mondiale elle-même reconnaît que les indicateurs de l’économie nationale passent désormais au vert et que nous avons entamé la bataille de la revalorisation du dinar et il y a déjà des indices positifs de cette évolution», avait fait valoir le chef de l’Etat, tout en admettant qu’il s’agit d’un travail de longue haleine pour enrayer la catastrophe économique et financière vécue par le passé à travers la politique de la planche à billets et l’accélération de l’inflation.
L’amélioration de la valeur du dinar, faut-il enfin préciser, devrait permettre de mieux soutenir la compétitivité des entreprises locales de production, sachant que celles-ci importent en devises fortes une bonne partie de leurs intrants et équipements.
De même, un regain de vigueur de la monnaie nationale, ou du moins l’amortissement de son cycle de dépréciation observé ces quelques dernières années, permettra de réduire l’impact de l’inflation importée sur les prix domestiques, ce qui ne manquera pas d’avoir à terme des effets positifs sur le pouvoir d’achat des citoyens.
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