?Qu'est-ce qu'une planète vagabonde
Les planètes vagabondes sont des mondes solitaires, qui errent sans étoile.
La galaxie contient des milliards d’objets libres de masse planétaire, à la dérive dans une nuit sans fin. Ce sont des planètes orphelines, éloignées de leur étoile mère.
Les planètes vagabondes sont des mondes errants. Elles n’ont ni lever, ni coucher de soleil, car elles ne sont rattachées à aucun astre, contrairement aux planètes qui nous sont familières. À la place, elles orbitent de manière indépendante autour du noyau de la Voie Lactée.
« La galaxie contient des milliards d’objets libres de masse planétaire, à la dérive dans une nuit sans fin. Ce sont des planètes orphelines, éloignées de leur étoile mère lors de la naissance chaotique de leur système solaire », explique Neil DeGrasse Tyson, alors qu’une planète émerge de l’obscurité. « Les planètes vagabondes ont un noyau fondu et une surface gelée. Entre les deux, on peut trouver des océans d’eau liquide. Qui sait ce que ça ferait de nager dans ces eaux ? »
Au cours des jours qui ont suivi le premier épisode de la série, sites web et réseaux sociaux ont relayé les questions de téléspectateurs se demandant ce que ces mondes vagabonds sont exactement – se pourrait-il qu’ils se comptent par milliards, comme Tyson l’a avancé ?
(La réponse est oui. Probablement.)
Des décennies durant, les astronomes ont émis l’hypothèse que les planètes flottant librement existaient. Mais encore fallait-il qu’ils les trouvent. Le moyen le plus connu d’identifier des exoplanètes est d’étudier les indicateurs témoins en provenance des étoiles – qu’il s’agisse d’oscillations provoquées par l’attraction gravitationnelle d’une planète en orbite, ou du léger obscurcissement généré par le passage d’une planète entre la Terre et son étoile.
?Bon alors, comment trouve-t-on une planète qui n’a pas d’étoile
Pour l’heure, les meilleures méthodes consistent en la recherche aux rayons infrarouges de chaleur émanant d’une jeune planète vagabonde, ou en une technique basée sur la microlentille gravitationnelle, qui fonctionne bien pour les planètes plus vieilles et plus froides. C’est ce qu’explique l’astronome David Bennett, de l’Université Notre Dame : la microlentille repose sur la capacité de la gravité à distordre et à perturber la lumière. Si un objet massif – disons, une planète orpheline – passe entre une étoile et la Terre, la planète peut faire office de lentille qui distordra la lumière de l’étoile telle qu’elle est vue depuis la Terre. En général, plus la planète est massive, plus cela a une incidence sur la lumière.
Jusqu’ici, ces méthodes ont essentiellement permis de détecter des planètes dont la taille est égale ou supérieure à celle de Jupiter, soit au moins 300 fois la masse de la Terre.
Les premières observations de ces mondes autonomes sont arrivées au début des années 1990, lorsqu’une équipe d’astronomes japonais a prouvé l’existence d’objets de masse planétaires chauds dans la constellation du Caméléon, située à près de 500 années lumières d’ici. D’autres équipes de chercheurs ont signalé de nouveaux candidats pouvant prétendre au statut de planète vagabonde, au sein d’une constellation proche de l’étoile Sigma Orion, dans la nébuleuse d’Orion, au niveau de la constellation du Taureau alors en train de se former. Plus récemment encore, en 2012, les astronomes ont décrit une planète errante chaude (700°C), maladroitement appelée CFBDSIR2149-0403, à 100 années lumières de nous.
C’est à partir de 2011 que l’on a clairement pu parler de « milliards » d’éléments, comme l’avançait Tyson. Une étude appliquant la technique de microlentille, publiée dans Nature, avance que la Voie Lactée contient au moins 400 milliards de mondes sans étoile, et que les planètes orphelines sont en fait plus communément répandues que les étoiles comme notre soleil. D’après les données relevées par deux consortiums de microlentille, connus sous les acronymes de OGLE et MOA, ce sont 10 planètes potentiellement flottantes qui ont été identifiées au cours d’une étude s’étant focalisée sur les constellations de la Voie Lactée pendant deux années.
Source : sites Internet