Mars : de nouvelles traces d’un environnement propice à l’apparition de la vie ont été découvertes
Mars : de nouvelles traces d’un environnement propice à l’apparition de la vie ont été découvertes 1902
Légende : Image d’illustration de motifs laissés dans les rivières asséchées sur Terre, quelque peu similaires aux motifs fossilisés (hexagonaux) identifiés dans les roches sédimentaires analysées par Curiosity, dans le cratère de Gale, sur Mars / Crédit image : Shutterstock
Il y a un peu plus de dix ans, la NASA annonçait que le rover Curiosity avait découvert d’anciennes rivières sur Mars, susceptibles d’avoir rendu des parties de la planète habitable par la vie microbienne. Cette hypothèse restait encore à prouver.
Aujourd’hui, des scientifiques du CNRS, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 annoncent dans un communiqué avoir identifié de nouvelles traces d’un environnement propice à l’apparition de la vie sur la planète rouge. Cette découverte est présentée comme ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de recherches sur l’origine de la vie.
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La mise en évidence de composés organiques complexes précurseurs du vivant sur Mars
The Guardian relayait en 2013, que le rover Curiosity avait découvert des argiles, et d’autres substances dont le phosphate de calcium, qui suggérait que le sol était neutre ou légèrement alcalin, rendant l’environnement propice aux microbes… donc, à la ‘’vie’’. Toutefois, le communiqué du CNRS souligne que l’émergence de vie primitive “nécessite d’abord des conditions environnementales favorables à l’agencement spontané de ces éléments en composés organiques complexes”.
C’est notamment dans ce sens que la publication parue dans la revue Nature vient compléter nos connaissances sur les conditions potentiellement propices à la vie sur Mars. Les chercheurs du CNRS ont identifié des “dépôts de sels formant un motif hexagonal dans des couches sédimentaires vieilles de 3,8 à 3,6 milliards d’années’’. Chemcam, un instrument ‘’franco-américain’’ embarqué sur rover Curiosity, qui utilise la technique d’analyse spectroscopique induite par ablation laser (LIBS) pour procéder à l’examen élémentaires de roches et de sols a ainsi été décisif.

L’équipe de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de l’Université de Toulouse III – Paul Sabatier et du Laboratoire de géologie de Lyon, ont fait le rapprochement entre le dépôt de sels et leur motif, et des motifs similaires sur Terre, dans les fonds de rivières asséchées (de manière saisonnière). Des expériences en laboratoire en ont suivi, permettant aux molécules d’interagir à différentes concentrations et de manière répétée. Cela a “montré que cet environnement offre les conditions idéales pour former des composés complexes précurseurs et constitutifs du vivant tel que l’ARN’’… une molécule complexe.
La découverte des premiers témoins fossiles d’un climat martien cyclique, semblable à celui de la Terre
Au-delà de son apport dans la quête du mystère sur ‘‘l’origine de la vie’’, ces dépôts de sels et leur motif hexagonal constituent un point culminant en soi : ils seraient les premiers témoins fossiles d’un climat martien similaire à celui de la Terre. En s’appuyant sur ces motifs, les chercheurs avancent qu’ils indiquent un ‘’climat martien cyclique, régulier et de longue durée, organisé en saisons sèches et humides’’. C’est d’ailleurs avec le postulat des variations d’un tel environnement que les expériences en laboratoire ont donné les résultats selon lesquels, cet environnement offrirait les conditions idéales pour l’apparition de la vie.
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Légende : Motif fossile hexagonal dans les roches sédimentaires analysées par Curiosity au 3154e jour de sa progression dans le cratère de Gale sur Mars / Crédit images : NASA/JPL-Caltech/MSSS/IRAP/Rapin et al./Nature
Cela ne veut cependant pas dire que la vie se soit produite, mais bien qu’elle aurait pu se produire, selon cette nouvelle publication. De manière plus générale, ces nouvelles avancées permettront aux scientifiques de revisiter les images précédentes obtenues de la planète rouge, et de prêter davantage attention aux terrains à composition similaire. Cela a un intérêt non seulement pour notre compréhension de Mars, mais aussi pour déceler les mystères de notre propre planète, dépourvue de traces aussi intactes, à cause de la tectonique des plaques.

Sources :
Communiqué du CNRS du 7 juillet 2023
The Guardian
Nature