Aux origines du peuplement de l’Afrique du Nord (2e partie)
L’homme de Jbel Irhoud, le plus ancien Homo-sapiens de l’humanité




Aux origines du peuplement de l’Afrique du Nord 846
 
Une autre récente découverte majeure en Afrique du Nord, c’est celle de Jbel Irhoud (Adrar Irhud), considérée comme les  plus  anciennes traces d’Homo-sapiens  connues  à  ce  jour  en  Afrique.  Ce plus ancien représentant de l’homme moderne d’Afrique du Nord qui a été découvert donc au Maroc par l’équipe d’A. Ben-Nacer et J. Hublin dans le site d’Adrar Irhoud à proximité de Marrakech date d’environ 300000 ans[1]. Les analyses morphologiques des fossiles humains mis à jour  dans ce site montrent que, ces hommes malgré certains aspects archaïques, possèdent des caractéristiques (face, denture et boîte crânienne) d’hommes modernes.
Cette découverte d’un homo-sapiens  primitif en Afrique du Nord a bouleversé  la théorie longtemps admise, à savoir que le plus ancien représentant des hommes modernes (homo-sapiens) connue à ce jour se trouve à l’est de l’Afrique, en Ethiopie, dans le berceau d’Eden comme l’appelait communément certains. Cette découverte suppose que l’émergence des hommes modernes en Afrique du Nord s’est faite à partir des formes anciennes d’Homo-sapiens. Ainsi, un autre Homo-sapiens plus récent fut découvert à Dar-Soltan, au Maroc, près de Rabat et non loin de l’homme de Jbel Irhoud. Il est l’auteur de la civilisation dite atérienne en raison de sa découverte au lieu-dit Bir El-Ater, près de Tébessa en Algérie. Il est apparu antérieurement à 40000 ans avant J.-C. Il a produit une culture originale, différente de ses contemporaines moustériennes apparues ailleurs. Cette civilisation est caractérisée par une industrie d’outils à pédoncules. À ce propos, G. Camps écrit : « Cette technique de fixation de l’outil à sa manche, inconnue du Moustérien européen, fut appliquée à tous les types d’armes : pointes, racloirs, grattoirs, burins, perçoirs […] »[2]. C’est une invention extraordinaire. Pour la première fois de son existence, l’homme pour chasser, n’est plus en contact direct avec le gibier grâce à cette arme de jet. Mieux encore,  est la reconnaissance d’une filiation entre cet homme atérien et son successeur, l’homme de Mechta el-Arbi[3].
 
Vers 22000 ans avant J.-C, un autre Homo sapiens appelé Ibéromaurisien, prend la place de l’atérien et occupe le littoral et le Tell de l’Afrique du Nord. Il s’agit de l’homme de Mechta-Afalou, découvert dans deux gisements de Mechta El Larbi, à Constantine et d’Afalou-bou-Rmel, à Bougie. Il est artiste et auteur de l’art figuratif le plus ancien en Afrique  comme l’écrit S. Hachi : « L’Ibéromaurisien ou l’homme de Mechta-Afalou a été en Afrique du Nord l’inventeur de l’art figuratif sous forme de statuettes en terre cuite »[4]. Il s’agit de figurines en terre cuite représentant des animaux datées entre 13 000 et 14 000 ans avant J.-C, découvertes en 1988 par l’équipe de S. Hachi, chercheur en préhistoire. Cette découverte est capitale en ce sens que ces figurines établissent le fait que l’art figuratif en Afrique du Nord n’est plus, comme il était admis, le fait du Capsien. Ce dernier s’est développé, dans le Constantinois, aux environs de 9 000 ans avant  J.-C. Il existera en même moment que l’Ibéromaurisien qui disparaît dans la masse pour laisser la place à des proto méditerranéens, probables ancêtres des populations Berbères.
Le Néolithique ou l’homme produit sa nourriture se caractérise par la sédentarisation, la pratique de l’agriculture, l’élevage, l’utilisation de la céramique attestées à Amekni (9 000 av. J.-C.), la domestication des animaux et l’art rupestre (fresques du Sahara central comme le Tassili N’Ajjers et de l’Atlas saharien). Ces œuvres rupestres retracent un mode de vie des populations à travers les différentes étapes du Néolithique et Protohistorique.






 
[1]https://www.researchgate.net/publication/320740633_Jbel_Irhoud_une_avancee_paleoanthropologi_que_decisive [accessed Jan 31 2021].
 
[2] G. CAMPS, 2007, Les Berbères, Mémoire et identité, Alger, Barzakh, Coll. Babel, p.53.
 
[3] Ibidem.
 

[4] S. Hachi, « Aux origines berbères propos de l’hypothèse des origines capsiennes », in Izuran-Racines, n°7, Nov-Déc. 1999, p. 6-10.










https://algeriecultures.com/contributions/aux-origines-du-peuplement-de-lafrique-du-nord-2e-partie/?fbclid=IwAR2WnoWuZd284F65JsvaKoHM4f8u7RhBcN7USi-slunjtx9xVwV3vEibgY4