La plus grosse météorite découverte au siècle dernier en Antarctique
Météorite découverte en Antarctique. Image de terrain d'une grosse météorite trouvée au cours de la saison 2014-2015 du programme américain de recherche de météorites en Antarctique (ANSMET). Les numéros de champ dans l'image sont utilisés à des fins de suivi et d'inventaire. Les météorites sont analysées et leur masse et leur composition enregistrées. L'ANSMET a collecté des milliers de météorites depuis ses débuts dans les années 1970, la majorité d'entre elles étant de type pierreux (non métallique) appelé chondrites. Les spécimens découverts au cours de la saison 2014-15 provenaient tous des champs de glace bleue le long des montagnes transantarctiques.
L'Antarctique est une destination privilégiée pour les scientifiques lorsqu'il s'agit de rechercher des météorites. Les pierres sombres ressortent clairement par leur contraste avec l'océan glacé. De plus, son climat sec réduit dans une large mesure les facteurs d’érosion. Même lorsque les météorites coulent à travers la glace, l’effondrement des glaciers les ramène souvent à la surface.
Malgré toutes ces conditions idéales, il est rare de trouver de gros morceaux de roches météoritiques.
Mais récemment, un groupe de chercheurs est revenu de l'Antarctique avec cinq nouvelles météorites, dont une plus grosse que d'habitude.
La pierre pèse 7,6 kilogrammes, ce qui en fait l'un des 100 plus gros échantillons de météorites ramenés de l'Antarctique au cours du siècle dernier. L’importance de cela peut être comprise si l’on sait qu’environ 45 000 échantillons ont été ramenés de l’Antarctique au cours de cette période.
Cette grande pierre spatiale sera restituée à l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, où elle sera soigneusement étudiée avec d'autres pierres plus petites. Les chercheurs peuvent en apprendre beaucoup sur les voyages effectués par les météorites avant d’arriver sur notre planète.
"La taille n'a peut-être pas d'importance lorsqu'il s'agit de météorites", explique Maria Valdez, astrochimiste au Musée d'histoire naturelle de l'Illinois. "Même les petites météorites peuvent avoir une grande valeur scientifique, mais trouver une météorite aussi grosse que celle-ci est vraiment rare et passionnant. .»
Bien qu’il soit plus facile de repérer des météorites en Antarctique qu’ailleurs, voyager à travers le continent n’est pas si facile, compte tenu de son emplacement isolé et de son climat extrêmement froid. L'équipe à l'origine de la découverte a passé plusieurs jours à camper en plein air, à pied ou en motoneige.
Il est utile de connaître les emplacements possibles des météorites. Les chercheurs ont utilisé une carte publiée l’année dernière qui utilise des preuves provenant d’images satellites, notamment des mesures de l’écoulement des glaces, de la chaleur et de la pente de la surface. , pour obtenir des prédictions éclairées sur l’emplacement des roches météoritiques, avec l’aide de l’intelligence artificielle.
«C'est passionnant de partir à l'aventure pour explorer des territoires inconnus, mais il faut composer avec le fait que travailler sur le terrain est très différent de travailler avec des images satellite», explique Vincent DeBelle, géologue à l'Université Libre de Bruxelles.
On estime que la carte utilisée par les chercheurs est précise à environ 80 % en termes de directions, et ses créateurs estiment qu'il reste encore plus de 300 000 météorites à trouver en Antarctique.
Les chercheurs estiment que nous oublions de nombreuses météorites, notamment celles riches en fer, malgré les conditions favorables à leur recherche en Antarctique. Cela est dû en partie au fait que ce type de météorite se réchauffe sous l'effet des rayons du soleil, faisant fondre la glace environnante et s'enfonçant sous la surface.
Il y a une nouvelle charge utile de météorites qui attend d'être étudiée plus attentivement, et les nouvelles roches devraient porter des traces de l'histoire de notre système solaire.
"Plus l'échantillon dont nous disposons est grand, plus nous pouvons comprendre notre système solaire et nous-mêmes", explique Valdez.
Source : Science Alert - Traduction : ibelieveinsci