!On pourrait bien détecter des signes de vie dans les geysers d'Encelade
!On pourrait bien détecter des signes de vie dans les geysers d'Encelade  1----34
On sait que des geysers de particules glacées, probablement reliés à l'océan global sous la banquise d'Encelade, lune de Saturne, ont déjà pu être « reniflés » par les instruments de la sonde Cassini. Une prochaine mission avec des détecteurs plus performants pourrait en principe y mettre en évidence des molécules complexes de la vie, mais ces molécules ne sont-elles pas détruites en plus petites particules insignifiantes par les collisions entre particules glacées ? Les exobiologistes ont voulu le savoir avec des expériences sur Terre.
On attend beaucoup de la mission Europa Clipper qui, à l'horizon des années 2030, devrait nous en apprendre plus sur Europe, la lune glacée de Jupiter, notamment en ce qui concerne des indices de la présence de formes de vie dans son océan. Mais certains pensent qu'une mission à destination d'Encelade, autre lune avec une banquise globale, mais autour de Saturne cette fois, serait plus prometteuse. Il y a certes des geysers comme dans le cas d'Europe dont on peut « renifler » la composition chimique, à la recherche de molécules organiques qui pourraient être des biosignatures de la vie mais, surtout, le flux de rayons cosmiques autour d'Encelade est moins délétère pour l'électronique que dans le cas d'Europe. On pourrait donc plus facilement envisager une mission vraiment en orbite autour d'Encelade et éventuellement un atterrisseur chargé de prélever des échantillons à ramener sur Terre.
Toutefois, dans le cas des geysers de particules glacées d'Encelade découverts par la mission Cassini, un problème se pose : l'estimation des vitesses de ces particules les place vers les 400m/s, ce qui, lors de collisions entre ces particules, peut conduire à des fragmentations importantes des molécules organiques présentes dans les glaces. Imaginons par exemple un brin d'ADN complètement fragmenté, on pourrait toujours en déduire qu'il existe dans Encelade des processus conduisant à des briques de l'ADN mais pas la présence de l'ADN lui-même.
!On pourrait bien détecter des signes de vie dans les geysers d'Encelade  1-----35
Sous sa surface glacée, Encelade, la lune glacée de Saturne, réserve de nombreuses surprises : un réservoir d'eau liquide, des composés chimiques organiques et des sources hydrothermales. Découvrez ce que vous devez savoir sur Encelade, un monde océanique qui peut offrir des conditions favorables à la vie. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa
Des implications multiples pour l'exobiologie
Des chercheurs de l'University of California San Diego ont voulu en avoir le cœur net en reproduisant en laboratoire les collisions entre particules de glace des geysers d'Encelade. Comme ils l'expliquent dans un article paru dans The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), leur conclusion est très encourageante. Ils ont pu détecter des acides aminés malgré des collisions à des vitesses pouvant atteindre non pas 400 m/s mais 4,2 km/s !
On peut penser aussi que cette conclusion est valable pour Europe et qu'Europa Clipper pourra détecter ce genre de molécules lors de ses survols de lune dont on sait, grâce aux observations de Hubble, qu'elle peut cracher des particules glacées elle aussi.

Dans un communiqué, Robert Continetti, professeur émérite de chimie et de biochimie à l'UC San Diego et qui est un des auteurs de l'article publié dans PNAS, explique : « Les implications que cela a pour la détection de la vie ailleurs dans le Système solaire sans missions à la surface de ces lunes océaniques sont très intéressantes, mais notre travail va au-delà des biosignatures dans les grains de glace. Cela a également des implications pour la chimie fondamentale. Nous sommes enthousiastes à l'idée de suivre les traces d'Harold Urey et de Stanley Miller, professeurs fondateurs de l'UC San Diego, en étudiant la formation des éléments constitutifs de la vie à partir de réactions chimiques activées par l'impact des grains de glace. ».


Source: sites Internet