"Le Petit Prince" en amazigh : L'histoire dialogue avec la nature et véhicule les valeurs d'amour et d'amitié
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Habib Fouad, créateur et chercheur à l'Institut Royal de la Culture Amazighe, a publié la traduction amazighe du « Petit Prince » du célèbre écrivain français Saint-Exupéry. L'ouvrage a reçu une réponse encourageante de la part de ceux qui s'intéressent à la créativité amazighe et a été considéré par les activités amazighes comme une autre étape importante dans la voie de la promotion et de l'enrichissement de la langue amazighe et pour assurer son rayonnement ultérieur.
Selon le traducteur, cet effort a été entaché de difficultés, dont certaines liées à la traduction vers une langue en train de renaître. D'autres concernent la question du passage d'un texte écrit (en français) à une langue jusqu'ici majoritairement orale. Face à ces difficultés, des problèmes se posent dans le choix du dictionnaire et du style. La problématique de la création d’un texte en langue amazighe unifiée au niveau linguistique et en même temps proche de la langue maternelle et du milieu socioculturel de l’enfant apparaît également.
?Pourquoi choisir Le Petit Prince
"J'ai choisi de traduire cette œuvre de création parce que, d'une part, c'est une histoire destinée aux jeunes. Et parce que, d'autre part, c'est une œuvre qui consolide les valeurs d'amour, d'amitié, de diversité et de solidarité. Ce sont des valeurs qui sont en harmonie avec ce que représente la culture amazighe », confirme Habib Fouad.
Il ajoute que Le Petit Prince est considéré comme l’une des œuvres les plus lues au monde. Il a été traduit dans des dizaines de langues du monde, la plus récente (mai 2005) étant sa traduction en tuba, la langue d'un des groupes indigènes d'Argentine.
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D’ailleurs, dit ce créateur amazigh, cette histoire qu’il a lue quand il était jeune l’a influencé. "Son héros parle avec des fleurs, des vallées, des animaux, des volcans et d'autres éléments de la nature, ce qui est la même chose que nous apprécions dans les contes berbères."
"Ensuite, les événements les plus importants de l'histoire se sont déroulés dans le désert, région touarègue et berbère par excellence. Comme je suis issu d'une famille qui dépend des voyages en provenance de la même région, j'ai décidé de proposer aux enfants cette traduction berbère."
Difficultés de traduction
Habib Fouad considère que sa traduction du Petit Prince s'adresse à des destinataires géographiquement limités à la région sud-est du Maroc, malgré le fait que cette déclinaison soit proche des branches sud et centrale. Il souligne que l'accueil limité est également dû au fait que les Amazighs sont encore nouveaux à l'école, et c'est ce qui empêchera, du moins pour l'instant, un nombre important d'enfants d'être exposés au travail.
Par ailleurs, Habib Fouad estime qu'adopter la lettre Tifinagh dans l'écriture du récit est également une difficulté, tant que ceux qui s'intéressent à la langue amazighe sont habitués à lire dans les lettres latines et arabes et ne sont pas encore habitués à lire dans cette lettre.
Il ajoute que le travail sur le dictionnaire, à son tour, a été l’une des difficultés qu’il a rencontrées lors de la traduction de l’histoire. Certains concepts n’existent pas en amazigh, « du moins à mon avis et dans la limite de mes connaissances ». Il a dû le rechercher dans divers dictionnaires et recherches existants et travailler dur dans le domaine de la dérivation. "Par exemple, le prince n'existe pas dans la culture amazighe malgré la présence du roi. Parce qu'on appelle le roi Aklidun, j'ai décidé de dériver de ce mot le nom de prince. En reprenant le dictionnaire "Amawal" de feu Mouloud Maamri, j'ai découvert qu'il a donné à ce concept le mot Aklidun, qui est le même terme. Que j'ai utilisé. Les mêmes difficultés, et plus encore, auxquelles j'ai été confronté chaque fois que je me suis retrouvé confronté à des concepts liés aux industries et technologies modernes.
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Résumés de la traduction
Habib Fouad estime que la langue amazighe connaît actuellement une transition de l'oral vers l'écrit. On considère donc que traduire un texte narratif comme Le Petit Prince doit donner la priorité au récit, en utilisant un équipement audio et avec une voix « narrative », comme on le savait autrefois. "C'est quelque chose que je ne peux pas réaliser maintenant. Cela ne veut pas dire que le texte écrit n'est pas important. Il est nécessaire pour enseigner et diffuser la culture et le savoir. Cependant, joindre le texte audio au texte écrit est considéré comme le meilleur moyen de assurer un rayonnement optimal de la langue et de la culture amazighe et assurer une communication efficace avec le plus grand nombre possible de destinataires. » Qui utilisent encore les voies orales comme principal moyen de communication.


Source : sites Internet