Al-Kahina, une reine amazighe stigmatisée par les Arabes3 Chtato
Par: Dr Mohamed Chtatou


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Notes de fin de texte :
[i] Mohamed Chtatou. “Reflecting On Moroccan Sense Of Tolerance, “Signal dated September 5, 2019. https://sino-israel.org/articles/reflecting-on-moroccan-sense-of-tolerance/
This article was originally published on June 9, 2019. In the eurasiareview website:https://www.eurasiareview.com/09062019-reflecting-on-moroccan-sense-of-tolerance-analysis/.
[ii] Tacfarinas (forme latinisée du berbère : Tikfarin ou Takfarin) est un ancien soldat romain, auxiliaire d’origine berbère, déserteur, puis chef de guerre de la première moitié du 1er siècle apr. J.-C., révolté contre l’Empire romain sous le règne de l’empereur Tibère pendant sept ans. À la tête d’une armée formée principalement des tribus berbères Musulames et Garamantes qu’il parvient à soulever en 17 apr. J.-C., il tint en échec pendant 7 ans les légions romaines stationnées en Afrique et déstabilisa la province pendant une très longue période, grâce à une stratégie de guérilla et de raids éclairs menés depuis les marges désertiques de l’Afrique romaine. Il meurt en Maurétanie, au cours d’une bataille contre les forces du proconsul d’Afrique Publius Cornelius Dolabella en 24 apr. J.-C. Longtemps considéré comme un exemple de la résistance berbère à la romanisation, il devint à l’époque contemporaine une icône du nationalisme berbère, faisant de lui l’incarnation de l’unité entre les tribus d’Afrique du nord contre toutes les formes de colonisation. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Tacfarinas)
Cf. Bassem Abdi. “La guerre de Tacfarinas, “Inumiden du 29 mars 2015. https://www.inumiden.com/la-guerre-de-tacfarinas-2/
[iii] Catherine Wolff. “La guerre de Tacfarinas (17-24) ; “ Faire la guerre, faire la paix. Perpignan : France, mai 2011 : 53-67. hal-01580386
[iv] Le donatisme était une secte chrétienne menant au schisme dans l’Église catholique romaine, dans la région de l’Église de Carthage, du quatrième au sixième siècle de notre ère. Les donatistes soutenaient que le clergé chrétien devait être irréprochable pour que son ministère soit efficace et que ses prières et sacrements soient valides. Le donatisme avait ses racines dans la communauté chrétienne établie de longue date dans la province de l’Afrique romaine (la Tunisie actuelle, le nord-est de l’Algérie et la côte occidentale de la Libye.) lors des persécutions des chrétiens sous Dioclétien. Nommé d’après l’évêque chrétien berbère Donatus Magnus, le donatisme a prospéré au cours des quatrièmes et cinquièmes siècles.
Cf. Tilley, Maureen A, ed.  Donatist martyr stories: the Church in conflict in Roman North Africa. Liverpool : Liverpool University Press, 1996.
[v] La bataille de Vescera (aujourd’hui Biskra en Algérie) a opposé en 682 ou 683 les Berbères du roi Caecilius et leurs alliés byzantins de l’Exarchat de Carthage à une armée arabe omeyyade commandée par Uqba ibn Nafi (le fondateur de Kairouan). Uqba ibn Nafi avait mené ses hommes dans une expédition à travers l’Afrique du Nord, atteignant l’océan Atlantique et marchant jusqu’aux rivières Draa et Sous. À son retour, il fut pris en embuscade par la coalition berbéro-byzantine à Tehouda (Thabudeos) au sud de Vescera, vaincu et tué. À la suite de cette défaite écrasante, les Arabes ont été expulsés de la région de la Tunisie moderne pendant une décennie.
Cf. McKenna, Amy. The History of Northern Africa. Chicago, Illinois, U.S. :  Britannica Educational Publishing, 2011 : 40.
[vi] Dictionary of African Biography, Volumes 1-6, By Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates.
[vii]  McKenna, Amy. The History of Northern Africa. Op. cit.
[viii] Boudica ou Boudicca, et en gallois sous le nom de Buddug (IPA : [ˈbɨðɨɡ]), était une reine de la tribu celtique britannique des Iceni qui a mené un soulèvement contre les forces conquérantes de l’Empire romain en 60 ou 61 après JC. Selon des sources romaines, peu de temps après l’échec du soulèvement, elle s’empoisonna ou mourut de ses blessures, bien qu’il n’y ait aucune preuve réelle de son sort. Elle est considérée comme une héroïne populaire britannique.
Dudley, Donald R. & Webster, Graham. The Rebellion of Boudicca. London: Routledge, 1962.
[ix] Septimia Zenobia (240 – 274 AD) était une reine du troisième siècle de l’Empire des Palmyrènes en Syrie. De nombreuses légendes entourent son ascendance ; elle n’était probablement pas une roturière et elle a épousé le souverain de la ville, Odaenathus. Son mari est devenu roi en 260, élevant Palmyre au rang de puissance suprême au Proche-Orient en battant les Sassanides et en stabilisant l’Orient romain. Après l’assassinat d’Odaenathus, Zénobie devient la régente de son fils Vaballathus et détient le pouvoir de facto tout au long de son règne.
En 270, Zénobie lança une invasion qui mit sous son emprise la plus grande partie de l’Orient romain et culmina avec l’annexion de l’Égypte. Au milieu de l’année 271, son royaume s’étendait d’Ancyre, en Anatolie centrale, jusqu’au sud de l’Égypte, bien qu’elle restât nominalement subordonnée à Rome. Cependant, en réaction à la campagne de l’empereur romain Aurélien en 272, Zénobie déclara son fils empereur et prit le titre d’impératrice (déclarant ainsi la sécession de Palmyre de Rome). Les Romains sont victorieux après de durs combats ; la reine est assiégée dans sa capitale et capturée par Aurélien, qui l’exile à Rome, où elle passe le reste de sa vie.
Cf. Andrade, Nathanael J. Zenobia: Shooting Star of Palmyra. Oxford : Oxford University Press, 2018.
[x] Mavia, (Arabic: ماوية, Māwiyya; also transliterated Mawia, Mawai, or Mawaiy, and sometimes referred to as Mania) was an Arab warrior-queen, who ruled over the Tanukhids, a confederation of semi-nomadic Arabs, in southern Syria, in the latter half of the fourth century. She led her troops in a rebellion against late Roman rule, riding at the head of her army into Phoenicia and Palestine. After reaching the frontiers of Egypt and repeatedly defeating the Roman army, the Romans finally made a truce with her on conditions she stipulated. The Romans later called upon her for assistance when being attacked by the Goths, to which she responded by sending a force of cavalry.
Considered to be « the most powerful woman in the late antique Arabia after Zenobia, » much of what is known about Mavia comes from early, almost contemporaneous accounts, such as the writings of Rufinus, thought to be derived from a now lost account by Gelasius of Caeserea. Later authors transformed her into a Christian of Roman stock, though she was evidently Arab, and perhaps initially pagan.
f. Ball, Warwick. Rome in the East: The Transformation of an Empire London : Routledge, 2001.
[xi] Caterina Sforza (1463 – 28 mai 1509) était une noble italienne, comtesse de Forlì et dame d’Imola, d’abord avec son mari Girolamo Riario, puis après sa mort comme régente de son fils Ottaviano.
Caterina était la fille illégitime de Galeazzo Maria Sforza, duc de Milan et de Lucrezia, l’épouse du courtisan Gian Piero Landriani, un ami proche du duc. Elle a été élevée dans la cour raffinée de Milan. Descendante d’une dynastie de condottieri de renom, Caterina s’est distinguée dès son plus jeune âge par ses actions audacieuses et impétueuses pour sauvegarder ses possessions d’éventuels usurpateurs et pour défendre ses dominions des attaques, lorsqu’ils étaient impliqués dans des intrigues politiques.
Dans sa vie privée, Caterina se consacre à diverses activités, notamment à des expériences d’alchimie et à l’amour de la chasse et de la danse. Elle eut de nombreux enfants, mais seul le plus jeune, le capitaine Giovanni delle Bande Nere, hérita de la forte personnalité militante de sa mère. La résistance de Caterina à Cesare Borgia lui valut d’affronter sa fureur et d’être emprisonnée. Après avoir gagné sa liberté à Rome, elle a ensuite mené une vie tranquille à Florence. Dans les dernières années de sa vie, elle s’est confiée à un moine : « Se io potessi scrivere tutto, farei stupire il mondo » (Si je pouvais écrire tout ce qui s’est passé, je choquerais le monde).
Cf. Lev, Elizabeth. The Tigress of Forli: Renaissance Italy’s Most Courageous And Notorious Countess, Caterina Riario Sforza De’ Medici. Boston: Houghton Mifflin Harcourt, 2011.
[xii] Le califat Rachidoun (arabe : اَلْخِلَافَةُ ٱلرَّاشِدَةُ, al-Khilāfah ar-Rāšidah) était le premier des quatre grands califats établis après la mort du prophète islamique Mohammed. Il a été gouverné par les quatre premiers califes (successeurs) successifs de Mohammed après sa mort en 632 CE (11 AH). Ces califes sont collectivement connus dans l’islam sunnite comme les Rachidoun, ou califes  » bien guidés  » (اَلْخُلَفَاءُ ٱلرَّاشِدُونَ al-Khulafāʾ ar-Rāšidūn).
Le califat rachidoun est caractérisé par une période de vingt-cinq ans d’expansion militaire rapide, suivie d’une période de cinq ans de luttes internes. À son apogée, l’armée rachidoun comptait plus de 100 000 hommes. Dans les années 650, le califat, en plus de la péninsule arabique, avait soumis le Levant, la Transcaucasie au nord, l’Afrique du Nord, de l’Égypte à la Tunisie actuelle, à l’ouest, et le plateau iranien à certaines parties de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud à l’est.
Cf. Hoyland, Robert G. In God’s Path: the Arab Conquests and the Creation of an Islamic Empire. Oxford : Oxford University Press, 2015.
[xiii] Le califat omeyyade (661-750 arabe : ٱلْخِلَافَة ٱلْأُمَوِيَّة, romanisé : al-Khilāfah al-ʾUmawīyah) était le deuxième des quatre califats majeurs établis après la mort de Mahomet. Le califat était dirigé par la dynastie des Omeyyades (arabe : ٱلْأُمَوِيُّون, al-ʾUmawīyūn, ou بَنُو أُمَيَّة, Banū ʾUmayyah, « Fils d’Omeyyah »). Le troisième calife du califat rashidun, Uthman ibn Affan (r. 644-656), était également membre du clan des Omeyyades. La famille a établi un régime dynastique et héréditaire avec Muawiya ibn Abi Sufyan, longtemps gouverneur d’al-Sham (Grande Syrie), qui est devenu le sixième calife après la fin de la première guerre civile musulmane en 661. Après la mort de Mu’awiyah en 680, les conflits pour la succession entraînent une deuxième guerre civile et le pouvoir tombe finalement entre les mains de Marwan Ier, issu d’une autre branche du clan. La région de la Syrie est restée la principale base de pouvoir des Omeyyades par la suite, et Damas était leur capitale.
Les Omeyyades ont poursuivi les conquêtes 


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musulmanes, incorporant la Transoxiane, le Sind, le Maghreb et la péninsule ibérique (Al-Andalus) au monde musulman. À son apogée, le califat omeyyade couvrait 11 100 000 km2, ce qui en fait l’un des plus grands empires de l’histoire en termes de superficie. La dynastie a finalement été renversée par une rébellion menée par les Abbassides en 750. Les survivants de la dynastie s’établirent à Cordoue qui, sous la forme d’un émirat puis d’un califat, devint un centre mondial de science, de médecine, de philosophie et d’invention, inaugurant la période de l’âge d’or de l’Islam.
Cf. Kennedy, Hugh. The Prophet and the Age of the Caliphates: The Islamic Near East from the 6th to the 11th Century (Third ed.). Oxford and New York: Routledge, 2016.
[xiv] Y. Moderan, « Kahena », Encyclopédie berbère [En ligne], 27 | 2005, document K22, mis en ligne le 01 juin 2011, consulté le 04 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1306 ; DOI : https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.1306
[xv] Ibn Khaldoun (/ˈɪbən kælˈduːn/ ; arabe : أبو زيد عبد الرحمن بن محمد بن خلدون الحضرمي, Abū Zayd ‘Abd ar-Ramān ibn Muammad ibn Khaldūn al-aramī ; 27 mai 1332 – 17 mars 1406) était un sociologue, philosophe et historien arabe qui a été décrit comme le fondateur des disciplines modernes que sont l’historiographie, la sociologie, l’économie et la démographie. Niccolò Machiavel, de la Renaissance, et les spécialistes européens du XIXe siècle ont largement reconnu l’importance de ses œuvres et ont considéré Ibn Khaldoun comme l’un des plus grands philosophes du Moyen Âge.
Son livre le plus connu, la Mouqaddimah ou Prolégomènes (« Introduction »), qu’il a écrit en six mois comme il le déclare dans son autobiographie, a influencé les historiens ottomans du XVIIe siècle comme Kâtip Çelebi, Ahmed Cevdet Pacha et Mustafa Naima, qui ont utilisé ses théories pour analyser la croissance et le déclin de l’Empire ottoman. Ibn Khaldoun a eu des contacts avec Tamerlane, le fondateur de l’Empire timouride.
Cf. Ahmad, Zaid. The epistemology of Ibn Khaldun. New York: RoutledgeCurzon, 2003.
[xvi] L’histoire des Kahina a été écrite pour la première fois au IXe siècle par Wâqidî, mais il faudra attendre Ibn Khaldoun que des concepts historiographiques plus modernes ont été appliqués, rendant ainsi le récit plus précis sur le plan historique.
[xvii] Ibn Khaldoun (1332-1406). Kitāb al-ʻibar wa-dīwān al-mubtadaʼ wa-al-khabar ̣fī ayyām al-ʻArab wa-al-ʻajam ̣wa-al-barbar wa-man ʻāṣarahym min dhawī al-sulṭān al-akllhbar wa-huwa tarīkh waḥīd ʻaṣrih. al-Qahirah : ʻAbd al-Maṭbaʻah al-Miṣrīyah bi-Būlāq, 1867.
Ibn Khaldun, 1332-1406: Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique Septentrionale par Abou-Zeid Abd-er-Rahman ibn-Mohammed ibn Khaldoun. Texte arabe: (Alger, Imprimerie du gouvernement, 1847-1851), also by William MacGuckin Slane and France Ministry of War (page images at HathiTrust)
Publications d’Ibn Khaldoun : https://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/book/lookupname?key=Ibn%20Khaldun%2c%201332%2d1406
[xviii] De nombreuses personnes, dont Kateb Yacine, ont suggéré qu’al-Kahina est une version arabisée du mot hébreu Kohen, qui signifie « chef ».
[xix] Ibn Khaldoun. Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale. Traduit par De Slane. Troisième Tome. Alger : Imprimerie du Gouvernement, 1865 : 193.
[xx] Norman A. Stillman, “Kāhina, al-”, in: Encyclopedia of Jews in the Islamic World, Executive Editor Norman A. Stillman. Consulted online on 29 April 2021. First published online: 2010.
[xxi] Selon le Livre des Juges, Déborah (hébreu : דְּבוֹרָה, Dəḇōrāh,  » abeille  » ; arabe : دبوراه, Dabūrāh) était une prophétesse du Dieu des Israélites, le quatrième juge de l’Israël pré-monarchique et la seule femme juge mentionnée dans la Bible. De nombreux chercheurs soutiennent que l’expression « une femme de Lappidot », traduite de l’hébreu biblique dans Juges 4:4, désigne son statut marital en tant qu’épouse de Lappidot, ou « Lappidoth », comme indiqué dans de nombreuses traductions de la Bible. En outre, « lappid » se traduit par « torche » ou « foudre », donc l’expression « femme de Lappidot » pourrait faire référence à Déborah en tant que « femme de feu ». « Déborah a dit à Barak, un général israélite de Kedesh en Nephtali, que Dieu lui avait ordonné de mener une attaque contre les forces de Jabin, roi de Canaan, et de son chef militaire Sisera (Juges 4:6-7) ; le récit complet est relaté au chapitre.
Cf. Schroeder, Joy A. Deborah’s Daughters: Gender Politics and Biblical Interpretation. New York: Oxford University Press, 2014.
[xxii] Moh Cherbi; Thierry Deslot & Tarek Bellahcène. La Kahéna : reine des Berbères: Dihya. Paris : Paris-Méditerranée / Edif, 2000.
À la fin du VIIe siècle après J.-C., lorsqu’après plusieurs tentatives infructueuses, les Arabes repartent à l’assaut du Maghreb, avec une armée commandée par Hassan Ibn an-Nou’man, ils se heurtent une nouvelle fois à la résistance berbère. C’est une reine de l’Aurès, Dihya, surnommée  » al-Kahina  » qui est l’âme de cette résistance. Elle combat énergiquement et tient en échec les Arabes, mais elle finit par être vaincue et capturée. Elle demeure vivante dans la mémoire de tous les Berbères.
[xxiii] Abdelmajid Hannoum. “ Historiographie et légende au Maghreb : la Kâhina ou la production d’une mémoire, “ Annales, Année 1999, 54-3, 1999 : 667-686. https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1999_num_54_3_279771
On sait peu de choses de la Kahina, cette célèbre femme berbère qui a tenu tête aux Arabes lors des conquêtes du Maghreb à la fin du 7e siècle. Pourtant c’est d’elle que se réclament aujourd’hui aussi bien les Berbères, les juifs que les féministes, et c’est l’épisode de sa résistance qui explique selon eux le Maghreb des temps présents. Cet épisode, cependant, fut d’abord et pour longtemps le monopole des historiens arabes. Je chercherai dans cet article à voir comment la légende s’est formée, à partir de quels éléments, et ce qu’elle signifie à chaque phase de sa transformation. L’analyse révélera également comment les historiens et chroniqueurs ont élaboré graduellement une mythologie pour justifier la présence arabe au Maghreb et expliquer la place des Berbères dans la communauté musulmane. “
[xxiv] Hassan ibn an-Nou’man al-Ghassani (arabe : حسان بن النعمان الغساني, romanisé : Hassān ibn an-Nouʿmān al-Ghassānī) était un général arabe du califat omeyyade qui mena la conquête finale musulmane de l’Ifriqiya, établissant fermement la domination islamique dans la région. Nommé par le calife Abd al-Malik (r. 685-705), Hassan lança une série de campagnes durant les dernières années du VIIe siècle, au cours desquelles il vainquit les Byzantins et les Berbères menés par al-Kahina. La capitale byzantine de Carthage est détruite en 698 et la ville voisine de Tunis est fondée l’année suivante. À Kairouan, Hassan met en place une administration musulmane pour la province afin de collecter les impôts de ses habitants chrétiens et de payer les troupes. Il a enrôlé des milliers de Berbères dans l’armée, ce qui s’est avéré crucial pour les succès militaires musulmans ultérieurs au Maghreb et dans la péninsule ibérique. Il fut finalement évincé de son poste par le gouverneur d’Égypte, Abd al-Aziz ibn Marwan, en raison d’une lutte d’influence sur l’Ifriqiya.
[xxv] Kennedy, Hugh. The Great Arab Conquests: How the Spread of Islam Changed the World We Live In. Philadelphia, Pennsylvania: Da Capo Press, 2007.
Le monde arabe d’aujourd’hui a été créé à une vitesse vertigineuse. En un peu plus de cent ans après la mort de Mohammed en 632, les Arabes ont assujetti un territoire dont l’étendue est-ouest était plus grande que celle de l’Empire romain, et ce en deux fois moins de temps. Au milieu du huitième siècle, les armées arabes avaient conquis l’Empire perse millénaire, réduit l’Empire byzantin à un peu plus qu’une cité-État autour de Constantinople et détruit le royaume wisigoth d’Espagne. Les effets culturels et linguistiques de cette expansion islamique précoce se répercutent aujourd’hui. Cet ouvrage est le premier récit populaire en langue anglaise depuis de nombreuses années sur cette étonnante refonte de la carte politique et religieuse du monde. Le vaste récit de Hugh Kennedy révèle comment les armées arabes ont conquis presque tout sur leur passage, et met en lumière les caractéristiques uniques de la domination islamique. L’un des rares historiens universitaires à posséder un véritable talent de conteur, Kennedy offre un mélange fascinant de personnages plus grands que nature, de batailles féroces et du grand choc des civilisations et des religions.
[xxvi] Philippe Sénac & Patrice Cressier. Histoire du Maghreb médiéval : VIIe-XIe siècle. Paris : Armand Colin, 2012 : 111.
[xxvii] Houtsma, M. Th. Première encyclopédie de l’islam de E. J. Brill. Leiden : Brill, Volume 4, 1993 : 626-627, 1913-1936.
[xxviii] Cynthia Becker. “ Dihya : The Female Face of Amazigh History, “ Amazigh World News du 2 novembre 2015. https://amazighworldnews.com/dihya-the-female-face-of-amazigh-history/
[xxix] Abd al-Malik ibn Marwan ibn al-Hakam (arabe : عبد الملك ابن مروان ابن الحكم, romanisé : ʿAbd al-Malik ibn Marwān ibn al-akam ; juillet/août 644 ou juin/juillet 647 – 9 octobre 705) était le cinquième calife omeyyade, régnant d’avril 685 à sa mort. Membre de la première génération de musulmans nés, sa première vie à Médine fut occupée par des activités pieuses. Il a occupé des postes administratifs et militaires sous le calife Mu’awiya I (r. 661-680), fondateur du califat omeyyade, et sous son propre père, le calife Marwan I (r. 684-685). Au moment de l’accession d’Abd al-Malik, l’autorité des Omeyyades s’était effondrée dans tout le califat à la suite de la deuxième guerre civile musulmane et avait été reconstituée en Syrie et en Égypte sous le règne de son père.
Après l’échec de l’invasion de l’Irak en 686, Abd al-Malik se concentre sur la sécurisation de la Syrie avant de tenter de conquérir la majeure partie du califat auprès de son principal rival, le calife mecquois Abd Allah ibn al-Zubayr. À cette fin, il conclut une trêve défavorable avec l’Empire byzantin revigoré en 689, étouffe une tentative de coup d’État à Damas par son parent, al-Ashdaq, l’année suivante, et réincorpore dans l’armée les tribus Qaysi rebelles de la Jazira (Haute Mésopotamie) en 691. Il conquiert ensuite l’Irak de Zubayrid et envoie son général, al-Hajjaj ibn Yusuf, à La Mecque où il tue Ibn al-Zubayr à la fin de l’année 692, réunifiant ainsi le califat sous le règne d’Abd al-Malik. La guerre avec Byzance reprend, entraînant des avancées omeyyades en Anatolie et en Arménie, la destruction de Carthage et la reprise de Kairouan, tremplin pour les conquêtes ultérieures de l’Afrique du Nord occidentale et de la péninsule ibérique, en 698. À l’est, le vice-roi d’Abd al-Malik, al-Hajjaj, a fermement établi l’autorité du calife en Irak et au Khurasan, écrasant l’opposition des Kharijites et de la noblesse tribale arabe en 702. Les dernières années d’Abd al-Malik sont marquées par une consolidation du pouvoir dans la paix et la prospérité.
Cf. Bosworth, C.E. (1991). « Marwān I b. al-akam ». In Bosworth, C. E.; van Donzel, E. & Pellat, Ch. (eds.). The Encyclopaedia of Islam, New Edition, Volume VI: Mahk–Mid. Leiden: E. J. Brill. 1991 : 621–623.
[xxx] Koussayla (arabe : Koussayla Ibn Malzam, latin : Caecilius) était un roi berbère chrétien du 7e siècle du royaume d’Altava, chef de la tribu Awraba des Imazighen et peut-être roi chrétien des Sanhaja. Il est connu pour avoir mené une résistance militaire berbère efficace contre la conquête musulmane du Maghreb dans les années 680. Son nom signifie « léopard » en langue berbère. Koussayla est mort en 688 en combattant les musulmans.
Cf. Modéran, Y. « Kusayla, l’Afrique et les Arabes ». Identités et Cultures dans l’Algérie Antique. Rouen : Université de Rouen, 2005.
[xxxi] Benjamin Hendrickx. “Al-Kahina: The Last Ally of the Roman-Byzantines in the Maghreb Against the Muslim Arab Conquest?, “ Journal of Early Christian History, 3:2, 2013 : 47-61, DOI: 10.1080/2222582X.2013.11877284
[xxxii] Modéran, Yves. « Kahena. (Al-Kâhina) ». Kahena. Encyclopédie berbère 27, Kairouan : Kifan Bel-Ghomari. Aix-en-Provence : Edisud, 2005 : 4102–4111. https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1306
[xxxiii] Lozen (vers 1840 – 17 juin 1889) était une guerrière et un prophète des Apaches Chihenne Chiricahua. Elle était la sœur de Victorio, un chef éminent. Née au sein de la bande Chihenne dans les années 1840, Lozen était, selon les légendes, capable d’utiliser ses pouvoirs au combat pour connaître les mouvements de l’ennemi. Selon James Kaywaykla, Victorio l’a présentée à Nana : « Lozen est mon bras droit… forte comme un homme, plus courageuse que la plupart des autres, et rusée dans sa stratégie. Lozen est un bouclier pour son peuple ».
Cf. Peter Aleshire. Warrior Woman, the Story of Lozen, Apache Warrior and Shaman. New York: St. Martin’s Press, 2001.
[xxxiv] John Mason. “A representation of al-Kahina, “Arab America du 31 octobre 2018. https://www.arabamerica.com/an-early-feminist-al-kahina-7th-century-north-african-queen-fact-or-fancy/
[xxxv] Basset, René, “al-Kāhina”, in: Encyclopaedia of Islam, First Edition (1913-1936), Edited by M. Th. Houtsma, T.W. Arnold, R. Basset, R. Hartmann. Consulted online on 07 May 2021 http://dx.doi.org/10.1163/2214-871X_ei1_SIM_3802
[xxxvi] Joshua J. Mark. “Kahina, “ World History Encyclopedia du 16 mars 2018. https://www.worldhistory.org/Kahina/
[xxxvii]  Abdelmajid Hannoum. Colonial Histories, Post-Colonial Memories: The Legend of the Kâhina, A North African Heroine. Portsmouth, NH: Heinemann, 2001
Aucune autre légende nord-africaine n’avait été adoptée, transformée et utilisée par autant de groupes sociaux que celle du mythe d’al-Kahina. Dans ce livre, Abdelmajid Hannoum examine le rôle que le mythe a joué dans ce que l’on peut appeler une conquête idéologique. Depuis sa création au IXe siècle, la légende d’al-Kahina a servi d’armature idéologique aux luttes anticoloniales, au nationalisme nord-africain, au nationalisme berbère et au féminisme arabe. Mais l’histoire d’al-Kahina a également fourni la justification idéologique des incursions en Afrique du Nord par divers groupes qui ont utilisé la légende pour articuler la région comme arabe, parfois française, parfois berbère et parfois juive. Son livre explore également les processus et le contexte dans lesquels les souvenirs du passé sont transformés et façonnés, non seulement par ceux qui racontent la légende oralement, mais aussi par les historiens qui écrivent sur l’Afrique du Nord, l’Islam et la domination coloniale française dans la région.
Dans la tradition de l’Orientalisme d’Edward Said, l’étude d’Abdelmajid Hannoum sur le mythe d’al-Kahina est un compte rendu dynamique de la propagation de l’Islam, de l’Arabie et du colonialisme français dans la région nord-africaine. Colonial Histories, Postcolonial Memories, grâce à sa méthodologie innovante et à l’utilisation intensive de récits oraux, est également une exploration éclairante des complexités liées à la production de connaissances historiques.
[xxxviii] Ibid, 6.
[xxxix] H.T. Norris. The Berbers in Arabic Literature. Essex, London: Longman Group Limited, 1982 : 50.
[xl] Adam J. Silverstein. Islamic History: A Very Short Introduction. Oxford: Oxford University Press, 2010 : 104.
[xli] Ibid., 105.
[xlii] Hannoum, Colonial Histories, 18.
[xliii] Ibid., 16.
[xliv] Benjamin Hendrickx. « Al-Kâhina: The Last Ally of the Roman-Byzantines in the Maghreb Against the Muslim Arab Conquest,” Journal of Early Christian History 3, 2013 : 57.
[xlv] Joëlle Allouche-Benayoun. “Gisèle HALIMI, La Kahina, “ Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 30 | 2009, 30 | 2009 : 265-267.
[xlvi] Fatima Sadiqi. Moroccan Feminist Discourses. New York, NY: Palgrave Macmillan, 2016: 45-46.
[xlvii] Boudica est une reine celte britannique qui a mené un soulèvement raté contre l’occupation romaine.
[xlviii] Norris. Arabic Literature. Op. cit. 53.
[xlix] Kateb Yacine (2 août 1929 ou 6 août 1929 – 28 octobre 1989) est un écrivain amazigh algérien remarquable pour ses romans et ses pièces de théâtre, tant en français qu’en dialecte algérien, et son plaidoyer pour la cause berbère.
Kateb Yacine est officiellement né le 6 août 1929 à Constantine. Bien que son nom de naissance soit Yacine Kateb, il a déclaré qu’il était tellement habitué à entendre ses professeurs prononcer les noms avec le nom de famille en premier qu’il a adopté Kateb Yacine comme nom de plume.
Il est né dans une famille berbère maraboutique chaoutique érudite de l’actuelle Sedrata, dans la wilaya de Souk Ahras (région des Aurès). Son grand-père maternel était le « bach adel », ou juge suppléant du qadi de Condé Smendou (Zirout Youcef). Son père était avocat, et la famille l’a suivi dans ses différentes affectations dans différentes régions du pays. Le jeune Kateb (qui signifie « écrivain »), fréquente l’école coranique de Sedrata en 1937, puis en 1938 l’école française de Lafayette (Bougaa) en Petite Kabylie, où la famille s’est installée. En 1941, il s’inscrit au collège colonial de Sétif comme pensionnaire.
Kateb Yacine est en troisième année de collège lorsque surviennent les manifestations du 8 mai 1945. Il participe à ces manifestations qui se terminent par le massacre de six à huit (selon les nationalistes quarante-cinq) mille Algériens par l’armée et la police françaises dans le massacre de Sétif et Guelma. Trois jours plus tard, il est mis en état d’arrestation et emprisonné pendant deux mois. Dès lors, il devient un partisan de la cause nationaliste. Renvoyé du collège, voyant la santé psychologique de sa mère se dégrader, traversant une période de déprime, plongé dans les écrits de Lautréamont et de Baudelaire, son père l’envoie au lycée de Bône (Annaba). Il y rencontre « Nedjma » (« l’étoile »), une « cousine déjà mariée » avec laquelle il vit « peut-être huit mois », comme il le reconnaîtra plus tard.
Cf. Ghania Khelifi, Kateb Yacine, Eclats et poèmes. Alger : Enag Editions, 1990.
[l] Voir Transfigurations of the Mahgreb, 1993, par Winifred Woodhull, et Colonial Histories, Post-Colonial Memories, 2001, par Abdelmajid Hannoum.
[*]
Winifred Woodhull. Transfigurations of the Maghreb: Feminism, Decolonization, and Literatures. Minneapolis: University of Minnesota Press, 1993 : 31.
[lii] Hannoum, Colonial Histories, Post-Colonial Memories, 165.
[liii] Ibid., 169.
[liv] Ibid., 20.
[lv] Jean Ernest Mercier était un traducteur, historien et homme politique français (né le 17 septembre 1840 à La Rochelle – mort le 16 mai 1907). Jean Ernest Mercier était le petit-fils d’un sous-préfet, maire du département du Doubs, et le fils d’un chirurgien militaire qui participa à la conquête française de l’Algérie.
Après avoir terminé ses études au collège de La Rochelle, il suit son père en Algérie. Son intérêt pour l’histoire nationale le conduit à rejoindre la Société d’histoire de l’Algérie en 1863. Il est nommé militaire-interprète de la langue arabe, attaché au commandant supérieur de Sebdou (province d’Oran), en 1865, puis interprète judiciaire auprès du juge de paix d’El Harrouch en 1866 et de Ténès en 1869, avant de prêter serment comme interprète-traducteur de Constantine en 1871. En 1870, il est élu lieutenant de la 2e compagnie, puis capitaine commandant la milice de Ténès. Il devient lieutenant au 7e bataillon territorial, commandant la 3e compagnie en 1876. Il devient vice-président de la Société archéologique de Constantine en 1875, ainsi que membre de la Société asiatique de Paris en 1878 et de la section orientale de l’école des lettres d’Alger en 1881. Élu conseiller municipal de Constantine en 1881 et réélu en 1884, il est élu maire à l’unanimité en 1883, 1896 et 1900.
[lvi] Ibid., 35.
[lvii] Ibid., 36.
[lviii] Ernest Mercier. Histoire de l’Afrique Septentrionale (Berbérie) Depuis les Temps les Plus Reculés Jusqu’à la Conquête Française (1830). Paris: Ernest Laroux, 1888.
[lix] Cynthia Becker. “ The Kahina: The Female Face of Berber History, “Mizan du 26 octobre 2015. https://mizanproject.org/the-kahina-the-female-face-of-berber-history/#_ftn2
[lx] Norman Roth, « The Kâhina: Legendary Material in the Accounts of the Jewish Berber Queen,” The Maghrib Review 7(1982): 123
[lxi] Ibn Al-Athîr. Al-Kâmilfî al-târîḵẖ, éd. Tornberg, t. IV, p. 31-33 ; trad. Fagnan, Annales du Maghreb et de l’Espagne, Revue africaine, 1896 : 376-379.






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