Le défunt #Tahar_Djaout déclara:


Le défunt #Tahar_Djaout déclara: 790


« Nedjma est en effet sans conteste le texte fondamental de la littérature algérienne de langue française. Le début des années 1950 a vu la publication de livres aussi importants que #La_Terre_et_le_sang de #Mouloud_Feraoun, #La_Colline_oubliée et #Le_Sommeil_du_juste de #Mouloud_Mammeri, #la_trilogie_Algérie de #Mohamed_Dib.
Mais il a fallu attendre 1956 pour que #Nedjma vienne, par la complexité de sa quête et la superbe échevelée de son écriture, fonder une vraie maturité littéraire. Pour la première fois dans la littérature maghrébine, l'expression de l'intérieur fracture la syntaxe qui la porte et fait éclater du même coup cet 'indigénisme' qui sous-tend jusqu'aux meilleures œuvres des années 1950.  Depuis, Nedjma demeure un texte sans doute inégalé dans la littérature maghrébine, il demeure, en tout cas, le texte le plus inépuisable.


Le défunt #Tahar_Djaout déclara: 5116


 Jusqu'au jour où l'auteur décide de changer de cap littéraire et de langue d'expression, s'attelant en Algérie à un immense travail théâtral en langue populaire dont #Mohammed_prends_ta_valise et
#La_Guerre_de_deux_mille_ans constituent les jalons les plus appréciables. »
Nous partageons avec vous quelques extraits du chef-d'œuvre de #Kateb_Yassine.
Pour vous #Nedjma, l'épopée du fils de #Cirta.
BONNE LECTURE



Le défunt #Tahar_Djaout déclara: 493

La providence avait voulue que les deux villes de ma passion aient leurs ruines près d’elle, dans le même crépuscule d’été, à si peu de distance de Carthage ; nulle part n’existent deux villes pareilles, sœurs de splendeurs et de désolation qui virent saccager Carthage et ma Salammbô disparaître, entre Constantine, la nuit de juin, le collier de jasmin noirci sous ma chemise, et Bône où je perdis le sommeil, pour avoir sacrifié le gouffre du  Rhummel à une autre ville et un autre fleuve, sur la trace de la gazelle fourvoyée qui pouvait seule m’arracher.


Le défunt #Tahar_Djaout déclara: 898


Peu importe que qu’Hippone soit en disgrâce, Carthage ensevelie, Cirta en pénitence et Nedjma déflorée… La cité ne fleurit, le sang ne s’évapore qu’au moment de la chute : Carthage évanouie, Hipone ressuscitée, Cirta entre terre et ciel, la triple épave revenue au soleil couchant, la terre du Maghreb
Le mariage de M. Ricard a été célébré dans la plus stricte intimité. Le peuple a eu beau grimper aux arbres, et faire toutes sortes d’acrobaties, il n’a pu assister aux ripailles.

M. Ricard était mortifié de devoir ouvrir sa maison à tant d’invités : tous les Européens du village, avec leurs familles ; seules manquaient les personnalités de première importance, dont les délégués vinrent d’ailleurs en grand nombre, sans invitation ni mandat. Fort heureusement, le curé de la région, habitant un autre village, n’eut pas vent de la chose, et le pasteur non plus ne fut pas alerté ; à l’encontre de ce qu’on espérait, il n’y eut pas de conflit entre le calvinisme de l’entrepreneur et le catholicisme de sa fiancée, faute de prêtres pour croiser le fer.