Citation du grand ècrivan et grand humaniste.Mouloud Feraoun
Citation du grand ècrivan et grand humaniste.Mouloud Feraoun 1----278
"Ceux qui ont souffert, ceux qui sont morts pourraient dire des choses et des choses. J’ai voulu timidement en dire un peu à leur manière. Et ce que j’en dis, c’est de tout cœur avec ce que je peux avoir de discernement et de conscience."
« Le pauvre finit toujours par comprendre que la pauvreté n'est pas un vice. Ce n'est pas un vice mais un état qu'il faut remplir, tout comme un autre. Il a ses règles qu'il faut accepter et ses lois auxquelles il faut obéir pour ne pas être un mauvais pauvre. » (La terre et le sang)
« Il y a sûrement beaucoup de honte à être heureux, non pas à la vue de certaines misères mais lorsque le bonheur semble narguer. Ce défaut les Kabyles ne l'ont pas. Par pudeur le riche se cache pour bien manger et le pauvre pour avoir faim à son aise. » (la terre et le sang)
« Nous, Kabyles imaginons très bien l’impression insignifiante que laisse sur le visiteur le plus complaisant à la vue de nos pauvres villages. Tizi ses maisons s’agrippent l’une derrière l’autre sur le sommet d’une crête, deux cents mètres de long, une rue principale qui n’est qu’un tronçon de chemin de tribu reliant plusieurs villages, conduisant à la route carrossable et par conséquent aux villes. » (Le fils du pauvre)
Citation du grand ècrivan et grand humaniste.Mouloud Feraoun 13-13
« Les villageois en disent du mal, ils le font un peu par dépit. Ils lui en veulent d’être si laid, et, sans doute, les comprend-il puisqu’à leurs yeux il se fait plus laid lorsqu’ils reviennent de loin, après une longue absence, la tête encore farcie de belles images […] Spectateur immuable du va-et-vient continuel de ses enfants qui émigrent, notre village nargue les prétentions impatientes et fatigue les longues espérances, il reste égal à lui-même. » (Jours de Kabylie)
« Nos ancêtres, paraît-il se groupèrent par nécessité. Nous craignons l’isolement comme la mort. « Nous sommes voisins pour le paradis et non pour la contrariété. » Voilà le plus sympathique de nos proverbes. On a célébré depuis longtemps des mariages entre karoubas, de sorte qu’à présent l’histoire du village est une comme celle d’une personne. » (Jours de Kabylie)
« Nous avons encore de nombreux poèmes qui chantent des héros communs. Des héros aussi rusés qu’Ulysse, aussi fiers que Tartarin, aussi maigres que Don Quichotte. Le quartier d’en bas, par exemple est issu de Mezzouz. Mezzouz avait cinq enfants mâles qui donnèrent leurs noms à chacune des cinq familles de la karouba. C’est pourquoi la karouba comprend les Aït Rabah, les Aït Slimane, les Aït Moussa, les Aït Larbi, les Aït Kaci. En plus de cette origine commune ou identique, nous sommes de la même condition parce que tous les Kabyles de la montagne vivent uniformément de la même manière. » (Le fils du pauvre)
« chaque karouba se forge sa propre mythologie dans laquelle elle réserve le beau rôle aux siens. Le narrateur occasionnel affirmera toujours le courage, la vertu, la force ou la diplomatie de ses aïeux. Les générations qui se suivent se transmettent consciencieusement (en y mettant du leur) les récits imaginaires de leur gloire passée. Le résultat final est que chacun est fier de son nom. Mais si l’on s’avisait de vouloir écrire l’histoire d’Ighil-Nezman, il y aurait autant de versions qu’il y a de familles. » (La terre et le sang)
Citation du grand ècrivan et grand humaniste.Mouloud Feraoun 13-14
Témoignage de Mouloud Mammeri : "Le 15 mars 1962, au matin, une petite bande d’assassins se sont présentés au lieu où, avec d’autres hommes de bonne volonté, il travaillait à émanciper des esprits jeunes ; on les a alignés contre le mur et…on a coupé pour toujours la voix de Fouroulou. Pour toujours ? Ses assassins l’ont cru, mais l’histoire a montré qu’ils s’étaient trompés, car d’eux, il ne reste rien … rien que le souvenir mauvais d’un geste stupide et meurtrier, mais de Mouloud Feraoun la voix continue de vivre parmi nous".


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