Un étrange caillou découvert par un garde-forestier s’avère, 54 ans plus tard, être une météorite d’un kilo
D’après une étude publiée en mai 2024 dans la revue scientifique The Meteoritical Society, des chercheurs ont découvert grâce à des enregistrements datant des années 70, l’identité d’une météorite retrouvée par un garde-forestier dans les Alpes autrichiennes.
Une enquête digne d’un grand polar, qui montre à quel point de vieilles données peuvent s’avérer importantes.
?Les pluies de météorites, c’est tous les jours
Comme l’expliquait Bernard Melguen, auteur de Les météorites, messagères de l'espace à l’occasion d’un entretien pour France Info, il tomberait chaque année entre “100 000 à 200 000 tonnes de météorites” sur la Terre. Par conséquent, il en pleuvrait quotidiennement.
Cependant, “90% de ces météorites, dont les étoiles filantes, sont des fragments très petits, parfois de quelques millimètres seulement”, précise le spécialiste d'astronomie. De plus, toute la difficulté réside dans le fait de les trouver et de les authentifier.
La bonne intuition, trente-deux ans plus tard
Preuve en est avec cette anecdote datant de 1976 où Josef Pfefferle, garde-forestier dans les Alpes autrichiennes, découvre une étrange pierre de la taille d’un poing en déblayant les restes d’une avalanche près du village autrichien d’Ischgl. Fasciné par sa singularité, il décide de la ramener chez lui et de la mettre dans une boîte.
Trente-deux ans plus tard, Josef Pfefferle assiste à un reportage à la télévision, évoquant une météorite découverte en Autriche. Le garde-forestier repense alors à son étrange pierre ramassée il y a plusieurs décennies dans la forêt et décide d’en avoir le cœur net, en apportant son butin auprès d’une Université pour qu’elle y soit analysée.
Apparemment doté d’une bonne intuition, c’est grâce à cette initiative de Josef Pfefferle que les chercheurs se sont retrouvés avec une météorite d’environ un kilo, soit relativement grosse. “C’était une météorite tellement fraîche, et extrêmement bien préservée” a déclaré au New York Times Maria Gritsevich de l’Université d’Helsinki (Finlande) et spécialiste des sciences planétaires, qui a mené l’étude du fragment de roche. La météorite aurait en effet atterri sur Terre peu de temps avant avoir été ramassée, d’après les analyses.
Retrouver l’identité de la météorite à l’aide d’archives précises
Depuis 1966, pas moins de 25 caméras disposées au sud de l’Allemagne filment le ciel la nuit. Les scientifiques ont par conséquent étudié ses images, conservées par le Centre Aérospatial allemand d’Augsbourg pour déterminer avec précision de quelle météorite il pourrait bien s’agir.
En prenant en compte l’endroit où la météorite d’Ischgl a été retrouvée, Maria Gritsevich et ses collègues ont supposé qu’elle proviendrait d’une boule de feu qui serait entrée dans l’atmosphère terrestre le 24 novembre 1970 au matin.
Cependant, comme l’explique au New York Times Peter Brown, planétologue à l'université Western en Ontario (qui n'a pas participé à la recherche), cette fameuse météorite pourrait tout aussi bien être encore plus ancienne. Sa fraîcheur tiendrait de l’environnement alpin dans lequel elle est tombée, qui aurait pu préserver la roche. “"Elle aurait pu rester là pendant des décennies, voire des siècles”.
Source : sites Internet