La liberté de pensée et d'expression est garantie à chaque individu dans un État libre
« La pire situation dans laquelle un État puisse se trouver est celle dans laquelle il envoie ses honorables sujets en exil comme s’ils étaient des criminels, pour la seule raison qu’ils avaient des opinions opposées qu’ils ne pouvaient cacher. C’est un grave malheur pour certains. Les individus doivent être traités comme des ennemis de l'État et conduits à mort sans faute de leur part et sans crime. grande scène sur laquelle sont joués de merveilleux rôles de courage et d'endurance, tandis que l'autorité la plus élevée n'est soumise qu'à la honte, car celui qui connaît son innocence ne craint pas la mort comme la craignent les criminels, et ne demande pas pardon, et quiconque ne l'est pas tourmenté par le remords de conscience pour un péché qu'il a commis, accepte la mort pour un noble objectif comme un honneur et non comme une punition. Il devient vraiment grand parce qu'il a sacrifié sa vie pour la liberté. Quel exemple lui donnent ces gens avec leur mort, dont la cause n'est pas comprise des imbéciles et des lâches, méprisée par les séditieux et glorifiée par les vertueux ? Tout ce que les assistants retiennent de cette scène douloureuse, c'est qu'ils doivent soit suivre les traces de ces martyrs, soit applaudir leurs bourreaux.
Cependant, si nous voulons que la loyauté, et non la complaisance et l'hypocrisie, soit ce qui mérite d'être apprécié, et que l'autorité suprême ne soit pas affaiblie ou soumise à ceux qui appellent à la sédition, alors chaque individu doit être reconnu pour sa liberté d'opinion, et les gens doivent être gouvernés de manière à vivre en paix malgré leurs différences et leurs conflits d’opinions.
Baruch Spinoza
Extrait du livre « Un traité de théologie et de politique », chapitre vingt
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