EULJIA EL HANACHIA Sans_e10

LA LIONNE DE SOUK AHRAS QUI A HUMILIÉ LES OTTOMANS

Très rares sont les régions de l'Algérie qui avaient résisté à la colonisation et l'injustice des Ottomans. Avec la Kabylie et quelques autres territoires , Souk Ahras est cette région qui depuis Tacfarinas n'a jamais cessé de résister aux différents occupants.

Malheureuse de voir son pauvre père, l'héroïque Bouaziz accablé par les impôts demandés sans cesse par les feignants ottomans, la vaillante Euljia avait décidé d'en découdre avec ses cupides occupants et défendre l'indépendance de sa patrie de ces envahisseurs venus des couffins des Monts Taurus.

À la tête d'une armée d'hommes hésitants et très peu convaincus par le combat contre les ottomans , elle avait courageusement vaincu l'armée de ces impitoyables janissaires envoyés par les deux beys de Tunis et de Constantine. Elle a réussi à faire de Souk Ahras et pour longtemps, une contrée libre qui échappe au contrôle des colons ottomans. Hommage à cette brave et grande dame de Souk Ahras , digne descendante de Tacfarinas qui a défendu jalousement et mieux que mille hommes, l’honneur de son père et de sa tribu.

Son histoire

Au début du XVIIIè siècle , une autre Kahina cette fois de Souk Ahras , une hanachia de lignage et de naissance, s'était faite connaitre par son courage en résistant héroïquement aux colons ottomans et à leurs têtes les deux Bey de Constantine et de Tunis.

Aljia , la courageuse fille du Cheick Bouaziz ben Nacer, seigneur des Hanencha (Souk-Ahras) à la tête de plus de 3000 hommes avait résisté héroïquement aux razzias des troupes de Houssein Bey.

Vers 1724 , les beys de Constantine et de Tunis essayèrent de soumettre le seigneur des Hanencha en l’attaquant de l'est et de du sud de Souk Ahras. Si Bouaziz supérieur des Henancha défait par Hossein, bey de Constantine qui le dépossèda de tous ses biens . On parle alors de 8.000 chevaux , chameaux, bœufs et une quantité importante de denrées alimentaires .

Le bey ce colon toujours gourmand, non content de cet important butin , voulut soumettre les intraitables Henancha . Il laissa son khalife poursuivre sa tâche avec l’armée turque. Bouaziz fit assembler ses troupes pour les encourager à défendre; mais il trouva des esprits faibles qui, face à l’avantage que les turcs venaient de remporter, perdirent courage et qui lui dire nettement qu’ils avaient résolu de se soumettre.

Le pauvre Bouaziz Ben Nacer était au désespoir et se voyait perdu lorsque sa plus jeune fille, prénommée Eldjia, prend la tête d'une armée de plusieurs femmes de la tribu Henancha . Elle harangua les hommes qui ont refuser de se battre en leur disant :
« Puisque ces hommes n’ont pas le courage d’aller contre les turcs qui viendront bientôt nous violer à leur yeux, allons nous-même vendre chèrement notre vie et notre honneur et ne restons pas avec ces lâches »
Puis, découvrant sa gorge et la montrant aux hommes, elle leur cria :« Enfants de Nacer ! Qui voudra sucer de ce lait n’à me suivre ! »

Encouragés par cet élan de bravoure d'une femme au secours de la tribu de son père , les hommes hanachis piqués de l’héroïsme de cette fille, s'attaquèrent aux colons turcs avec tant de violence qu’ils défirent le camp, remportèrent une partie du butin qui leur avait été enlevé, firent prisonnier le khalife et dépouillèrent tous les turcs.

Cette histoire de haut fait d’armes est véridique est immortalisée dans un joli et long poème qui fait l'éloge de cette brave femme de Souk Ahras Aljia bent Bouaziz Al
Hanachia .

EULJIA N’EST PAS UNE LÉGENDE

Certains pseudo intellectuels algériens vendus aux ottomans et avant eux les arabes font tout pour effacer les traces des amazighs qui avaient résisté à l’occupant nonobstant sa religion . Comme c’était le cas avec la Kahina et Koceila qui ont été diabolisés , voilà maintenant qu’ils essayent de mettre en doute l’existence même de l’héroïne de Thagaste Euljia El Hanachia, la courageuse femme qui a battu et humilié les « virils » ottomans .

Ils ne veulent pas admettre que cette valeureuse souk-ahrassienne à la tête d’une armée de femmes a pu humilier les soldats et les janissaires des deux beys de Tunis et de Constantine.

Pour sauvez l’honneur de leurs maîtres les occupants ottomans honteusement vaincus par le courage et la détermination d’une chaouia , certains algériens essayent de travestir l’histoire de leur pays.

Non désolé messieurs les chayata des ottomans , l’histoire de Euljia n’est pas une légende , trois sources différentes confirment l’existence de cette brave combattante bien de chez nous.

Le premier à en parler est l’écrivain et poète tunisien Hammouda Ben Abdelaziz qui avait en son temps écrit en vers la glorieuse histoire de cette grande femme berbère.

Le second est un historien tunisien Hadj Hassine Khouja Ben Ali Ben Slimane El Hanafy secrétaire du Bey de Tunis qui deux ans après la défaite des turcs face à la lionne de Thagaste , avait mentionné son histoire dans son livre Bacha'ir ahl el iman bi foutouhat ahl othmane .

La troisième source et la plus intéressante est celle du grand voyageur et médecin français Jean-André Peyssonnel qui avait rencontré lors de son séjour à Souk Ahras le père de Euljia , le seigneur des Hanancha Si Bouaziz , un an seulement après cette fameuse bataille , c’est à dire en 1724 .

Lire sa version

Page 292 à 313

http://www.berberemultimedia.fr/…/Peyssonnel_Voyages_1838.p…

UNE AUTRE SOURCE