-2-Architecture Égyptienne Ancienne
les pyramides de gizeh
Les hommes et les femmes qui travaillaient sur la Grande Pyramide vivaient dans des logements fournis par l'État sur le site (découvert par Lehner et Hawass en 1979) et ils étaient bien rémunérés pour leurs efforts. Plus l'ouvrier était qualifié, plus sa rémunération était élevée. Le résultat de leur travail étonne encore aujourd'hui. La Grande Pyramide de Gizeh est la seule merveille restante des Sept Merveilles du monde antique, et ce à juste titre: jusqu'à l'achèvement de la Tour Eiffel en 1889, la Grande Pyramide était la plus haute structure sur terre construite par l'homme. L'historien Marc van de Mieroop écrit :
Sa taille dépasse l'entendement: elle mesure 146 mètres de haut et 230 mètres à la base. On estime qu'elle contient 2 300 000 blocs de pierre d'un poids moyen de 2,3 tonnes chacun, certains pesant jusqu'à 16 tonnes. Khéops régna pendant 23 ans selon le Canon royal de Turin, ce qui signifie que pendant toute la durée de son règne, 100 000 blocs par an - soit environ 285 blocs par jour ou un toutes les deux minutes durant le jour - durent être extraits, transportés, taillés et mis en place... La construction était d'une conception presque parfaite. Les côtés furent orientés exactement vers les points cardinaux et les angles faisaient précisément 90 degrés (58).
La deuxième pyramide construite à Gizeh appartient au successeur de Khéops, Khéphren (ou Khafrê) (2558 - 2532 av. JC), à qui on attribue également la création du Grand Sphinx de Gizeh. La troisième pyramide appartient à son successeur Mykérinos (ou Menkaourê) (2532 - 2503 av. JC). Une inscription datant d'environ 2520 av. JC raconte que Mykérinos vint inspecter sa pyramide et il affecta 50 des ouvriers à la nouvelle tâche de construire une tombe pour son conseiller, Debhen. Une partie de l'inscription dit : «Sa majesté ordonna qu'aucun homme ne soit pris pour un travail forcé» et que les déchets soient enlevés du site de construction (Lewis, 9). Il s'agissait d'une pratique assez courante à Gizeh, où les rois commandaient des tombes pour leurs amis et leurs conseillers préférés.
Les pyramides de Gizeh, vue aérienne
Le plateau de Gizeh présente aujourd'hui une image très différente de celle qu'il avait à l'époque de l'Ancien Empire. Ce n'était pas le site isolé à la lisière du désert qu'il est aujourd'hui, mais une importante nécropole qui comptait des magasins, des usines, des marchés, des temples, des habitations, des jardins publics et de nombreux monuments. La Grande Pyramide, enveloppée d'une couche de calcaire blanc étincelant, s'élevait au centre de la petite ville, visible à des kilomètres à la ronde. Gizeh était une communauté autosuffisante dont les habitants étaient des employés du gouvernement, mais la construction des énormes monuments de la 4e dynastie fut très coûteuse. La pyramide et le complexe de Khéphren sont un peu plus petits que ceux de Khéops et ceux de Mykérinos sont plus petits que ceux de Khéphren et cela s'explique par le fait qu'à mesure que la construction des pyramides de la 4e dynastie se poursuivait, les ressources diminuaient. Le successeur de Mykérinos, Chepseskaf (2503 - 2498 av. JC), fut enterré dans un modeste mastaba à Saqqarah.
Le coût des pyramides n'était pas seulement financier mais aussi politique. Gizeh n'était pas la seule nécropole d'Égypte à l'époque et tous ces sites nécessitaient un entretien et une administration qui étaient assurés par des prêtres. Au fur et à mesure que ces sites se développaient, la richesse et le pouvoir des prêtres et des gouverneurs régionaux (les nomarques) qui présidaient les différents districts où se trouvaient les sites augmentaient. Les derniers souverains de l'Ancien Empire construisirent des temples (ou des pyramides à une échelle beaucoup plus petite) car ils étaient plus abordables. Le passage du monument pyramidal au temple est le signe d'un changement de sensibilité plus profond, lié au pouvoir croissant du sacerdoce: les monuments n'étaient plus construits pour honorer un certain roi mais pour un dieu spécifique.
Première période intermédiaire et Moyen Empire
Le pouvoir des prêtres et des nomarques, ainsi que d'autres facteurs, entraînèrent l'effondrement de l'Ancien Empire. L'Égypte entra alors dans l'ère connue sous le nom de première période intermédiaire (2181 - 2040 av. JC), au cours de laquelle les régions individuelles se gouvernaient essentiellement elles-mêmes. Les rois régnaient toujours depuis Memphis, mais ils étaient inefficaces.
Construction égyptienne
La première période intermédiaire de l'Égypte est traditionnellement décrite comme une période de déclin, car aucun grand monument ne fut érigé et la qualité de l'art est considérée comme inférieure à celle de l'Ancien Empire. En réalité, les œuvres d'art et l'architecture sont simplement différentes et non inférieures. Dans l'Ancien Empire, les travaux architecturaux étaient financés par l'État, tout comme les œuvres d'art, et ils étaient donc plus ou moins uniformes pour refléter les goûts de la royauté. Au cours de la première période intermédiaire, les artistes et les architectes régionaux furent libres d'explorer des formes et des styles différents. L'historienne Margaret Bunson écrit :
Sous les nomarques, l'architecture survécut à l'effondrement de l'Ancien Empire. Leur mécénat se poursuivit jusqu'au Moyen Empire, donnant lieu à des sites aussi remarquables que Beni Hassan (vers 1900 av. JC) avec ses tombes sculptées dans la roche et ses grandes chapelles dotées de portiques à colonnes et de murs peints (32).
Lorsque Montouhotep II (vers 2061 - 2010 av. JC.) unifia l'Égypte sous gérance thébaine, les commandes royales d'art et d'architecture reprirent mais, contrairement à l'Ancien Empire, la variété et l'expression personnelle furent encouragées. L'architecture du Moyen Empire, à commencer par le grand complexe mortuaire de Montouhotep à Deir el-Bahari près de Thèbes, est à la fois grandiose et personnel.
Temple d'Amon, Karnak
Sous le règne du roi Sésostris Ier (vers 1971 - 1926 av. JC), la construction du grand temple d'Amon-Rê à Karnak commença lorsque ce monarque érigea une modeste structure sur le site. Ce temple, comme tous les temples du Moyen Empire, fut construit avec une cour extérieure, des cours à colonnes qui menaient à des salles et des chambres rituelles, et un sanctuaire intérieur qui abritait la statue d'un dieu. Des lacs sacrés furent créés sur ces sites et l'effet global était une représentation symbolique du commencement du monde et du fonctionnement harmonieux de l'univers. Bunson écrit :
Les temples étaient des structures religieuses considérées comme « l'horizon » d'un être divin, le point où le dieu est apparu lors de la création. Ainsi, chaque temple avait un lien avec le passé, et les rituels menés dans sa cour étaient des formules transmises de génération en génération. Le temple était également un miroir de l'univers et une représentation du tertre primitif où la création avait commencé (258).
Les colonnes étaient un aspect important du symbolisme d'un complexe de temples. Elles n'étaient pas seulement conçues pour soutenir un toit mais pour apporter leur propre signification à l'ensemble de l'œuvre. Parmi les nombreux motifs différents, on peut citer la botte de papyrus (une colonne sculptée en hauteur ressemblant à des roseaux de papyrus), le motif du lotus, populaire dans le Moyen Empire égyptien, avec un chapiteau s'ouvrant comme une fleur de lotus, la colonne à bourgeons dont le chapiteau semble être une fleur non ouverte, et la colonne Djed qui est probablement la plus célèbre de la cour Heb Sed du complexe pyramidal de Djéser, mais qui était si largement utilisée dans l'architecture égyptienne qu'on la trouve d'un bout à l'autre du pays. Le Djed était un ancien symbole de stabilité et il était fréquemment utilisé dans les colonnes, soit à la base, soit au sommet (de sorte qu'il semble que le Djed soutienne le ciel), soit comme colonne entière.
Colonne à feuilles de palmier de Ramsès II d'Héracléopolis
Les maisons et les autres bâtiments continuèrent à être construits en briques de terre crue pendant le Moyen Empire; la pierre n'était utilisée que pour les temples et les monuments et il s'agissait généralement de calcaire, de grès ou, dans certains cas, de granit, dont le travail exigeait la plus grande habileté. Un chef-d'œuvre peu connu du Moyen Empire, perdu depuis longtemps, était le complexe pyramidal d'Amenemhat III (vers 1860 - 1815 av. JC) dans la ville de Hawara.
Ce complexe était énorme, avec douze grandes cours séparées qui se faisaient face à travers une étendue de halls à colonnes et de vestibules intérieurs si complexes qu'Hérodote l'appela «le labyrinthe». Les cours et les vestibules étaient reliés entre eux par des couloirs, des colonnades et des conduits, de sorte qu'un visiteur pouvait emprunter un couloir familier mais prendre un virage inconnu et se retrouver dans une zone du complexe complètement différente de celle prévue. Des allées entrecroisées et de fausses portes scellées par des bouchons de pierre servaient à confondre et à désorienter un visiteur pour protéger la chambre funéraire centrale du roi dans la pyramide. On dit que cette chambre fut taillée dans un seul bloc de granit et qu'elle pesait 110 tonnes. Hérodote affirmait qu'elle était plus impressionnante que toutes les merveilles qu'il avait pu voir.
Deuxième période intermédiaire et Nouvel Empire
Des rois comme Amenemhat III de la 12e dynastie contribuèrent largement à l'art et à l'architecture égyptiens et leurs politiques furent poursuivies par la 13e dynastie. La 13e dynastie, cependant, était plus faible et gouvernait mal, si bien que le pouvoir du gouvernement central finit par décliner au point qu'un peuple étranger, les Hyksôs, prit le pouvoir en Basse-Égypte tandis que les Nubiens prenaient des portions de territoire au sud. Cette époque est connue comme la deuxième période intermédiaire de l'Égypte (vers 1782 - 1570 av. JC), au cours de laquelle les arts progressèrent très peu.
Les Hyksôs furent chassés d'Égypte par Ahmôsis Ier de Thèbes (vers 1570 - 1544 av. JC), qui par la suite sécurisa les frontières sud des Nubiens et initia l'ère connue sous le nom de Nouvel Empire d'Égypte (1570 - 1069 av. JC). Cette période vit naître certains des plus beaux exploits architecturaux depuis l'Ancien Empire. De la même manière que les visiteurs modernes sont impressionnés et intrigués par le mystère de la construction des pyramides de Gizeh, ils le sont aussi par le complexe funéraire d'Hatchepsout, le temple d' Amon-Rê à Karnak, les nombreux travaux d'Amenhotep III et les magnifiques constructions de Ramsès II comme Abou Simbel.
Temple d'Hatchepsout, vue aérienne
Les souverains du Nouvel Empire construisirent à grande échelle, conformément au nouveau statut élevé de l'Égypte en tant qu'empire. L'Égypte n'avait jamais connu de puissance étrangère comme les Hyksôs prenant le contrôle de son territoire et, après les avoir chassés, Ahmôsis Ier lança des campagnes militaires pour créer des zones tampons autour des frontières de l'Égypte. Ces zones furent étendues par ses successeurs, notamment Thoutmôsis III (1458 - 1425 av. JC), jusqu'à ce que l'Égypte dirige un empire qui s'étendait de la Syrie en redescendant sur le Levant, à travers la Libye et en bas jusqu’à la Nubie. L'Égypte devint immensément riche à cette époque, et cette richesse fut investie dans des temples, des complexes mortuaires et des monuments.
Le plus grand d'entre eux est le temple d'Amon-Rê à Karnak. Comme tous les autres temples d'Égypte, celui-ci racontait l'histoire du passé, la vie du peuple et il honorait les dieux, mais ce fut un immense chantier auquel chaque souverain du Nouvel Empire ajouta des éléments. Le site, qui s'étend sur plus de 200 hectares, se compose d'une série de pylônes (des portes monumentales qui s'effilent vers le haut pour former des corniches) donnant sur des cours, des salles et des temples plus petits. Le premier pylône s'ouvre sur une large cour qui invite le visiteur à aller plus loin. Le deuxième pylône s'ouvre sur la salle hypostyle qui mesure 103 mètres sur 52 mètres. La salle comporte 134 colonnes de 22 mètres de haut et de 3,5 mètres de diamètre. Les spécialistes estiment que l'on pourrait faire tenir trois structures de la taille de la cathédrale Notre-Dame dans le seul temple principal. Bunson commente :
Karnak reste le complexe religieux le plus remarquable jamais construit sur terre. Ses 200 hectares de temples et de chapelles, d'obélisques, de colonnes et de statues construits sur plus de 2 000 ans intègrent les meilleurs aspects de l'art et de l'architecture égyptiens dans un grand monument historique en pierre (133).
Plan du temple d'Amon, Karnak
Comme tous les autres temples, Karnak est un modèle d'architecture symétrique qui semble s'élever organiquement de la terre vers le ciel. La grande différence entre cette structure et toute les autres est sa grande échelle et la portée de sa vision. Chaque souverain qui contribua à sa construction fit de plus grands progrès que ses prédécesseurs, mais il reconnut ceux qui l'avaient précédé. Lorsque Thoutmôsis III y construisit sa salle des fêtes, il enleva peut-être les monuments et les bâtiments des rois précédents, qu'il reconnut ensuite par une inscription. Chaque temple symbolise la culture et les croyances égyptiennes, mais Karnak le fait en grandes lettres et, littéralement, par des inscriptions. Des milliers d'années d'histoire peuvent être lues sur les murs et les colonnes du temple de Karnak.
Hatchepsout (1479 - 1458 av. JC) contribua à la construction de Karnak comme tous les autres souverains, mais elle commanda également des bâtiments d'une telle beauté et d'une telle splendeur que les rois suivants les revendiquèrent. L'un de ses plus grands édifices est le temple mortuaire de Deir el-Bahri, près de Louxor, qui intègre tous les aspects de l'architecture des temples du Nouvel Empire à grande échelle: un débarcadère au bord de l'eau, des mâts de drapeau (reliques du passé), des pylônes, des avant-cours, des salles hypostyles et un sanctuaire. Le temple est construit en trois niveaux atteignant 29,5 mètres et les visiteurs sont toujours émerveillés par l'édifice à l'heure actuelle.
Amenhotep III (1386 - 1353 av. JC) construisit tellement de monuments dans toute l'Égypte que les premiers historiens lui attribuèrent un règne exceptionnellement long. Amenhotep III commandéa plus de 250 bâtiments, des monuments, des stèles et des temples. Son complexe mortuaire était gardé par les Colosses de Memnon, deux figures de 21,3 m de haut et pesant chacune 700 tonnes. Son palais, connu aujourd'hui sous le nom de Malkata, s'étendait sur 30 000 mètres carrés (30 hectares) et il était décoré et meublé de manière élaborée dans les salles du trône, les appartements, les cuisines, les bibliothèques, les salles de conférence, les salles des fêtes et toutes les autres pièces.
Colosses de Memnon, Louxor
Bien qu'Amenhotep III soit célèbre pour son règne opulent et ses projets de construction monumentaux, le pharaon Ramsès II (1279 - 1213 av. JC) est encore plus connu. Malheureusement, c'est en grande partie parce qu'il est si souvent assimilé au pharaon sans nom du livre biblique de l'Exode et que son nom est devenu reconnaissable grâce aux adaptations cinématographiques de l'histoire et à la répétition incessante de la phrase de l'Exode 1:11 selon laquelle des esclaves hébreux construisirent ses villes de Pithôm et Pi-Ramsès.
Cependant, bien avant que l'auteur de l'Exode n'écrive son histoire, Ramsès II était célèbre pour ses exploits militaires, son règne efficace et ses magnifiques projets de construction. Sa ville de Pi-Ramsès (« Cité de Ramsès ») en Basse-Égypte fut largement encensée par les scribes égyptiens et les visiteurs étrangers, mais son temple d'Abou Simbel est son chef-d'œuvre. Le temple, taillé dans de solides falaises rocheuses, mesure 30 mètres de haut et 35 mètres de long. Quatre colosses assis flanquent l'entrée, deux de chaque côté, représentant Ramsès II sur son trône, chacun mesurant 20 mètres de haut. Sous ces figures géantes se trouvent de plus petites statues (toujours plus grandes que nature) représentant les ennemis conquis par Ramsès, les Nubiens, les Libyens et les Hittites. D'autres statues représentent les membres de sa famille et divers dieux protecteurs et symboles de pouvoir. En passant entre les colosses, par l'entrée centrale, l'intérieur du temple est décoré de gravures montrant Ramsès et Néfertari rendant hommage aux dieux.
Le petit temple, Abou Simbel
Abou Simbel est parfaitement aligné avec l'est de sorte que, deux fois par an, le 21 février et le 21 octobre, le soleil brille directement dans le sanctuaire intérieur pour éclairer les statues de Ramsès II et du dieu Amon. Voilà un autre aspect de l'architecture de l'Égypte ancienne qui caractérise la plupart, sinon la totalité, des grands temples et des monuments: l'alignement céleste. Des pyramides de Gizeh au temple d'Amon à Karnak, les Égyptiens orientaient leurs bâtiments en fonction des points cardinaux et des événements célestes. Le nom égyptien d'une pyramide était Mer, ce qui signifie «lieu d'ascension» (le nom «pyramide» vient du mot grec pyramis qui signifie «gâteau de blé», ce à quoi ressemblaient ces structures), car on pensait que la forme de la structure elle-même permettait au roi mort de s'élever vers l'horizon et d'entamer plus facilement la phase suivante de son existence dans l'au-delà. De la même manière, les temples étaient orientés pour inviter le dieu à pénétrer dans le sanctuaire intérieur et, bien sûr, lui donner accès pour remonter jusqu'à son royaume supérieur.
Période tardive et dynastie ptolémaïque
Le Nouvel Empire déclina à mesure que les prêtres d'Amon à Thèbes acquérirent plus de pouvoir et de richesse que le pharaon, tandis que l'Égypte était dirigée par des rois de plus en plus faibles. À l'époque du règne de Ramsès XI (vers 1107 - 1077 av. JC), le gouvernement central de Pi-Ramsès était complètement inefficace et les grands prêtres de Thèbes détenaient tout le pouvoir réel.
La période tardive de l'Égypte ancienne est caractérisée par les invasions des Assyriens et des Perses avant l'arrivée d'Alexandre le Grand en 331 av. JC. On dit qu'Alexandre conçut lui-même la ville d'Alexandrie et il laissa ses subordonnés la construire pendant qu'il poursuivait ses conquêtes. Alexandrie devint le joyau de l'Égypte pour sa magnifique architecture et elle devint un grand centre de culture et d'apprentissage. L'historien Strabon (63 av. JC - 21 ap. JC) en fit l'éloge lors d'une de ses visites :
La ville possède de magnifiques enceintes publiques et des palais royaux qui couvrent un quart ou même un tiers de la superficie totale. En effet, alors que chacun des rois, par amour du faste, ajoutait quelque ornement aux monuments publics, il se dotait à ses frais d'une résidence en plus de celles qui existaient déjà (1).
Illustration du phare d'Alexandrie
Alexandrie devint la ville impressionnante dont Strabon fit l'éloge à l'époque de la dynastie ptolémaïque (323 - 30 av. JC). Ptolémée Ier (323 - 285 av. JC) construisit la grande bibliothèque d'Alexandrie et le temple connu sous le nom de Serapeum, qui fut achevé par Ptolémée II (285 - 246 av. JC), qui construisit également le célèbre Phare d'Alexandrie, le grand phare qui était l'une des sept merveilles du monde.
Les premiers souverains de la dynastie ptolémaïque perpétuèrent les traditions de l'architecture égyptienne, en les mêlant à leurs propres pratiques grecques, pour créer des bâtiments, des monuments et des temples impressionnants. La dynastie prit fin avec la mort de la dernière reine, Cléopâtre VII (69 - 30 av. JC), et le pays fut annexé par Rome. L'héritage des architectes égyptiens se perpétue cependant à travers les monuments qu'ils ont laissés. Les imposantes pyramides, les temples et les monuments d'Égypte continuent d'inspirer et d'intriguer les visiteurs d'aujourd'hui. Imhotep et ceux qui l'ont suivi imaginèrent des monuments en pierre qui défieraient le passage du temps et garderaient leur mémoire vivante. La popularité durable de ces structures aujourd'hui récompense cette vision précoce et atteint leur objectif.
Bibliographie
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Strabo on the City of AlexandriaAccessed 1 Dec 2016.
Strassler, R.B. The Landmark Herodotus. Anchor Books, 2009.
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Verner, M. The Pyramids. Grove Press, 1997.
Watterson, B. The Egyptians. Wiley-Blackwell, 1997.
Wilkinson, T. The Rise and Fall of Ancient Egypt. Random House Trade Paperbacks, 2013.
Traducteur
Caroline Martin
Française, ayant vécu au Royaume Uni pendant 20 ans, Caroline Martin est totalement bilingue. Lectrice passionnée depuis son plus jeune âge, elle a développé un amour de l'histoire qui remonte a ses années sur les bancs de l’école. Elle s'intéresse maintenant beaucoup à l'histoire en général et à la géopolitique.
Auteur
Joshua J. Mark
Écrivain indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.
https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11685/architecture-egyptienne-ancienne/