Ghosts in the Ancient World
                   
Fantômes du monde antique -1- 3218 
Crâne romain avec obole dans la bouche   
 
Pour les peuples du monde antique, il n'y avait aucun doute sur le fait que l'âme d'un être humain survivait à la mort corporelle. Quels que furent les points de vue personnels d'un individu sur le sujet, ils étaient élevés dans des cultures qui pensaient que les morts vivaient, sous une autre forme et nécessitant encore une sorte de subsistance, dans une vie postérieure largement dictée par plusieurs facteurs : le type de vie qu'ils avaient vécu sur terre, la façon dont leur corps était traité à leur mort, et/ou la façon dont les vivants se souviendraient d'eux. Les détails de l'au-delà dans ces différentes cultures variaient, mais les constantes étaient qu'un tel royaume existait, qu'il était gouverné par des lois immuables, et que les âmes des morts y resteraient à moins que les dieux ne leur permettent de retourner sur la terre des vivants pour une raison spécifique. Ces raisons peuvent inclure des rites funéraires inappropriés, l'absence de toute forme d'inhumation, la mort par noyade lorsque le corps n'a pas été retrouvé, le meurtre dans lequel le corps n'a jamais été retrouvé (et donc jamais enterré correctement), ou pour résoudre certaines affaires inachevées ou fournir un compte rendu fidèle des événements entourant leur mort, comme quand on a été assassiné et qu'on avait besoin de venger sa mort et pour que l'assassin soit traduit en justice pour pouvoir reposer en paix.
L'apparition des fantômes des défunts, même ceux des êtres chers, était rarement considérée comme une expérience bienvenue. Les morts étaient censés rester dans leur propre royaume et ne devaient pas revenir dans le monde des vivants. Quand un tel événement se produisait, c'était un signe certain que quelque chose allait terriblement mal, et ceux qui vivaient une rencontre spectrale devaient s'occuper du problème pour que le fantôme retourne à sa place. Cette compréhension était si répandue que des histoires de fantômes peuvent être trouvées, avec des thèmes très similaires, dans les cultures antiques de Mésopotamie, d'Égypte, de Grèce, de Rome, de Chine et d'Inde, ainsi que dans les régions de Mésoamérique et des terres celtes d'Irlande et d'Écosse. Les fantômes sont également représentés dans la Bible ainsi que dans les œuvres romaines antérieures. Ce qui suit n'est en aucun cas un traitement complet du sujet. De nombreux livres ont été écrits sur la croyance aux fantômes dans chacune des cultures mentionnées et dans de nombreuses autres qui ne le sont pas. Le but de cet article est simplement de fournir aux lecteurs les concepts de base de l'au-delà et la croyance aux fantômes dans le monde antique.
Les fantômes en Mésopotamie
LES FANTÔMES POUVAIENT APPARAÎTRE AUX GENS SUR TERRE POUR REDRESSER UN TORT.
Dans la culture mésopotamienne, la mort était l'acte final de la vie de laquelle il n'y avait pas de retour possible. La terre des morts était connue sous de nombreux noms; parmi eux se trouvait l'Irkalla, le royaume souterrain connu sous le nom de « terre de non-retour », où les âmes des morts habitaient dans une morne obscurité, se nourrissaient de terre et buvaient l'eau des flaques de boue (bien qu'il y ait d'autres visions de l'au-delà, telles que celles exprimées dans l'œuvre Gilgamesh, Enkidu et le monde des ténèbres). Cette existence était la fin ultime pour tous les vivants, indépendemment de la fortune dont ils avaient joui durant la vie, et elle était gouvernée par la reine des ténèbres Ereshkigal. Aucune âme n'était autorisée à quitter Irkalla pour quelque raison que ce soit, pas même une déesse, comme le montre le poème La Descente d'Inanna, dans lequel même la Reine du Ciel (sœur d'Ereshkigal), Inanna, doit trouver un substitut pour prendre sa place une fois qu'elle remonte au monde des vivants. Une dispense spéciale, cependant, était donnée aux âmes qui avaient besoin d'accomplir une sorte de mission. Des fantômes pouvaient apparaître aux gens sur terre s'ils pensaient qu'ils avaient besoin de redresser un tort.


Fantômes du monde antique -1- 2460 
Relief de la Reine de la nuit (ou Burney), Mésopotamie
 
Ces apparitions se manifestaient généralement en une sorte de maladie chez les vivants. L'expert Robert D. Biggs écrit : « Les morts, en particulier les membres de la famille, pouvaient aussi causer des problèmes aux vivants, surtout si les obligations familiales de fournir des offrandes aux morts étaient négligées. Les fantômes des personnes décédées de mort violente ou qui n'avaient pas été enterrées comme il se devait, par exemple, morts par noyade ou morts sur un champ de bataille » (4). Les docteurs de Mésopotamie, connus sous les noms d'Asu et d'Asipu, jetaient des sorts qui apaisaient les fantômes mais, avant qu'un tel traitement ne puisse commencer, le médecin demandait au patient de confesser honnêtement tous les péchés qui auraient pu faire sortir le fantôme de l'enfer. La maladie en Mésopotamie était considérée comme une manifestation extérieure d'un péché qui était puni soit par les dieux, soit par les esprits des défunts, et était toujours supposée être la faute de celui qui était malade jusqu'à ce que le contraire ne puisse être démontré.
Lorsque l'on mourait, une entité spirituelle connue sous le nom de Gidim était créée, entité qui maintenait l'identité personnelle du défunt et se rendait au royaume des morts. C'est ce Gidim qui retournait hanter les vivants si l'on n'avait pas accordé l'attention voulue aux rites funéraires et aux funérailles ou si quelque acte illégal avait été commis lors de la mort de la personne. Cependant, les inscriptions indiquent clairement que parfois les Gidim pouvaient s'échapper malicieusement d'Irkalla et revenir sur terre, où ils harcelaient les vivants sans aucune raison valable. Ces esprits étaient alors punis par le dieu du soleil Shamash qui confisquait les offrandes funéraires qui leur avaient été faites et les donnait aux Gidim qui n'avait personne pour se souvenir d'eux sur terre, et donc personne pour leur offrir des offrandes pour leur existence éternelle. Bien qu'il existe des documents attestant de proches revenant de l'au-delà avec des avertissements ou des conseils, la plupart des fantômes de Mésopotamie étaient des invités indésirables qui étaient renvoyés dans leur royaume à l'aide de charmes, d'amulettes, de prières ou d'exorcisme.
Fantômes égyptiens
LES VIVANTS QUI ÉTAIENT HARCELÉS PAR LE FANTÔME DEVAIENT PLAIDER LEUR CAUSE DIRECTEMENT AUPRÈS DU REVENANT DANS L'ESPOIR D'UNE RÉPONSE RAISONNABLE.
En Égypte ancienne, le retour d'un fantôme était également considéré comme une question très grave. Pour les Égyptiens, la non-existence était un concept intolérable, et on croyait qu'à la mort, l'âme se rendait dans la Salle de la Vérité où elle était jugée par Osiris et les 42 juges qui pesaient son cœur en équilibre avec la plume blanche de la vérité; si le cœur était plus léger que la plume, l'âme se dirigeait vers l'au-delà, tandis que si elle était plus lourde, elle était jetée sur le sol où elle était mangée par un monstre et l'âme cessait d'exister. Un cœur était plus léger si on avait vécu une bonne vie et plus lourd si on ne l'avait pas fait. L'au-delà était connu sous le nom de Champ de Roseaux, qui était une image miroir de sa vie sur terre en Égypte. On jouissait de la maison qu'on avait toujours connu, du ruisseau près de cette maison, de son arbre et de son chien préférés, et il n'y avait donc aucune raison pour qu'une âme veuille retourner sur terre à moins que cette âme n'ait une très bonne raison de le faire.


Fantômes du monde antique -1- 775 
Le Dieu Égyptien Osiris         
 
Dans la période antérieure de l'Egypte, l'âme était considérée comme une seule entité connue sous le nom de Khu, l'aspect immortel d'un individu mais, plus tard, l'âme fut considérée comme composée de cinq composantes différentes. Deux de ces éléments, le Ba et le Ka (esprit et personnalité), se réunissaient après la mort pour former l'Akh, et c'est cette entité qui revenait comme fantôme. Si des rites appropriés n'avaient pas été observés lors de l'enterrement, ou que des péchés avaient été commis par les vivants avant ou après la mort de la personne, les dieux lui donnait la permission de retourner sur terre pour réparer le tort. Les vivants qui étaient harcelés par le fantôme devraient plaider leur cause directement auprès du revenant dans l'espoir d'une réponse raisonnable et, si cela était inefficace, il fallait qu'un prêtre intervienne et juge entre les vivants et les morts. Un exemple de tout cela est comment, lorsque le malheur s'abattit sur un veuf, il fut d'abord attribué à un « péché » qu'il avait caché à sa femme pour lequel, maintenant qu'elle en avait connaissance dans le Champ de Roseaux, elle le punissait. Dans une lettre d'un veuf à sa femme décédée trouvée dans une tombe du Nouveau Royaume, l'homme demande à l'esprit de sa femme de le laisser tranquille, car il est innocent de tout acte répréhensible :
Que t'ai-je fait pour que j'en arrive à ce mauvais coup ? Que t'ai-je fait ? Mais ce que tu m'as fait, c'est d'avoir levé les mains sur moi, même si je ne t'avais rien fait de mal. Depuis le temps où je vivais avec toi en tant que mari jusqu'à aujourd'hui, que t'ai-je fait pour que j'aie besoin de me cacher? Quand tu es tombée malade, j'ai fait chercher un maître-guérisseur... j'ai passé huit mois sans manger ni boire comme un homme. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps avec ma toute ma maisonnée aux yeux de tout le quartier. J'ai donné des linges pour t'envelopper et je n'ai rechigné sur aucun bénéfice qui dut être fait pour toi. Et maintenant, voici, j'ai passé trois ans seul sans entrer dans une maison, bien qu'il ne soit pas juste que quelqu'un comme moi ait à le faire. C'est ce que j'ai fait pour ton bien. Mais voilà, tu ne connais pas le bien du mal (Nardo, 32)
S'ils étaient bien enterrés avec des rites adéquats et continuellement dans la mémoire des vivants, les esprits des morts pouvaient être très bénéfiques pour les vivants et veiller sur eux tout au long de leur vie. Il y avait cependant une différence significative dans la conception égyptienne d'un « esprit » qui résidait paisiblement dans le Champ de Roseaux et d'un « fantôme » qui revenait sur terre.
Fantômes en Grèce et Rome
LES FANTÔMES DE LA ROME ANTIQUE ÉTAIENT CONSIDÉRÉS COMME APPARAISSANT DE CERTAINES MANIÈRES PRÉVISIBLES ET, GÉNÉRALEMENT, À CERTAINS MOMENTS DE LA NUIT.
En Grèce antique, l'au-delà se composait de trois royaumes distincts. Quand un homme mourait, une pièce de monnaie était placée dans sa bouche pour payer Charon le nocher pour mener l'âme à travers la rivière Styx. Cette pièce n'était pas un « paiement » à proprement parler mais un signe de respect entre l'âme et les dieux - plus la valeur de la pièce était grande, mieux l'âme se plaçait dans le bateau de Charon. Une fois que l'âme était de l'autre côté, on passait près du chien à trois têtes Cerbère, puis on passait devant les trois juges pour rendre compte de la vie qu'on avait vécue. Un fois son histoire racontée, et que les juges avaient délibéré, le défunt recevait une tasse d'eau du fleuve Léthé, les eaux de l'oubli, et il oubliait son ancienne vie sur terre. Les juges attribuaient alors à l'âme un lieu : si vous aviez été un guerrier mort au combat, vous alliez dans les Champs Élysées qui étaient un paradis; si vous aviez été une bonne personne, vous alliez dans la plaine des Asphodèles, également agréable; si vous aviez été une mauvaise personne, alors vous alliez dans les ténèbres de Tartare où le l'âme demeurait jusqu'à ce qu'elle ait expié les péchés de sa vie. Aucune âme n'était « condamnée à la damnation éternelle ». L'âme du Tartare pouvait être promue à la plaine des Asphodèles avec le temps. Comme dans les cultures de Mésopotamie et d'Égypte, les âmes ne devaient pas revenir sur terre pour quelque raison que ce soit, mais parfois elles le faisaient encore. Ce même paradigme fondamental fut adopté par la culture romaine qui avait une croyance aux fantômes beaucoup plus profonde que les Grecs.


Fantômes du monde antique -1- 1120 
Lekythos attique             
 
Dans la comédie Mostellaria (La Maison hantée), le dramaturge romain Plaute raconte comment un riche marchand athénien nommé Théopropidès partit en voyage d'affaires et laissa l'exploitation de sa maison à son fils, Philolachès. Philolachès vit l'absence de son père comme une occasion pour profiter pleinement de la vie au lieu de se prouver un intendant responsable et emprunta une grosse somme d'argent pour acheter la liberté d'une fille esclave qu'il aimait. Il dépensa encore plus d'argent pour organiser une grande fête pour ses amis, chez son père. Tout allait bien pour Philolachès jusqu'à ce que son esclave, Tranion, lui dise qu'il venait d'apprendre que Théopropidès revenait inopinément de son voyage et serait bientôt à la maison. Philolachès paniqua, ne sachant pas quoi faire de ses invités ou comment il expliquerait ses énormes dépenses, mais Tranion lui assura que tout irait bien. Il enferma Philolachès et ses invités dans la maison et vint à la rencontre de Théopropidès dehors, lui disant qu'il ne pouvait pas entrer parce que la maison était hantée. Il raconta à Théopropidès qu'un fantôme était apparu en rêve à Philolachès, en pleine nuit, alors que les flambeaux étaient encore allumés, et l'informa qu'il avait été assassiné dans la maison il y a bien longtemps par un hôte méchant qui l'avait tué pour son or. Tranion dit en outre que le cadavre de l'homme assassiné était toujours caché dans la maison, et qu'il était dangereux pour quiconque d'entrer. Théopropidès crut l'histoire sans en douter une seconde et se désespéra en se demandant dans quel endroit il allait maintenant vivre . Un prêteur d'argent se présenta alors, demandant le paiement du prêt que Philolachès avait obtenu pour acheter la fille esclave, et Tranion expliqua que cela avait été fait pour acheter la maison voisine puisque l'ancienne maison de Theopropidès était maintenant inhabitable. Même quand Théopropidès se rendit à côté pour parler à Simo, le propriétaire de la maison, qui nia qu'il l'avoir vendue à Philolachès, il ne montra toujours aucun signe de douter de l'histoire du fantôme.
L'INHUMATION INAPPROPRIÉE DES MORTS ÉTAIT CONSIDÉRÉE COMME LA PRINCIPALE RAISON DU RETOUR D'UN ESPRIT DE L'AU-DELÀ.
Les fantômes de la Rome antique étaient considérés comme apparaissant de certaines manières prévisibles et, généralement, à certains moments de la nuit. L'historien D. Felton remarque que les spectateurs qui purent apprécier Mostellaria auraient trouvé l'histoire de fantôme de Tranion maladroite parce qu'elle s'écartait de ce que les gens savaient de la vérité d'une telle apparition : le fantôme d'un homme assassiné apparaissait dans une pièce éclairée par une torche (puisque les fantômes ne pouvaient pas être vu sans une sorte de lumière) mais n'apparaissait pas en rêve à moins qu'il n'aient été un ami ou un être cher. Les fantômes qui apparaissaient dans les rêves étaient considérés comme un esprit complètement différent de celui d'un fantôme « agité » qui avait subi une mort prématurée ou injuste et qui n'avait pas été enterré avec les rites appropriés.Dans sa hâte de créer une histoire pour le maître de maison, Tranion confondit deux types distincts d'histoires de fantômes et, Felton observe, le public antique aurait trouvé cette confusion très drôle.
Une distorsion intéressante de ce paradigme est l'histoire de la jeune Philinnion racontée par Phlégon de Tralles (IIe siècle EC) et plus tard par Proclus (Ve siècle EC), dans laquelle Philinnion était mariée à un des généraux d'Alexandre le Grand, Cratère, et mourut après six mois de mariage. Elle fut rendue à la vie et tous les soirs, rendit visite à un jeune homme nommé Machatès dans une chambre chez ses parents. Quand elle fut découverte par ses parents, elle expliqua qu'elle avait été libérée du royaume des morts dans un but précis puis, elle mourut une deuxième fois. L'historienne Kelly E. Shannon, entre autres, a souligné les détails fournis par Phlégon pour authentifier son histoire, en la présentant comme un conte à la première personne sous la forme d'une lettre relative à un événement historique qui s'était passé dans un lieu spécifique (Amphipolis) à un moment précis (sous le règne de Philippe II de Macédoine) tout en veillant à ne pas être si précis qu'un lecteur connaissant l'histoire de cet endroit et de ce temps aurait des raisons d'en douter. Shannon écrit :
Que peut-on raisonnablement s'attendre à ce qu'un lecteur puisse croire ? La littérature romaine est remplie de créatures, d'objets et d'occurrences étranges et inexplicables, des centaures aux apparitions fantomatiques en passant par les éruptions volcaniques. Et ceux-ci ne se limitent pas au monde du mythe. Les récits du monde naturel se concentrent souvent sur des phénomènes qui peuvent sembler bizarres ou impossibles : des auteurs comme Pline l'Ancien présentent comme des choses vraies qu'un public moderne rationnel trouverait difficile, voire impossible à prendre au sérieux (1).
Ce phénomène dont Shannon parle était connu des Romains sous le nom de mirabilia (merveilles ou miracles) et comprenait des bêtes parlantes, des spectres femmes incroyablement grandes, des visions de dieux et des fantômes. Parmi les plus célèbres de ces mirabilia est l'histoire de Pline le Jeune (61-115 EC) qui raconte l'histoire du philosophe Athénodore qui vint à Athènes et entendit parler d'une maison hantée bon marché parce que tout le monde avait peur du fantôme qui la hantait. Athénodore loua la maison et, cette nuit-là, entendit le cliquetis des chaînes et se réveilla pour trouver un homme dans sa chambre qui lui commanda de se lever et de le suivre. Athénodore suivit le fantôme jusqu'à un endroit dans la cour de la maison où l'esprit disparut soudainement. Le lendemain, Athénodore demanda au magistrat de la ville de creuser à l'endroit précis et ils y trouvèrent les restes d'un homme enlacé de chaînes. Le corps fut enterré avec tous les rites appropriés, et la maison ne fut plus hantée. Cette histoire est typique d'une « apparition » dans laquelle un esprit semble chercher réparation d'un tort subi. L'inhumation inappropriée des morts - ou l'absence de toute tombe - était considérée comme la principale raison du retour d'un esprit, mêmeplus que le désir d'un esprit de se venger de leur mort.
La possibilité qu'un esprit revienne pour demander à un être cher de venger sa mort est illustrée dans un conte raconté par Apulée, dans lequel un homme nommé Thrasyllus tomba amoureux de la femme de son ami Tlépolème et le tua pendant qu'ils chassaient. L'esprit de Tlépolème apparut à sa femme en rêve, lui raconta comment il était mort et lui demanda de le venger. Thrasyllus lui demanda s'il pouvait la courtiser, mais elle refusa parce qu'elle observait encore le deuil. Elle lui dit, cependant, qu'il pouvait lui rendre visite cette nuit-là. Elle lui offrit du vin qui avait été drogué et, une fois étourdi, elle l'aveugla avec son épingle à cheveux, affirmant que la mort est une punition trop facile pour ce qu'il avait fait, et qu'il devait maintenant errer dans la vie sans voir le monde. Elle courut ensuite jusqu'à la tombe de son mari, raconta l'histoire de sa mort et se tua avec son épée. Thrasyllus s'enferma dans la tombe de Tlépolème et mourut de faim.
Ce sont donc les deux principales façons dont un public antique comprenait les apparitions de fantômes (bien que ce ne fut pas les seuls modes de manifestation), soit en rêve, soit lors d'apparitions physiques et ayant généralement à voir avec un problème entourant leur mort, et ce même paradigme fut observé dans d'autres cultures.
Fantômes en Chine et en Inde
PENDANT LA FÊTE DES FANTÔMES, LES GENS LAISSENT DE LA NOURRITURE ET DES CADEAUX AUX MORTS DANS L'ESPOIR QU'ILS RESTERONT DANS LEUR PROPRE ROYAUME ET QU'ILS NE DÉRANGERONT PAS LES VIVANTS.
Dans la culture chinoise, l'esprit d'une personne qui s'était noyée, qui était morte seule, qui était morte au combat, ou qui avait subi une autre mort qui faisait qu'elle n'avait pas été enterrée apparaissait en forme corporelle et ne pouvait être vu que la nuit à la lumière du feu. L'esprit d'un ancêtre qui voulait passer des informations ou donner un avertissement apparassait en rêve. Les fantômes étaient considérés comme une réalité par le philosophe chinois Mo Ti (470-391 AEC) qui soutint favorablement un un témoignage sur le fantôme du ministre Tu Po revenu de l'au-delà pour assassiner Xuan, le roi de Zhou. Il estimait que lorsque les gens parlaient de la façon dont une machine fonctionnait avec des personnes inexpertes, ou de la façon dont certaines personnes se comportaient ou parlaient dans un pays inconnu à l'interlocuteur, ce dernier devait accepter ce qu'elles disaient si leur rapport semblait crédible et s'ils semblaient eux-mêmes des témoins fiables. En suivant cette ligne de raisonnement, alors, il fallait accepter ce qui était dit sur les fantômes si l'on pouvait faire confiance à ceux qui en parlaient sur d'autres aspects de la vie que l'on pouvait vérifier soi-même. Vu que les récits historiques anciens, ainsi que les rapports contemporains de son époque, contenaient des références aux fantômes, ils devaient être acceptés comme une réalité de la même façon que l'on acceptait l'histoire et les nouvelles du jour, même si l'on n'avait jamais vu un fantôme soi-même.

 

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