Le supporteur emblématique du CR Belouizdad a été inhumé hier au cimetière Sidi-M’hamed : Hassan Dehimi dit «Yamaha», il était la bonne humeur
Le football algérien a perdu un de ses emblèmes. Il n’est sni footballeur, ni dirigeant mais un supporteur. Un supporteur pas comme les autres tant Hassan Dehimi alias «Yamaha» aura marqué les esprits par sa joie de vivre, sa bonne humeur et son image de blagueur.
À 60 ans, il a quitté ce monde, dans l’indifférence des responsables du CR Belouizdad, club qu’il supportait depuis son enfance, lui et son frère, Hocine, qui a été assassiné un sombre 11 juin 1995 par les mêmes sanglantes de la décennie noire. C’est hier qu’il a rejoint sa dernière demeure au cimetière de Sidi
M’Hamed, pas loin de Necira Nounou, le quartier qui l’a vu grandir en compagnie de son frère jumeau Hocine duquel il a été «séparé» il y a 26 ans de cela. Hassan, né en décembre 1961, avait pris seul le relais pour «perpétuer le combat» de son frère et faire vivre son âme dans les stades algériens en général et dans l’antre du 20 août 1955 (Ruisseau) du CR Belouizdad, son club de cœur.
Livré à lui-même
«Yamaha», de son surnom (quand il était petit, il s’amusait à imiter les motos dans la rue), est connu partout en Algérie. C’est pour dire qu’il est un personnage marquant de la balle ronde du pays. La preuve: suite à la propagation de l’information de son décès, nombreuses pages de clubs et de supporters ont rendu hommage au regretté et présenté leurs condoléances à la famille du défunt. Feu Dehimi a rendu l’âme dans un anonymat effroyable comparé à sa notoriété et sa place parmi le «peuple» du CR Belouizdad. Sa santé s’était «extrêmement détériorée ces derniers temps» comme l’indique son frère cadet. Suite à quoi il a eu un accident cardiovasculaire (AVC) qui avait contraint à son hospitalisation au CHU Mustapha Bacha (Place 1er Mai/Alger).
Quand Zerouati (JS Saoura) donne l’exemple
Durant son séjour à l’hôpital, excepté quelques gars de son quartier et supporters du «Chabab», aucun dirigeant des «Rouge et Blanc» n’a été à son chevet ne serait-ce que pour le conforter et lui montrer qu’il fait partie entière de l’histoire du club. «Le CRB a gagné de nombreux titres ces dernières années. Pas la moindre fois, les dirigeants ont pensé à l’honorer ne serait-ce qu’avec un maillot du club. Quand il est mort, il portait la tunique du CRB», s’indigne et s’attriste son frère. Hier, les Chababistes ont reçu la JS Saoura (victoire 1-0) pour le compte de la 8e journée de la Ligue 1. Le président de la formation de Béchar, Mohamed Zerouati ,n’a pas manqué l’occasion de passer, avant le match, au domicile de Yamaha pour présenter ses condoléances à sa famille. Et il l’a fait avant tout autre représentant de l’Etat-major du CRB. Un geste de classe venant d’un homme dont le club n’était même pas dans l’élite du foot national quand le défunt faisait le show dans les stades. Quant aux dirigeants belouizdadis, ils viennent, de l’avis de nombreux supporters, de rater une belle occasion pour gagner du crédit et de l’estime.
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