Des chercheurs parviennent à classer des centaines de systèmes planétaires en seulement 4 catégories
La plupart des exoplanètes connues appartiennent à des systèmes de plusieurs planètes. La façon dont elles sont "rangées" par rapport à leur étoile varie beaucoup d'un système à l'autre. Une équipe de chercheurs est pourtant parvenue à réduire à seulement 4 les types de systèmes planétaires.
L'ordre des planètes dans notre système solaire est atypique en comparaison des autres systèmes planétaires de la galaxie.
Alors que plus de 5300 planètes ont été découvertes dans la galaxie depuis 1995, un constat s’impose : notre système solaire n’est pas la règle. Le classement qui consiste à positionner les planètes telluriques proches de l’étoile, et les géantes gazeuses au loin, n’est qu’une disposition parmi d’autres. Ainsi, certaines géantes gazeuses ont été observées collées à leur étoile. D’autres systèmes sont constitués de planètes de type Terre, ou super-Terre de tailles identiques qui semblent fabriquées à la chaîne.
Rien à voir avec la nôtre, qui contient la minuscule Mercure et la gigantesque Jupiter. Devant tant de diversité, il était tentant d'imaginer qu'il existe une infinité de systèmes planétaires possibles. Mais non, affirme une équipe de scientifiques des Universités de Berne et Genève (Suisse). Passant au crible les observations notamment du télescope spatial Kepler, les chercheurs ont classé les systèmes planétaires selon seulement quatre catégories : "similaire", "ordonnée", "anti-ordonné" et "mélangé".
Notre système solaire est "ordonné"
Les systèmes planétaires au sein desquels les masses des planètes sont quasi identiques les unes aux autres entrent dans la catégorie "similaire". Lorsque que la masse des planètes a tendance à augmenter avec la distance à l’étoile, ils sont "ordonnés". C’est le cas du nôtre. Si, au contraire, la masse des planètes décroît avec la distance à l’étoile, il s’agit d’une architecture "anti-ordonnée".
Enfin, le type "mélangé" correspond à un système dans lequel les masses varient beaucoup d’une planète à l’autre. "Désormais, pour la première fois, nous disposons d’un outil qui nous permet d’étudier les systèmes planétaires comme une seule entité et de les comparer à d’autres systèmes, se félicite dans un communiqué de l’Université de Genève Lokesh Mishra, auteur principal de l’étude. Nos résultats montrent que l’architecture de système planétaire "similaire’" est la plus courante. Environ huit systèmes sur dix autour des étoiles visibles dans le ciel nocturne ont une telle architecture."
Comprendre l'origine des différents types de systèmes planétaires
La catégorie "ordonnée", comme le nôtre, semble être la plus rare. L’étape suivante consistera à déterminer les facteurs qui expliquent la formation d’un système planétaire plutôt qu’un autre, sachant que les planètes se forment au sein d’anneaux de gaz et poussières. Cela se complique car la réponse à cette question dépend des modèles de formation considérés, et il en existe plusieurs. Mais partant du leur, le "modèle de Bern", les auteurs estiment que "les systèmes ‘"similaires’" émergent des disques relativement petits et peu massifs. Au contraire, les disques massifs et contenant de nombreux éléments lourds donnent naissance majoritairement à des systèmes "ordonnés" et "anti-ordonnés". Enfin, les systèmes "mélangés" sont le fruit des disques de taille intermédiaire." Ces hypothèses devront toutefois être confirmées par d'autres modélisations.
Vue d'artistes des 4 catégories de systèmes planétaires. Crédits : NCCR PlanetS, Tobias Stierli
Source : sites internet