Journée de la Liberté de la presse : le cas Ihsane El Kadi au centre d’un échange Tebboune-RSF
Finalement ce n’est pas à une conférence de presse mais à un déjeuner au siège de la présidence que furent conviés la presse algérienne et les médias étrangers ce 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse.
Présent à la cérémonie, Khaled Drareni, représentant de l’organisation « Reporters sans frontières » (RSF) a été chargé de remettre un courrier de RSF au chef de l’Etat portant 3 revendications : la libération d’Ihsane El Kadi, l’arrêt des poursuites contre lui et l’arrêt des poursuites contre l’entreprise qu’il a fondée, Interface Médias. Lors de l’échange verbal avec Abdelmajid Tebboune, courtois et constructif selon lui, il a réitéré à plusieurs reprises la demande de libération d’Ihsane El Kadi. S’en remettant à la justice concernant le cas du journaliste, le président Tebboune s’est montré attentif, semble-t-il, au plaidoyer de Khaled Drareni sur le rôle de RSF. Ce dégel apparent des rapports habituellement heurtés entre l’ONG et les autorités algériennes augure-t-il d’une possible prochaine visite en Algérie du premier responsable de RSF ? La perspective de la visite d’Etat en France annoncée pour juin n’en prendrait pas ombrage.
Mais pour Ihsane El Kadi, cette séquence de communication présidentielle vient mettre un terme à des rumeurs persistantes qui ont circulé ces dernières 24 heures sur des mesures d’apaisement à son égard, voire même sa libération. Pour rappel, le procès en appel d’Ihsane El Kadi est prévu pour le 21 mai. Le verdict en dira alors davantage sur les intentions réelles du pouvoir politique d’apaiser ou non son rapport conflictuel et brutal avec la presse indépendante ou ce qu’il en reste. Pour l’heure, les lois sur la presse votées récemment par le parlement algérien n’empruntent pas le chemin des libertés.
Salah Goudjil et Khaled Drareni lors du déjeuner donné par Abdelmadjid Tebboune ce 3 mai
Source : sites Internet