Quelles connaissances avaient les Égyptiens sur l’origine des météorites ? La réponse pourrait être cachée dans leurs hiéroglyphes
Image d'illustration. Dessins et peintures hiéroglyphiques au plafond et aux murs de l'ancien temple égyptien de Dendera
Le ciel est fait du métal et le métal peut tomber du ciel ! Les Égyptiens sont connus pour leurs avancées multidisciplinaires, y compris astronomiques et mathématiques. Possiblement, ils avaient aussi des connaissances sur l’origine des météorites, bien avant les astronomes modernes, suggèrent certaines analyses archéologiques de leurs hiéroglyphes.
Des hiéroglyphes datant d’il y a plus de quatre mille ans pourraient révéler que l’origine des météorites n’était pas un secret pour les Égyptiens. D’après les analyses de l’égyptologue et chercheuse Victoria Almansa-Villatoro de l’Université de Harvard, les textes hiéroglyphiques suggèrent que cette civilisation ancienne avait une compréhension sur l’origine extraterrestre de ces métaux précieux.
L’égyptologue a étudié notamment les inscriptions dans des pyramides dans le site de Saqqarah. Lors de ses recherches, par exemple, dans le cadre d’une étude publiée dans le Journal of Egyptian Archeology en 2019, elle s’est consacrée à l’analyse des symboles, utilisant, dans son travail de décryptage et traduction, la théorie sociolinguistique et de la psychologie culturelle, ainsi que les symbolismes religieux.
Météorites : ce que les Égyptiens comprenaient sur leur origine
L’usage du signe hiéroglyphique N41, « bi-A-n-pt », signifiant littéralement « le fer venu du ciel », a été analysé en particulier par la chercheuse. Ce signe se trouve souvent associé avec des mots liés aux femmes, à l’eau et aux métaux et serait apparu vers 1295 avant J.-C.
L’égyptologue explique avoir trouvé que « leurs connaissances du fer météoritique n’étaient pas consignées de manière descriptive et linéaire comme dans les livres scientifiques. Elles étaient plutôt intégrées dans des métaphores et des rituels ». Ainsi, elle a dû « abandonner » ses « idées préconçues modernes sur la science », afin de saisir l’étendue des compréhensions scientifiques du peuple du Nille.
Traduisant des passages mythologiques, par exemple sur le passage des pharaons vers l’au-delà, elle a vu ce signe lié aux significations du ciel comme une « eau froide d’étoiles », contenue dans un « récipient de fer ». Lorsque le défunt monarque traverse ce ciel-océan, des roches froides du récipient en fer tomberaient. « Les inscriptions présentent le ciel comme un bol de fer contenant de l’eau, dont des morceaux peuvent tomber sur Terre sous forme de météorites ou de pluie », explique-t-elle.
« [Le roi] Unis s’empare du ciel et fend son fer » : cette phrase exemple représente une clé pour déchiffrer ce que les Égyptiens savaient sur les météorites, soutient la chercheuse Victoria Almansa-Villatoro. En effet, dans ce passage mythologique, il y aurait des preuves que ces roches, riches dans un métal précieux (du fer), tomberaient du ciel. Ces roches seraient, dès lors, considérées comme une sorte de « fer céleste ».
Le poignard de Toutankhamon et la météorite Gebel Kamil
D’autres indices sur les connaissances des Égyptiens sur les météorites sont, bien sûr, le poignard du roi Toutankhamon contenant du fer provenant d’une météorite, dont les inscriptions suggèrent qu’il serait un cadeau offert par le roi du Mitanni à Amenhotep III (grand-père de Toutankhamon).
Également, des indices géologiques trouvés dans l’Égypte ancienne, plus précisément le cratère et la météorite Gebel Kamil, montrent qu’une météorite en fer a frappé l’Égypte au cours des 5 000 dernières années.
Alors que certains experts se montrent réticents avec les hypothèses de cette égyptologue, elle défend : “Ce qui pourrait à première vue être rejeté comme des associations aléatoires et non pertinentes d’esprits ‘non scientifiques’ décrivant les métaux, les femmes et l’eau, s’avère être un sous-produit d’une interprétation scientifiquement correcte de la provenance du fer météoritique”. L’égyptologue, soutient ainsi que la civilisation égyptienne aurait « intégrée » leurs connaissances scientifiques dans « des métaphores, des histoires et des rituels dont on pouvait facilement se souvenir ».
Source : sites Internet