On sait enfin pourquoi 400 éléphants sont morts en 2020 et cela ne rassure pas les scientifiques
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En 2020, il n’y a pas que les chauves-souris qui ont effrayé le monde. Une autre affaire animalière a déconcerté au Botswana et au Zimbabwe : des éléphants ont commencé à tomber raides morts.
En l’espace de seulement quelques mois, entre mars et juin 2020, les habitants et les écologistes ont été témoins d’un phénomène insolite : des éléphants se mettaient soudainement à marcher en rond, affaiblis et désorientés, pour ensuite s’effondrer, morts.
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Environ 350 éléphants de l’espèce menacée Loxodonta africana, et indépendamment du sexe et de leur âge, sont ainsi décédés dans le delta de l’Okavango, au Botswana. Trente-cinq autres spécimens ont aussi été recensés comme ayant subi le même sort au Zimbabwe. D’autres espèces d’éléphants n’ont pas été touchées.
Une enquête : les possibles coupables derrière la mort des centaines d’éléphants
Une enquête a été ouverte. Le gouvernement botswanais, des scientifiques et des ONGs comme Eléphants sans frontières et le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) ont examiné les pachydermes décédés. Aucune trace de violence, les carcasses et leurs défenses restant intactes, ou des produits chimiques ayant pu les empoisonner, n’ont été trouvés, effaçant ainsi la possibilité que ce soit l’œuvre des braconniers.  
L’étude des corps décédés n’a pas été une tâche facile en raison des conditions de travail dans les zones rurales et la taille de ce majestueux mammifère. « Identifier puis atteindre les carcasses à temps pour obtenir des échantillons utiles est un problème auquel nous sommes souvent confrontés. Cependant, nous ne savions pas non plus à quelle maladie nous étions confrontés », a expliqué Chris Foggin, vétérinaire de la faune au Victoria Falls Wildlife Trust et enquêteur principal. Après l’analyse d’un échantillon réduit, les chercheurs ont trouvé que 13 éléphants étaient morts par septicémie : une forme d’intoxication dans leur sang.  
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?Le coupable : une bactérie… et le stress
Après trois ans d’enquête, des scientifiques auraient enfin identifié la cause précise. Il s’agit d’une bactérie parent proche de Pasteurella multocida, « pas complètement mystérieuse», mais qui « n’avait pas été associée à la septicémie et n’avait jamais été trouvée chez les éléphants d’Afrique » a énoncé Falko Steinbach de l’Agence britannique de santé animale et végétale, qui a participé à l’enquête, à la radio anglaise BBC Radio 4.
Le nom du coupable microscopique pouvant tuer ces mammifères géants  : « Bisgaard taxon 45 ». Précédemment, cette bactérie avait été trouvée chez les tigres, les lions, les tamias, les psittacidés et avait aussi été pointée du doigt lors d’un cas semblable de décès en masse de 200 000 antilopes au Kazakhstan. Or, habituellement, cette bactérie n’avait pas été observée chez des éléphants.
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Comment expliquer alors que Bisgaard taxon 45 ait pu les tuer ? Les scientifiques, dont leur étude a été publiée dans le journal Nature Communications, estiment que le stress aurait pu baisser leurs défenses, les rendant ainsi plus vulnérables à une infection généralisée. En effet, les éléphants de la savane africaine subiraient un stress intense à cause d’une sécheresse persistante et de la difficulté à trouver de la nourriture.
Hélas, la découverte de ce coupable n’est pas rassurante  pour les scientifiques ou les écologistes. Aujourd’hui, les éléphants de la savane africaine ne sont plus que 350 000 et leur nombre diminue de 8 % chaque année. En effet, cette infection « s’ajoute à la liste croissante des menaces liées aux maladies pour la conservation des éléphants » a affirmé Arnoud van Vliet de l’Université de Surrey au journal The Guardian.

Les auteurs de l’étude souhaitent, dès lors, continuer leurs recherches afin de déterminer le possible lien entre le stress, la situation écologique et la disponibilité de nourriture. « J’espère qu’avec d’autres études, nous serons en mesure d’identifier non seulement ce qui conduit à ces épidémies, mais aussi peut-être de proposer des stratégies d’intervention, peut-être même un vaccin » conclut le chercheur.



Source : sites Internet