Très ancienne tradition du mariage.
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Aḥidus en kabylie.
Très ancienne tradition du mariage. Aḥidus en Kabylie. L'Aḥidus est tradition berbère liée au mariage, originaire de l’Afrique septentrionale centrale Est (Kabylie, Aures, Kutama, Sud Tunisien). Il a été transporté au Maroc lors d'anciennes migrations et c'est là-bas que l’une de ses formes s’est le mieux conservée, bien que très folklorisée et avec une perte totale du sens, de l’origine, et de signification.
Nous allons donc voir comment se déroulait Aḥidus autrefois en Kabylie. Il y avait donc deux façons de se marier : celle des mariages organisés par les parents (souvent suite à la demande de l’homme qui est tombé sous le charme d’une femme qu’il veut pour la vie), et celle saisir sa chance lors de l’Aḥidus.

Il s’agit d’une fête annuelle déterminée par une grande assemblée rassemblant toute la confédération autour du 20 ou 25 septembre, chaque confédération avait son lieu pour faire l’Aḥidus. Tout le monde y était présent que ce soit pour y assister ou pour y participer. Les jeunes femmes (Tilemẓiyin) non prises y viennent parées, coiffées et habillées de leurs plus belles robes et timleḥfin, les femmes prises ne participaient que pour danser. Les jeunes hommes (Ilemẓiyen) eux y viennent coiffés couverts de leurs plus beaux barnous confectionnés par leurs sœurs et mères, les hommes pris, comme leurs homologues féminines étaient là pour danser.
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Une danse rituelle commençait alors, les deux sexes étaient disposés de telle sorte que les femmes étaient d’un côté et les hommes de l’autre, tous deux en rangs circulaires faisant des pas en avant et en arrière au rythme du bendir (Tallumt, Abendayer) et parfois l’ajout de la flûte (Taẓuẓawt) et des chants (Icewiqen). Au cours de la danse, chaque homme tend un tissu à la femme qui lui plaît, et de la façon la plus discrète et pudique qui soit la femme, même ayant reçu beaucoup de tissus, saisi celui de l'homme quel désir pour le mariage et continue sa danse seulement avec lui, laissant leur place à un autre homme et une autre femme. Si le tissu n'a pas été saisi alors les deux continuent leurs danses dans leurs rangs respectifs.

La fête se termine vers minuit (azgen n yiḍ) ceux que le destin a réuni s'en vont ensemble chez l'homme faire le mariage comme le veut la coutume habituelle. Celles et ceux qui n'ont pas trouvé leurs bonheurs nous disons en kabyle "asen-yefk Ṛebbi sber ɣer uḥidus id-itteddun" et ils attendront l'an prochain. Un autre cas de figure, plus tragique, se présente, lorsqu'un homme très amoureux d'une femme, voit cette dernière partir avec un autre, il devient un guerrier "amsebbel" et va mourir au combat.
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La tradition voit sa fin lorsque les Français interdisent en Kabylie les mariages collectifs. Aujourd'hui de nombreux lieux en Kabylie dans les Aurès et vers Béchar portent le nom d'Aḥidus (Tamgert uḥidus, Aẓru uḥidus, Taḥidust) ce sont les lieux où se déroulait autrefois la grande fête.

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