Un géant intellectuel africain
Un géant intellectuel africain 1----884
Un géant intellectuel africain, aujourd'hui largement oublié : Said Sayed Kaoui, un Kabylien né en 1859, près d'Amizour à Bejaia, en Algérie, a écrit le premier dictionnaire complet de la langue berbère, publié en deux volumes en 1894 et 1900.
Privé du modeste financement qu'il demandait à l'administration française, Sayyid Kaoui a publié les deux gros volumes – plus de 1 300 pages au total – à ses propres frais. Il n'a pas été imprimé, mais minutieusement imprimé à partir d'une ébauche du manuscrit de Cowie, de A. Jordan Press.
Un géant intellectuel africain 1----885
Syed Kawi est décédé en 1910. Le dictionnaire étant imprimé (sur du papier de mauvaise qualité), son brillant ouvrage n'a jamais reçu la large diffusion qu'il méritait. Mais il faut aujourd’hui se souvenir de lui et de son dictionnaire : c’est le point zéro des études linguistiques de l’amazigh.
Saïd est né le 12 mars 1859, à Ahammam, village de la tribu d'Oulad Abd el Djebar et situé dans la wilaya de Bejaia près d'Oued Amizour. Sa mère, Cherifa bent Saïd ben Ahmed est née à ce même endroit, dans le village de Taourirt.
Un géant intellectuel africain 1----273
Son père, Mohammed Akli (Muḥend Akli), était originaire des Beni Sedka (Kabyle : At Sedqa), une tribu du Djurdjura, et s'est installé dans cette région de l'Oued Sahel après la conquête de la Kabylie par l'armée française en 1856-57. Un érudit en arabe, c'est certain, qui devait appartenir à la caste des Marabouts. Extrait d'un acte judiciaire en date du 9 avril 1887, où il mentionne : « du jeune Si Essaïd (lit Si Saïd), fils de feu Mohammed Akli Cid Kaoui ». On sait que le titre « Si » est réservé exclusivement dans ces régions aux marabouts et exceptionnellement aux hommes versés dans la « science religieuse ». Dans les milieux littéraires musulmans, Mohammed Akli devait s'appeler Muḥammad 'Akli as-Sadqawi, et cette nisba servait de patronyme à son fils lorsque celui-ci, encore jeune, portait l'uniforme militaire. Il rejoignit en effet les spahis sous ce patronyme mais avec l'orthographe « Cid Kaoui ».
Un géant intellectuel africain 1----886
On sait peu de choses sur son enfance et les premières années de sa jeunesse. Il fréquente, comme les quelques autochtones de son rang, l'école primaire française de Bougie, parallèlement à l'étude et à la lecture du Coran dans l'école traditionnelle du quartier, avant d'entrer au lycée franco-arabe de Constantine, où il reçoit une solide éducation en français et en arabe. Cela lui ouvrira, plus tard, les p Avant de rejoindre l'interprétation militaire ; à l'âge de 18 ans, il s'engage chez les Spahis comme volontaire pour une durée de quatre ans, avec le grade de brigadier, puis de Maréchal des logis. Il est démis de ses fonctions le 5 mars 1881 et obtient un poste d'encadrement au lycée d'Alger, avant de réintégrer le 1er régiment de spahis le 13 juillet 1882, pour quatre années supplémentaires. Vers le début des années 1880, il s'inscrit à l'université d'Alger, en médecine, études qu'il poursuit pendant deux ans avant d'opter pour une formation d'interprète. Puis, après avoir réussi ses examens, il fut recruté le 26 septembre 1886 dans le corps des interprètes militaires.
Un géant intellectuel africain 1----887
En 1889, il épouse Léonie Richebois, une Française d'origine algérienne, née en 1868 à L'Arba dans la Mitidja. Saïd obtient sa naturalisation par décret du 27 janvier 1890. Il eut trois enfants de ce mariage : Léon, né à Ghardaïa en 1890, Marguerite, née à Dellys en 1892 et Baya-Lucie, née en 1904.
Il décède le 15 décembre 1910, à Bordj Menaïel où il s'installe avec sa famille.
ortes de l'interprétation militaire.



Source : sites Internet