La Guerre Chimique contre le RIF


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Peut-on impunément, en violation des règles élémentaires issues des conventions internationales et des droits humains, faire usage d’une guerre d’agression qui plus est en utilisant des armes chimiques de destruction massive? Apparemment c’est le cas et c’est bien ce qui s’est passé au début du siècle dernier contre le Rif et les rifains. Le droit des gens, – jus gentium -, communément appelé droit international, ne valant que pour les nations dites civilisées, dont les historiens rendront compte plus tard de la réalité barbare.
Les règles et principes qui seraient ainsi valables pour les uns ne le seraient pas pour les autres. Des voix démocrates et progressistes se sont pourtant élevées, à l’époque, y compris parmi les ressortissants des pays agresseurs, colonisateurs et barbares pour dénoncer ces pratiques. Qui les a entendues?.
Par ailleurs, il est pour le moins étonnant que les générations d’après l’indépendance, au Maroc, ne retrouvent pas dans leurs manuels et livres d’histoire les affres vécues par leur pays. Pourquoi la guerre chimique contre le Rif a-t-elle été longtemps un secret tabou dont on n’a pas parlé? Pourquoi faut-il que l’on apprenne notre histoire suite aux travaux et recherches faits par des étrangers? Celui qui méconnaît voire ignore son histoire n’a pas d’avenir. Il y a longtemps que la culture orale n’est plus de mise et n’a plus de raison d’être. Elle devient un faux prétexte pour cacher la paresse et taire les tabous et secrets. Les marocains, d’une façon générale, et les rifains en particulier, ont accédé à l’école et au savoir.
Néanmoins, il leur faudra aller à l’étranger pour connaître de l’histoire de leur pays. Quelle est cette bêtise qui fait que des «autorités» interdisent un colloque sur un aspect de l’histoire du pays? Comment peut-on concevoir qu’il soit plus aisé dorganiser et de tenir un colloque sur la guerre chimique contre le Rif en Espagne même et que toutes les difficultés apparaissent s’il s’agit de l’organiser au Maroc?.
Par deux fois, déjà, des colloques sur ce thème n’ont pas pu avoir lieu au Maroc. On comprendrait si il était question de le faire en Espagne compte tenu des fautes et responsabilités qui retombent sur cette dernière. C’est dès lors une première que ce colloque ait pu avoir lieu, à Nador dans le Rif même, et de surcroît avec la participation dune historienne espagnole.
Quel est l’intérêt de cette rencontre? Tout d’abord débattre, se rendre compte et rendre compte de ce qui s’est passé et des conséquences qui en ont résulté voire en résultent aujourd’hui encore. Ensuite, voir ce qu’il est possible d’envisager comme démarches légales. L’histoire témoigne et juge des crimes et violations commises. Les hommes ne sont pas tous mauvais. En reconnaissant les tors commis ceux d’aujourd’hui lavent ainsi ceux d’hier. Mais les fautes, erreurs et responsabilités doivent être reconnues pour être pardonnées. Pêché avoué, dit-on, est à moitié pardonné Les litiges et différends historiques ne sont pas insurmontables. Bien au contraire. Le sort du Nord du Maroc semble lié pour des raisons diverses, qu’on le veuille ou non, à l’Espagne et inversement. L’histoire, la géographie,… sont là pour le montrer et bien aveugle est celui qui ne veut le voir. Des hommes et des femmes venues du Maroc ont occupé l’Espagne des siècles durant. Ils y ont apporté: culture, science, savoir, art, raffinement,… avant d’en être chassés. L’Espagne a occupé et administré le Nord du Maroc pendant près d’un demi siècle et occupe toujours des villes et présides. Du Maroc, on voit l’Espagne et inversement. Les espagnols qui viennent en touristes ou en investisseurs au Maroc se sentent chez eux. Les marocains qui passent leurs vacances en Espagne s’y sentent mieux que chez eux.
La guerre chimique contre le Rif fait probablement partie des «accidents» de l’histoire. Les dommages sont cependant incommensurables. A défaut de pouvoir les réparer, il faudrait octroyer compensation aux victimes directes et indirectes. Le bon voisinage, le bon sens, les intérêts des deux parties doivent les pousser à œuvrer pour un partenariat privilégié dans l’intérêt bien compris des deux peuples. Les points faibles et négatifs doivent être traduits en points forts et positifs. Des deux côtés, il y a des hommes et des femmes de bonne volonté, pleins de sagesse et de raison. Si la paix n’est pas un vain mot, il faudrait la transcender pour aller vers l’Harmonie et le bien être. Cela se construit à deux. Le couple hispano-marocain tarde à officialiser son union devant Dieu et devant les hommes, pour le meilleur et pour le pire.

 
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