️Mouloud Mammeri est mort dans la nuit du 25 février 1989 sur la route du retour du Maroc. L'Algérie, le Maghreb perdent un grand homme de culture, un de leurs représentants parmi les plus éminents. Les berbérophones perdent leur porte-parole le plus prestigieux de cette seconde moitié du XXe siècle.
Mammeri a été d'abord l'un des «grands», l'un des fondateurs de la littérature maghrébine d'expression française. Son œuvre littéraire, et pas seulement dans les pays de langue française, est un des sujets privilégiés de la recherche universitaire sur la littérature francophone non française.
Mammeri le berbérisant était le porte-drapeau d'une culture qu'il a, plus qu'aucun autre, contribué à faire reconnaître sur la scène internationale.
Mammeri s'inscrit dans la "veine culturaliste" des défenseurs du patrimoine berbère. Incarné depuis le tournant du siècle par une chaîne ininterrompue d'instituteurs et d'hommes de lettres, ce courant commence par de modestes enseignants comme Boulifa pour atteindre son apogée avec des noms illustres comme Jean et Taos Amrouche, Mouloud Feraoun et enfin Mammeri. Mais pour nous, Mammeri aura été le plus grand et son impact aura dépassé celui des autres artisans de cette renaissance berbère.
Spécialiste de culture kabyle d'abord et surtout, mais aussi des autres groupes berbérophones; du Maroc central qu'il avait connu de l'intérieur, des Touaregs de l'Ahaggar, du Gourara... rien de ce qui était berbère ne lui était étranger; Mammeri connaissait, appréciait et savait faire partager les finesses des diverses traditions de la berbéritude.
Mammeri était aussi un anthropologue, fin connaisseur et observateur de sa société; tous ses ouvrages de poésie berbère sont accompagnés d'une présentation conséquente du contexte social et culturel qui a produit ces œuvres dans un univers où la source écrite est rare et souvent d'accès difficile.
Mammeri berbérisant, c'est aussi l'artisan de la langue qui nous aura laissé la première grammaire berbère écrite en berbère (Tajerrumt, 1976) et qui aura initié, encouragé et dirigé une bonne partie du travail de modernisation linguistique (notamment lexicale) qui a donné L’Amawal, glossaire (Paris, Imedyazen, 1980) de termes néologiques modernes et techniques.
Mammeri berbérisant, c'était enfin le pédagogue de la langue et de la culture berbères, surtout pendant la période héroïque de son cours à l'Université d'Alger, de 1965 à 1972.
Mammeri n'était ni un «chef», ni un organisateur; il ne tirait « aucune ficelle », ne distribuait des tâches à aucun adepte. Son impact social, son intervention dans la cristallisation de la « mouvance berbère », il les devait avant tout à son rayonnement, à sa présence constante, sur la longue durée; à sa position de détenteur et de témoin d'un savoir, toujours prêt à recevoir, à écouter, à répéter le message de la berbérité à une jeunesse avide de l'entendre. D'autant que Mammeri était un homme d'un abord facile, toujours affable.
DDA M O U L U D N AIT MƐAMMER PAIX A TON ÂME
ترسيخ الثقافة الأمازيغية في المجتمع.. جوهر فكر الراحل مولود معمري
Mammeri a été d'abord l'un des «grands», l'un des fondateurs de la littérature maghrébine d'expression française. Son œuvre littéraire, et pas seulement dans les pays de langue française, est un des sujets privilégiés de la recherche universitaire sur la littérature francophone non française.
Mammeri le berbérisant était le porte-drapeau d'une culture qu'il a, plus qu'aucun autre, contribué à faire reconnaître sur la scène internationale.
Mammeri s'inscrit dans la "veine culturaliste" des défenseurs du patrimoine berbère. Incarné depuis le tournant du siècle par une chaîne ininterrompue d'instituteurs et d'hommes de lettres, ce courant commence par de modestes enseignants comme Boulifa pour atteindre son apogée avec des noms illustres comme Jean et Taos Amrouche, Mouloud Feraoun et enfin Mammeri. Mais pour nous, Mammeri aura été le plus grand et son impact aura dépassé celui des autres artisans de cette renaissance berbère.
Spécialiste de culture kabyle d'abord et surtout, mais aussi des autres groupes berbérophones; du Maroc central qu'il avait connu de l'intérieur, des Touaregs de l'Ahaggar, du Gourara... rien de ce qui était berbère ne lui était étranger; Mammeri connaissait, appréciait et savait faire partager les finesses des diverses traditions de la berbéritude.
Mammeri était aussi un anthropologue, fin connaisseur et observateur de sa société; tous ses ouvrages de poésie berbère sont accompagnés d'une présentation conséquente du contexte social et culturel qui a produit ces œuvres dans un univers où la source écrite est rare et souvent d'accès difficile.
Mammeri berbérisant, c'est aussi l'artisan de la langue qui nous aura laissé la première grammaire berbère écrite en berbère (Tajerrumt, 1976) et qui aura initié, encouragé et dirigé une bonne partie du travail de modernisation linguistique (notamment lexicale) qui a donné L’Amawal, glossaire (Paris, Imedyazen, 1980) de termes néologiques modernes et techniques.
Mammeri berbérisant, c'était enfin le pédagogue de la langue et de la culture berbères, surtout pendant la période héroïque de son cours à l'Université d'Alger, de 1965 à 1972.
Mammeri n'était ni un «chef», ni un organisateur; il ne tirait « aucune ficelle », ne distribuait des tâches à aucun adepte. Son impact social, son intervention dans la cristallisation de la « mouvance berbère », il les devait avant tout à son rayonnement, à sa présence constante, sur la longue durée; à sa position de détenteur et de témoin d'un savoir, toujours prêt à recevoir, à écouter, à répéter le message de la berbérité à une jeunesse avide de l'entendre. D'autant que Mammeri était un homme d'un abord facile, toujours affable.
DDA M O U L U D N AIT MƐAMMER PAIX A TON ÂME
ترسيخ الثقافة الأمازيغية في المجتمع.. جوهر فكر الراحل مولود معمري