Vallée du M’Zab: une pentapole qui a inspiré de nombreux architectes célèbres

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Vallée du M’Zab – Ils sont plusieurs à avoir été fascinés par cette architecture dépouillée, fonctionnelle, parfaitement adaptée à l’environnement et au mode de vie de la population locale. De François Pouillon, à André Ravéreau, en passant par Ricardo Bofill, Frank Lloyd Wright ou même Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le nom de Le Corbusier, ils sont tous tombés sous le charme de la pentapole, n’hésitant pas à s’en inspirer. Ils avoueront, à chaque fois que l’occasion se présentait, comment l’architecture ibadite avait exercé une influence sur leurs travaux et leurs conceptions urbanistiques.

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Mosquee de Sidi Brahim – Ghardaia

Le Corbusier – Notre Dame du Haut – Ronchamp
Le Corbusier s’est beaucoup épris des constructions de la capitale du M’zab, Ghardaïa. C’est en 1955 que l’architecte français découvre la pentapole. Une fois le choc de cette découverte passé, et après une période d’incubation qui lui a permis d’humaniser son approche méthodologique, il crée la chapelle de Ronchamp, inaugurée en 1955, un chef-d’œuvre architectural dont l’inspiration lui est venue de la mosquée Sidi Brahim de Agherm de Tajnint (Kser de El Atteuf).

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Le Corbusier – Notre Dame du Haut – Ronchamp

Sa fascination pour cette architecture « à échelle humaine » fut d’ailleurs si grande qu’en 1956, il prépara le 10e Congrès international de l’architecture moderne (CIAM X) à Alger, afin d’amener les architectes et urbanistes du monde entier à visiter sa Casbah et bien évidemment la vallée du M’Zab. La rencontre n’aura pas lieu, en raison de la guerre d’Algérie.
Le M’Zab, une leçon d’architecture – André Ravéreau

Vallée du M’Zab: une pentapole qui a inspiré de nombreux architectes célèbres Le M’Zab, une leçon d’architecture – André Ravéreau
Le M’Zab, une leçon d’architecture – André Ravéreau

André Ravéreau, pour sa part, découvre les cités du M’Zab en 1949 alors qu’il est étudiant à l’École des Beaux-Arts de Paris. La découverte des cités ibadites, dans leur immense dépouillement et leur grande fonctionnalité, lui fait alors prendre conscience de l’apport de « cette architecture dans la définition de nouvelles pratiques ».
Après l’obtention de son diplôme et en dépit du climat de guerre régnant en Algérie, il n’hésite pas à y retourner. Pour André RavéreaU:
« les cités ibadites offrent l’exemple le plus achevé d’une adaptation aux contraintes du milieu, d’une architecture et d’un urbanisme respectueux de l’environnement ».
Et pour une meilleure perception et approche du lieu, il décide d’installer en 1959 son « atelier du désert » qui verra se succéder « plusieurs générations de jeunes architectes venus se confronter à cette gestion du territoire respectueuse des traditions culturelles et du contexte naturel ».

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André Ravéreau (1919- 2017) – © Roche

Lors de son séjour dans la région, l’architecte français André Ravéreau ne veut pas tant reproduire les formes que s’intéresser « au lieu, à la culture, au climat pour mieux inscrire son projet d’architecture dans l’épaisseur d’une culture ». Et de loin, son travail sur la région reste le plus remarquable. C’est d’ailleurs lui qui obtiendra la classification au Patrimoine mondial de l’Unesco la ville de Ghardaïa.
Sa célèbre phrase « Le M’zab c’est prestigieux sans intention de prestige » résume l’essentiel de sa vision.
Hassan Fathy

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Hassan Fathy

Hassan Fathy, célèbre architecte égyptien, récipiendaire du prix Nobel alternatif en 1980, écrit dans son introduction :
«L’équilibre de la société du M’zab s’exprime dans son architecture : l’unité, l’égalité sociale, religieuse, d’après la foi ainsi, toutes les maisons ont la même hauteur, pareilles à la mosquée.» Plus loin, il dit encore : «Chaque ligne exprime l’être qui l’a faite. Comme un habit à sa taille : dedans il se sent à l’aise, ce n’est ni trop grand ni trop serré…»
Cet intérêt pour l’urbanisme mozabite, il le rapportera dans un ouvrage très intéressant, intitulé Le M’zab, une leçon d’architecture, préfacé par l’Égyptien Hassan Fathy et illustré par de photographies de Manuelle Roche, sa compagne dans la vie.
Il y écrit en substance : « Ce qui frappe l’observateur, ici, c’est l’unité générale de caractère. Il n’y a pas deux gestes, que l’on construise le barrage, la mosquée, la maison… Les bâtisseurs ont réduit et épuré toutes les raisons d’influence ou de prestige et choisi des solutions égalitaires – pas de palais au M’Zab –, ils se sont trouvés confrontés aux seuls problèmes de défense et d’environnement».




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