Conte – Li Aicha bent el hattab ken sabret – Partie I – Sror le génie de la souche

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Il était une fois un bûcheron qui vivait pauvrement dans une vieille cabane avec sa femme et ses sept filles. Tous les matins on le voyait se rendre à la forêt voisine pour y coupait du bois qu’il revendait au marché : c’était son seul gagne pain et la vie était dure en ces temps là.
Le bûcheron se faisait vieux et le bois à couper manquait dans la forêt : il n’y avait plus que de très grands arbres difficile à abattre ou une vieille souche que le pauvre homme utilisait souvent comme siège, pour se reposer de son rude labeur.
Un jour, le bûcheron n’ayant pas trouvé de quoi faire un petit fagot, eut l’idée de s’attaquer à la souche. Avec sa cognée, à petits coups, il essayer de détacher quelques bûches de l’écorce dure de ce reste d’arbre desséché. Il voulait prendre juste de quoi faire un petit tas à vendre pour acheter du pain à ses filles. Han ! Han ! Han ! faisait le vieux bûcheron en abattant sa cognée. Toc ! Toc ! Toc ! faisait la cognée contre le vieux tronc qui résistait.
C’est alors que la souche s’ouvrit comme une porte. Un nuage de fumée en sortit et prit aussitôt une forme humaine, en disant :
-« Je suis Sror, le serviteur du roi Ben Ouard, aux mille pouvoirs magiques… Que veux-tu, bûcheron ? «
A la vue du terrible afrit, le vieil homme jeta sa hache et se prosterna en se cachant la tête :
-« Je suis un pauvre bûcheron, pitié ! … Je cherche un peu de bois à vendre. »

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-« J’ai compris, dit Sror… Voici un panier magique, il te donnera de quoi nourrir ta famille. Ne reviens plus nous déranger ! «
Sans chercher à comprendre, le bûcheron ramassa le panier et quitta les lieux. Revenu à la maison, à l’heure des repas, il présenta à sa famille, le petit panier magique :
-« O, panier, donne nous à manger ! «
Aussitôt, des mets délicieux garnirent la table, au grand bonheur des sept filles qui se régalèrent à satiété. Depuis, le vieux bûcheron se reposait et le miraculeux panier donnait à manger à la maisonnée.
Un jour, la voisine qui avait remarqué les changements chez le bûcheron, demanda à Aicha, la plus jeune des filles, restée seule à la maison pour veiller sur le petit trésor familial :
-« Aicha, ma fille, j’ai besoin de bois, est-ce que ton père peu m’en vendre un peu ? «
Aicha se mit à rire :

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« Mon père ne va plus couper le bois dans la forêt . »
-« Et de quoi allez-vous vivre, ma pauvre fille, si ton père ne va plus couper le bois ? «
-« Nous avons panier magique, expliqua Aicha. »
-« Un panier magique ! » s’exclama la voisine, surprise.
– » Oui, c’est cela, un panier magique qui nous donne tout ce que nous voulons manger à chaque repas. Il suffit de le poser sur la table et de lui dire : « panier, je veux des gâteaux ! » et aussitôt le panier se remplit de délicieuse pâtisseries. »
-« Ah ! soupira la voisine, vous avez bien de la chance, au revoir Aicha. »
-« Au revoir khalti », répondit poliment Aicha.
Depuis cet instant, la voisine ne cessa de penser au panier magique et à la façon de le voler.

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Un jour, profitant de l’absence des parents, elle alla retrouver Aicha et lui proposa :
-« Aicha, veux-tu, s’il te plait, me prêter le panier juste un moment, pour faire des commissions; je te le rapporterai avant le retour de tes parents. »
-« Bien sûr, khalti, voici le panier, lui dit Aicha qui avait toujours vu sa mère échanger des objets avec les voisines, en disant : ‘On ne refuse jamais un ustensile à quelqu’un qui en a besoin ».
Au bout d’un moment, la voisine revint avec un faux panier qui ressemblait en tout au panier magique. Aicha le remit à sa place.
A l’heure du repas, la mère alla chercher le panier et lui fit les commandes pour le dîner :
-« Panier, lui dit-elle, je veux un poulet rôti, je veux aussi une bonne chorba, ajouta-t-elle et du pain frais ! »
Mais le panier resta vide. On le retourna, on le secoua, on le supplia, on le frappa à coups de bâton… rien ne vint le remplir comme d’habitude.
-« Oh ! mon dieu ! Le panier n’est plus magique, s’écria la mère. »
– » Que dis-tu là, femme ? C’est un malheur ! Je suis obligé de retourner couper du bois dans la forêt, se lamenta le père. »
Le lendemain, le bûcheron, la corde sur le dos et la cognée à la main, se rendit à la forêt. Il se dirigea vers la vielle souche et se mit à cogner contre le tronc de bois. Il cogna si fort que Sror sortit en criant :
-« Que veux-tu encore, bûcheron, ne vois-tu pas que tu nous déranges ? «

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-« Le panier n’est plus magique ! pleurnicha le vieil homme. Il refuse de me donner à manger. C’est pourquoi je suis revenu couper du bois comme d’habitude. »
-« Voici alors un moulin, il te suffit de tourner la meule et tu auras de la semoule. »
Mais la voisine qui guettait le retour du vieux bûcheron, comprit qu’il avait un autre objet magique. Elle utilisa la même ruse et s’empara du moulin.
Lorsque le vieux bûcheron alla frapper de sa cognée sur la souche, Sror le reconnut et lui dit :
-« Voici une table qui te permettra d’avoir à manger jusqu’à la fin de tes jours, mais ce soir à la tombée de la nuit, quand un mendiant se présentera à ta porte, tu chargeras Aicha de lui faire l’aumône. »
-« Merci, merci beaucoup… ! »
Le soir, alors que toute la famille était autour de la table magique, un mendiant demanda la sadaka :
-Donnez-moi la part de dieu, s’il vous plait. »
-« Aicha, va donner au mendiant ce qu’il demande ! » ordonna le père à sa fille.

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Aicha obéit mais dès qu’elle ouvrit la porte, elle fut emportée par un tourbillon qui la déposa dans un immense palais silencieux ; émerveillée par le luxe et la beauté des lieux, elle oublia ce qui venait de lui arriver… A SUIVRE


Source : Contes du terroir algérien – Editions Dalimen

Illustration : La forêt et le bûcheron – Gustave Doré






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