Les tribus amazighes en andalousie.
Des groupes Amazighs furent présents sur le territoire hispanique dès l’Antiquité .
 les mentions historiques les plus anciennes d’une présence des amazighs dans la Péninsule sont celles de mercenaires, fonction que les amazighs exercèrent jusqu’à des temps très proches de nous presque tout au long de l’Histoire,
 Durant l’Antiquité classique, des sources textuelles et épigraphiques permettent de reconnaître une première incursion au IIe siècle, peu de temps après la mort de Verus, en 169. Une seconde paraît avoir eu lieu vers l’an 175.
Jusqu’en juillet 710 (ramadan 91) un amazigh zénète,  Tarif ou Mallūk avec 500 hommes,  effectue la traversée, débarque en Espagne, et à la suite d’une simple incursion, ramène du butin.
 A la fin d’avril 711 (rajab 92), Tāriq ou Ziyād, amazigh zénète, commande une véritable expédition comptant 7 000 hommes auxquels s’ajoutent, peu après, 5 000 autres presque tous zénètes.
. Cette expédition ouvre en grand les portes de l’Andalousie et rend possible l’établissement massif de tribus de provenances distinctes dans le territoire hispanique. La défaite du roi Rodrigue (19 juillet 711) fut suivie de la chute de la monarchie wisigothique.
Les tribus amazighes qui traversèrent à plusieurs reprises le Détroit appartenaient aussi bien au Botr qu’aux Branès, mais ce sont surtout les amazighs du groupe Zénète qui participèrent à la conquête. Plusieurs fractions de Matgara, de la confédération des at Fatin,  s’associèrent à de nombreux Medyunaā et Miknāsa ainsi qu’à des groupes Hawwāra, Nefzawa, Gomāra et Masmūda dans l’armée de āriq. Mais ce n’était qu’un début. L’attrait des riches terres d’Espagne fut tel que, comme l’écrit Maqqarī, les gens du nord de l’Afrique venus de partout passèrent en al-Andalus en traversant la mer avec leurs biens. Luis del Mârmol Carvajol, qui écrivait à la fin du XVIe siècle, note bien que les Africains qui passèrent ainsi en Espagne , arrivant avec femmes et enfants en si grand nombre que religion, coutumes et langues furent importées et que même des villages, des montagnes et des cours d’eau changèrent de nom.
En regroupant les différentes données des historiens musulmans. on peut dresser le catalogue partiel des tribus amazighs, arabisées ou non, qui s’établirent en Andalousie : ce sont les at Ifran, at Ilān (ou Aylān), at qazar, at Awsāǧa, at Ilyās, at Šamlāl, at Yahyā Kaīr. A ces groupes zénètes et Mamūda établis très tôt en Andalousie, s’ajouta une fraction des Nafza ou Magīla qui passèrent en Espagne avec ’Abder Raān ad Dāil, ben Mo’awiya, le fondateur de la dynastie Omeyyade d’Occident.
Le recrutement de mercenaires dans les armées de Cordoue entraîna, surtout dans la seconde moitié du Xe siècle, l’immigration de nouveaux amazighs accompagnés de leurs familles ; ce sont encore des Zénètes et des Mamouda mais s’y ajoutent des anhāǧa d’Iffīqiya tels que les Malzūza, Azdaǧa, Sadīna et Ulhāsa. Awrāba et Zuwāwa, de la confédération Ketāma, se trouvaient établis dans la Péninsule dans les dernières années du Califat. Ainsi, les trois grands rameaux ethniques amazighs étaient représentés  au milieu du XIesiècle.
Les interventions almorávides, puis almohades ( dynasties amazighes ), à partir du XIe siècle, provoquèrent l’installation de nouveaux arrivants, des anhaǧa du désert et des Mamūda de l’Atlas et, plus tard, des at Merin qui appartenaient, eux, au groupe zénète. Mais il s’agit surtout de troupes de mercenaires. L présence militaire de ces groupes amazighs devint pesante dans le royaume nāride lorsqu’un chef comme Sayh al Guzāt al Magariba prit la tête de ces guerriers. De puissants lignages berbères se maintiennent à Grenade jusque dans les dernières années du royaume musulman. Il n’est donc pas surprenant de retrouver les descendants de ces amazighs qui s’étaient enracinés en Andalousie parmi les Mudejar de Murcie, ou des terres castillanes et aragonaises, sans parler des Morisques immigrés dans le sud de la France mais surtout en Tunisie et dans d’autres terres d’asile nord-africaines.
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extraits de la publication de J. Bosch-Vilà, « Andalus  », Encyclopédie berbère, 5 | Anacutas – Anti-Atlas, Aix-en-Provence, Edisud, 1988, p. 641-647


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