Découverte de 24 statues en bronze conservées dans une station thermale toscane depuis 2 300 ans
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Trois têtes de statues découvertes aux bains. © Ufficio Stampa e Comunicazione MiC
La récente découverte en Toscane de statues en bronze, enfouies depuis plus de deux millénaires, dans des bains thermaux, marque un tournant dans l'étude de l'histoire étrusque et romaine. Ces artefacts, témoins de la coexistence des cultures étrusque et romaine, apportent un éclairage nouveau sur leurs interactions et pratiques religieuses entremêlées. Cette découverte, d'une valeur inestimable pour l'archéologie, enrichit notre compréhension de l'antiquité et souligne l'importance de la conservation du patrimoine culturel.
La Toscane, région emblématique de l’Italie, pour ses paysages pittoresques ou son patrimoine artistique de la Renaissance, est le lieu d’une découverte archéologique d’ampleur. À San Casciano dei Bagni, un petit village perché sur les collines de la province de Sienne, des fouilles récentes ont révélé plus de vingt statues en bronze datant de 2300 ans, immergées dans des bains thermaux antiques. Cette trouvaille exceptionnelle, révélée par un communiqué du Ministère italien de la culture, révèlent des détails précieux sur la transition historique et culturelle de la région entre étrusques et romains. Elle promet de redéfinir notre compréhension et conception de l’antiquité méditerranéenne et de ses civilisations.
Un patrimoine en bronze préservé par les eaux
Les statues, récemment découvertes en Toscane, offrent une fenêtre unique sur une époque charnière de l’histoire de la région. Immergées pendant des siècles dans des eaux thermales, ces œuvres ont été préservées dans un état remarquable. Cela est dû aux conditions anoxiques créées par la boue et l’eau. Elles ont empêché la corrosion du bronze des statues. Leur état de conservation exceptionnel permet d’apprécier pleinement la finesse artistique et la richesse des détails.
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Une statue, parfaitement préservée par la boue. © Ufficio Stampa e Comunicazione MiC
Ces statues incarnent le passage tumultueux de la domination étrusque à l’empire romain. C’est une période marquée par d’intenses conflits et des bouleversements culturels profonds. Les statues datent du IIe siècle avant notre ère et du Ier siècle de notre ère. Elles représentent des figures mythologiques, comme Hygieia, la déesse de la santé, et Apollon, le dieu de la musique et de la guérison. Elles sont également à l’image d’autres divinités vénérées dans le panthéon gréco-romain.
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Site de fouilles. © Ufficio Stampa e Comunicazione MiC
Le site de leur découverte était un lieu de guérison, de rencontre de cultures et de connaissances médicales. Aujourd’hui encore, les sources de San Casciano dei Bagni sont visitées pour leurs propriétés thérapeutiques.
Des statues, témoignage de l’histoire artistique romaine et étrusque
Le professeur Jacopo Tabolli, chef de ces fouilles, met en lumière l’importance de ces statues pour l’histoire de l’art antique. Selon lui, ces découvertes ne sont pas seulement des artefacts précieux. Elles représentent un jalon crucial dans notre compréhension de l’art et de la culture de l’antiquité.
Ces statues, par leur style et iconographie, témoignent d’un métissage culturel jusqu’alors sous-estimé ou mal compris dans les études historiques. Les cultures étrusque et romaine ne se contentaient pas de coexister, comme mentionné précédemment. Les divinités représentées dans ces statues, et les styles artistiques employés montrent une fusion des influences étrusques et romaines.
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Tête de statue montrant des inscriptions autour du cou. © Ufficio Stampa e Comunicazione MiC
En outre, certaines de ces statues en bronze portent des inscriptions en latin et en étrusque. Elles révèlent des liens avec des familles étrusques de renom. Ces inscriptions sont cruciales pour comprendre les réseaux sociaux et politiques de l’époque. D’autant que pour les chercheurs être fabriqué en bronze plutôt qu’en terre cuite est inhabituellement ostentatoire pour l’époque.
Le professeur Tabolli indique que les inscriptions qui y sont trouvées suggèrent des pratiques de vénération et de dévotion partagées entre Étrusques et Romains.
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Vers une nouvelle compréhension de l’antiquité romaine et étrusque
Les archéologues saluent la découverte des statues en bronze à San Casciano dei Bagni comme l’une des plus significatives en archéologie méditerranéenne depuis la mise au jour des célèbres Bronzes de Riace dans les années 1970.
Ces statues permettent aux chercheurs d’explorer plus en profondeur les croyances, les rituels et les expressions artistiques qui prévalaient dans la région à cette époque. De plus, ces découvertes permettent de réévaluer l’interaction entre les Étrusques et les Romains, traditionnellement perçue sous l’angle des conflits et des conquêtes.
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Une petite statue d’enfant, probablement utilisée comme offrande votive. © Ufficio Stampa e Comunicazione MiC
Les statues de bronze montrent que, malgré les tensions politiques et militaires, il existait un niveau d’échange et d’influence mutuelle beaucoup plus riche et complexe. Cela remet en question les perspectives traditionnelles sur les relations entre ces peuples. Les chercheurs ont une nouvelle compréhension de la manière dont les identités culturelles et religieuses se sont entremêlées dans l’antiquité. Les statues invitent à repenser les dynamiques historiques et culturelles de la Méditerranée antique.
Un besoin de conservation fort des statues en bronze et du patrimoine
La découverte archéologique à San Casciano dei Bagni ne se limite pas aux statues en bronze. Elle inclut également des milliers de monnaies et une multitude d’autres objets d’une grande valeur historique. La décision de les exposer dans un nouveau musée spécialement conçu à San Casciano est une initiative majeure, soutenue par le Ministère de la Culture italien. Ce projet vise à atteindre plusieurs objectifs.
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Tout d’abord, le musée servira de sanctuaire pour la préservation de ces trésors. En les mettant à l’abri dans un environnement contrôlé, on assure leur protection contre les éléments et les risques de détérioration. Cela permettra également aux chercheurs et aux historiens d’étudier ces objets de manière plus approfondie.
Ensuite, ce musée jouera un rôle dans la revitalisation du tourisme et de la culture dans la région et au-delà. Cela contribuera à dynamiser l’économie locale par voie de conséquence.

De plus, le musée offrira une plateforme éducative et culturelle pour les résidents et les visiteurs. À travers des expositions, des ateliers, et des programmes éducatifs, il fournira une source de connaissance et d’inspiration. Un lien entre les habitants et l’histoire de leur région garantira la conservation du patrimoine culturel.


Source : sites Internet