L’affaire Saïd Djabelkhir : considérations inquiètes sur un procès inquiétant et bien au-delà  -3- D-said-djabelkhir-menace-de-mort-d9ceb
 
En effet, avant tout, les économies de la région sont nettement caractérisées et depuis longtemps par l’extrême faiblesse de la production de biens et de services internationalement réellement compétitifs qui est bien illustrée par la structure des exportations de la région largement dominée – en dehors de quelques très rares exceptions bien identifiables et très peu significatives – par des matières premières et des produits faiblement transformés (les hydrocarbures et autres matières premières représentant en valeur un peu plus que les 2/3 du montant des exportations). Situation très révélatrice des nombreuses et graves insuffisances hypothéquant directement tout à la fois les réels niveaux de complexité et de compétitivité internationale des économies de la région, le plus souvent tirées par des logiques de dépense publique totalement volontaristes, mais de moins en moins efficaces et profitant pour beaucoup à des réseaux de prédation. Et qui, en conséquence, ne semblent pas en mesure de s’inscrire de manière positive – en tant qu’acteurs réellement dynamiques, de par des capacités significatives de production de biens (hors matières premières), services et connaissances – dans les logiques appelées à (re)structurer les échanges économiques mondiaux. Et qui, selon toute probabilité, devraient, d’une part, s’articuler autour de trois grands pôles mondiaux dominants : – asiatique, autour de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, ainsi que de l’Inde et des pays de l’ASEAN ; – européen, autour de l’Union Européenne ; – américain, autour des Etats-Unis et de leurs deux autres partenaires (Canada et Mexique) au sein de l’ALENA – devenu ACEUM, depuis juillet 2020. Et qui, en 2050, devraient concentrer sensiblement 90% du PIB mondial, dont près de 50% pour le pôle asiatique (contre 17% en 1950), 19% pour le pôle européen (contre 41% en 1950) et 21% pour le pôle américain (contre 33% en 1950). Et, d’autre part, être fondamentalement caractérisés par l’importance croissante, appelée à devenir absolument incontournable et, plus que jamais déterminante, des enjeux scientifiques et technologiques dans toutes les activités humaines – économie certes, mais également, société, éducation, santé, défense, informatique, bases de données, loisirs, etc. – en raison du rythme de plus en plus rapide des progrès réalisés dans tous les domaines scientifiques et technologiques et qui, par leurs dynamiques, en permanence, ne cessent de les (re)configurer. A telle enseigne que, récemment, le néologisme – né dans le champ de la langue anglaise et passé dans bien d’autres – de « techceleration » (au sens d’accélération croissante des progrès de la technologie) a été forgé pour pouvoir en rendre compte. Or, dans une telle compétition, il est clair que, sur la base des très lourds déficits qui, de manière nettement structurelle et depuis bien longtemps, le caractérisent (performances des systèmes éducatifs à tous les niveaux et état de la recherche scientifique et technologique, notamment) le Monde Arabe, ne dispose que de très peu d’atouts.
Et c’est donc, nécessairement aussi dans ces multiples contextes (économiques, scientifiques et technologiques, ainsi qu’arabe, islamique et global) qu’il convient avant tout de réinscrire « l’affaire Saïd Djabelkhir » qui ici, plus précisément, nous préoccupe. Et qui, en premier lieu, en rappelle bien d’autres, liées à la répression institutionnelle qui a frappé d’autres intellectuels arabes et qui, eux aussi, s’étaient distingués par une réflexion critique sur le patrimoine islamique, en refusant d’être strictement enfermés dans les seules limites d’une orthodoxie, le plus souvent auto-proclamée, et officiellement et abusivement consacrée comme telle. A l’instar, notamment, de Mahmoud Mohammed Taha (1909-1985), Soudanais, qui sera condamné à mort, puis exécuté au Soudan à l’âge de soixante-seize ans par le régime de Jaafar Noumeiry ; d’ailleurs à propos du Soudan, il est significatif que les nouveaux dirigeants en place depuis avril 2019 – après le renversement par un puissant mouvement populaire du régime de Omar El-Bechir qui avait  dirigé le pays, pendant trente ans, notamment avec le soutien de mouvements islamistes et en appliquant la « chari’a » – ont signé avec divers mouvements rebelles une « déclaration de principe » selon laquelle l’Etat est séparé de la religion. Autre cas d’intellectuel qui subira la répression de la « justice » de son pays, Nasr Hamid Abu Zayd (1943-2010), Egyptien, dont – pour comble de délire répressif et même de persécution – le mariage sera purement et simplement annulé en 1995 pour « apostasie » ; et qui sera contraint à l’exil aux Pays-Bas, où il mourra.
Heureusement, en sens inverse, il convient de mentionner de très nombreux autres intellectuels – dont de plus en plus de femmes – soit poursuivant leurs activités et leurs combats dans les pays arabes mêmes où ils sont nés, soit exilés notamment en Europe et en Amérique du Nord et qui, aujourd’hui, à l’échelle mondiale, forment une importante communauté intellectuelle aussi active qu’éminente. Et contribuant directement, par la qualité de ses travaux, à revivifier et légitimer dans les approches contemporaines du patrimoine islamique les logiques fondatrices de la lecture dynamique et contextualiste, ici évoquée, et de leur point de vue présentée comme seule perspective possible de sortie de crise pour tous les peuples arabes et musulmans.
Et dont, souvent, nécessairement, d’une manière ou d’une autre, les réflexions s’inspirent des travaux du plus grand des philosophes arabes et musulmans, « l’immense » Ibn Rochd (1126-1198) – dont le nom fut latinisé en Averroès par les Européens et qui surent intelligemment lire et utiliser son œuvre. Et qui, dans l’un de ses principaux ouvrages – « Le livre du discours décisif où est établi le lien entre la Révélation et la philosophie » (« Kitab fasl el maqal oua taqrir ma bein echari’a oua el hikma min elittissal ») et qui, en fait, constitue une « fetwa » émise par lui, en tant qu’éminent juge qu’il fut, en réponse à la question de savoir si l’étude de la philosophie et des sciences de la logique est permise par la Loi révélée ou non ; et à laquelle il répond clairement de manière positive. Et, de manière tout à fait claire, vers la fin de sa longue démonstration, il va même jusqu’à affirmer, dans une belle formule, que « la philosophie est la compagne de la Révélation et sa sœur de lait » (en arabe : « A’ani inna elhikma hya sahibatou echari’a oua el oukht erradhi’a »). A la fin de sa vie il eut à souffrir de de la haine persistante des tenants de l’orthodoxie de son époque et qui, entre autres, pour reprendre leurs propres termes, tels que rapportés par les chroniqueurs de l’époque, lui reprochèrent fondamentalement le fait que, dans ses thèses, « il s’écartait des normes de la « chari’a » (loi religieuse) et donnait la préférence à l’arbitrage de la « tabi’a » (nature) ». Ce qui, finalement, lui vaudra un procès tenu dans la grande mosquée de Cordoue et à l’issue duquel, s’il eut, heureusement, la chance d’échapper à la peine de mort, il fut condamné à l’exil et ses livres furent brûlés. Il mourra en exil à Marrakech en 1198, après avoir été marginalisé, humilié et chassé de toute fonction officielle, par les gardiens des dogmes statiques et essentialistes qui, déjà, voulaient faire régner leur ordre. Après sa mort, son œuvre – qui sera totalement marginalisée, de fait, refoulée, dans les Mondes Arabe et Musulman – va être enseignée dans l’Europe médiévale pendant au moins trois siècles – notamment, en Italie – et prit une telle importance qu’il est fait référence au courant philosophique qu’en fait elle généra en évoquant un « averroïsme latin. » C’est dire combien elle contribua directement à la formation de l’ensemble des processus intellectuels sur la base desquels la Renaissance européenne va progressivement éclore. D’ailleurs, entre autres, deux des plus grands génies de cette  Renaissance lui rendirent hommage dans leur œuvre :  l’écrivain Dante (1265-1321) qui l’évoqua dans le monument littéraire que fut sa  Divine Comédie en parlant d’Averroès qui « fit le grand commentaire » en référence, bien sûr, à celui de l’œuvre d’Aristote et qui, dans sa problématique de l’Enfer – articulée autour de neuf cercles – le présentera comme étant dans les « Limbes » – soit « le premier cercle », le moins rigoureux de tous – accueillant les personnes qui, sans avoir eu la foi chrétienne, n’ont pas commis de pêché, à l’instar de tous les grands esprits de l’Antiquité qui y sont également. Et le peintre Raphaël (1483-1520) qui le peignit dans sa fresque la plus célèbre – « l’Ecole d’Athènes », considérée comme l’une des œuvres majeures de la Cité du Vatican – et dans laquelle, il le fait apparaître, assis avec un turban, se penchant sur l’épaule du mathématicien Pythagore, au milieu des plus grands esprits – essentiellement des philosophes grecs entourant, bien sûr, les figures tutélaires de Platon et d’ Aristote, placées au centre de l’œuvre – ayant fondé les traditions intellectuelles de la modernité européenne, alors, encore en gestation.
Or, sensiblement à la même époque – de la Renaissance européenne, donc – la civilisation arabe allait entrer dans la première phase de long déclin, déjà évoquée, et qui procède de logiques complexes et combinées qui ne sauraient être réduites au seul événement retenant trop souvent toute l’attention – et certes, constituant un choc absolument décisif – que fut le sac de Bagdad par les Mongols en 1258. Et dans lesquelles, de toute évidence, la marginalisation de la pensée d’Ibn Rochd ainsi que – de manière plus générale – de toute pensée rationnelle critique allait également jouer un rôle déterminant.
D’ailleurs, l’autre « immense » penseur arabe qui, au départ, faisant formellement œuvre d’historien, deviendra, de fait, à bien des égards, un authentique précurseur de la sociologie, en l’occurrence Ibn Khaldoun (1332-1406) ne s’y est pas trompé et, pour s’en convaincre, il suffit de lire ce qu’avec sa préscience habituelle, il esquissait comme perspectives, pour son « terrain de travail », le Maghreb et l’Andalousie. Notamment dans les quelques lignes particulièrement denses – et rendant compte d’une ambiance crépusculaire – qui suivent et sur lesquelles, plus que jamais, alors que tout indique qu’aujourd’hui nous sommes toujours soumis à l’étroite surveillance des tenants de la lecture humaine du patrimoine islamique, ici qualifiée comme étant statique et essentialiste, nous devrions très sérieusement méditer : « Lorsque le vent de la civilisation eut cessé de souffler sur le Maghreb et l’Andalus et que le déclin de la civilisation entraîna celui des sciences, les sciences rationnelles disparurent, à l’exception de quelques vestiges qu’on peut rencontrer encore chez un petit nombre de personnes isolées, soumises à la surveillance des autorités de la Sunna. »  (Note : Le Livre des Exemples, Tome I : Autobiographie, Muqaddima, Bibliothèque de la Pléiade, NRF, Gallimard, Paris, 2002 ; texte traduit, présenté et annoté par Abdesselam Cheddadi ; page 946)
En tout état de cause, aujourd’hui, il convient d’être bien conscient que, si le Monde Arabe continue sur la trajectoire actuellement empruntée, correspondant, de fait, à celle d’un processus de déclin engagé – dont l’irréversibilité, sur la base des données actuelles est une hypothèse envisageable – en raison d’une incapacité manifeste à générer une production significative de biens (hors matières premières), services et connaissances internationalement compétitive – dans un scénario de poursuite des évolutions actuelles – il est clair que le sombre tableau esquissé par Ibn Khaldoun, il y a quelques siècles, risquera de s’appliquer à toute la région. Avec les terribles conséquences, de toutes natures, que l’on peut imaginer et que je résumerai en évoquant les risques, à terme, suite à divers processus de délitement de l’Etat, de voir émerger des logiques allant dans le sens de diverses formules de « somalisation rampante », évoluant à un rythme plus ou moins rapide, selon les spécificités des différents contextes nationaux.
C’est dire combien – et c’est le sens de ce texte à la tonalité plutôt pessimiste, volontairement assumée, s’agissant d’un cri d’alarme – de toute urgence, d’une manière ou d’une autre, la trajectoire suicidaire actuelle du Monde Arabe doit absolument être corrigée. Et, dans cette perspective, il convient surtout de ne pas faire fausse route en imaginant encore que – « comme d’habitude » – il suffira d’injecter quelques milliards de dollars – souvent d’origine rentière, d’ailleurs – de plus dans un système économique notoirement inefficient et, depuis longtemps, maintenu en vie grâce à la perfusion permanente des ressources du Trésor public ou de modifier telle ou telle disposition d’une législation relative aux investissements directs étrangers ou bien d’injecter du béton pour construire une énième université ou bien encore de continuer à formellement proclamer son attachement à un processus donné d’intégration économique régionale auquel, manifestement, on ne croit pas, puisque, dans les faits, l’option pour les éternels « bricolages  nationaux », sans perspective aucune, demeure  clairement privilégiée.
Ceci dit, surtout dans un contexte mondial, plus que jamais, dominé par un ensemble complexe d’enjeux critiques directement liés à la maîtrise sociale – et non pas seulement individuelle – de la science et de la technologie, il faut être conscient qu’il n’y a pas de projet de développement crédible qui ne soit, en même temps, conçu et conduit de pair avec un projet de modernité tout aussi crédible ; et l’inverse étant, bien sûr, tout aussi vrai car l’un est absolument inséparable de l’autre. Dès lors, étant entendu que, de toute évidence, tous les efforts d’une société ne peuvent raisonnablement pas être indéfiniment tendus vers la seule reproduction d’un passé – le plus souvent, mythifié – les deux dimensions mentionnées – développement et modernité – doivent impérativement constituer les deux facettes d’un seul et même projet national cohérent. Supposant des processus d’accumulation tout autant matérielle et économique que symbolique et intellectuelle et qui, tout en étant pleinement complémentaires, ont nécessairement vocation, tout à la fois, à résoudre en priorité les problèmes de leur époque avec les moyens les plus avancés de leur époque et à  doter le pays de tous les instruments institutionnels et intellectuels lui permettant, en permanence, de penser, en priorité, son avenir à divers horizons et, toujours, en fonction de contextes mondiaux, aussi impératifs et incontournables qu’en perpétuelle transformation.
Dans cette perspective – désormais, seule possible pour tout projet national cohérent dans les conditions du monde où nous vivons – il doit être bien clair, d’une part, que les deux grands types de lecture humaine du patrimoine islamique, tels qu’ici brièvement définis – statique et essentialiste vs dynamique et contextualiste – sont absolument au cœur de tous les nombreux enjeux critiques du couple développement-modernité évoqué et, d’autre part, que c’est bien le second type de lecture – dynamique et contextualiste – qui va dans le sens souhaitable de correction de l’inquiétante trajectoire de déclin, déjà engagée dans le Monde Arabe. Et c’est dire aussi combien l’inquiétant procès dont est victime un intellectuel qui a « simplement » fait usage de sa raison pour aborder le patrimoine islamique qui est son domaine d’études va exactement en sens inverse. D’ailleurs à ce propos je me permettrai de citer quelques lignes que j’ai écrites, il y a pratiquement quarante ans, dans ce que j’ai l’habitude d’appeler l’une de mes « vies antérieures » :
« Aucune société ne peut vivre sans avoir, ne serait-ce que dans un « recoin » de la conscience collective, des éléments d’une conscience de sa propre pratique. En ce sens qu’elle suppose une distinction entre les agents assumant la pratique elle-même, dans la perspective, double, d’une réintériorisation critique supposant la production de valeurs sociales nouvelles et d’une anticipation porteuse de la dynamique culturelle avec ce qu’elle comporte d’autonomie. Sans cette double fonction allant dans le sens de la conscience critique, une société ne peut que se figer et à terme, dans les faits, mourir ou presque, en menant une existence végétative, car se privant de l’arme puissante de la critique et de l’auto-critique. Nous devons, dans cette perspective, être d’autant plus vigilants que nous sommes les héritiers d’une civilisation qui a connu des périodes fastes mais aussi une décadence dont bien des aspects s’expliquent, entres autres, par une attitude dogmatique à l’égard de toute réflexion critique. »  (Note : la dernière phrase est surlignée par moi dans la présente contribution. Ceci dit, il s’agit d’un très court extrait d’un texte intitulé « Science, culture et société en Algérie », diffusée en une série de six articles par l’agence nationale d’information « Algérie Presse Service » en février 1982. Ce texte a ensuite été repris dans un ouvrage, réunissant beaucoup de mes publications de la période et intitulé : « Essais d’analyse sociologique, Tome I, Culture et développement », Office des Publications Universitaires – Entreprise Nationale du Livre, Alger, 1985 ; les quelques lignes ici citées se trouvent à la page 101 de l’ouvrage en question. Par ailleurs, d’autres textes, plus centrés sur des thématiques économiques, avaient également été publiés à la même période dans l’ouvrage suivant : Essais d’analyse sociologique, Tome II, Emploi, industrialisation et développement, Office des Publications Universitaires – Entreprise Nationale du Livre, Alger, 1985)
Et pour conclure ce texte, au cours duquel auront été évoquées les graves menaces – de fait, clairement existentielles – pesant sur le Monde Arabe, je ne peux m’empêcher de penser à un poème d’un des plus grands poètes arabes du XX° siècle, le Syrien, Nizzar Qabbani (1923-1998) et qui, dans le quotidien « Al Hayat » du 28 octobre 1994 publia un poème – constituant une critique particulièrement acerbe du Monde Arabe – et que, de manière provocatrice, il intitula : « Mata you’linoun ouafete el ‘arab ? » ; soit : « Quand annonceront-ils la mort des Arabes ? » Et dans lequel, notamment, il écrit « qu’il a rêvé et d’un peuple de jasmin et d’un parlement de jasmin… » Que n’aurait-il écrit – lui le Syrien, enterré à Damas – s’il avait eu à vivre les terribles épreuves que son pays, aujourd’hui déchiré et en ruines, a traversées et dont il n’est toujours pas sorti ? Et ce, alors même, qu’aujourd’hui encore le triste état dans lequel se trouve l’ensemble du Monde Arabe incite à penser que toutes les interrogations politiques – et souvent particulièrement amères – de Nizar Qabbani et qui n’ont cessé de parcourir son œuvre sont toujours d’actualité…

Chargé de Cours à l’Institut de Sociologie de l’Université d’Alger ; ancien Chef de Département à la Présidence de la République et à l’Institut National des Etudes de Stratégie Globale (INESG) ; ancien Chef de Division du Développement Social à la Banque Africaine de Développement (BAD) et Représentant Résident de la Banque à Madagascar




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