La poterie en Afrique du Nord : un art millénaire
La poterie nord-africaine est un art pratiqué par nos lointains ancêtres il y a des milliers d’années, ce qui ne l’empêche pas de rester vivante et prospère encore aujourd’hui. Les premiers Nord-Africains, qui ont eu la chance de vivre dans une région riche en gisements d’argile, fabriquaient des pots et des bocaux en céramique destinés à la cuisine et à l’agriculture. Au fil des siècles, leur technologie a évolué pour fabriquer des objets plus sophistiqués, qui constituent aujourd’hui une part importante du patrimoine culturel nord-africain.
Morceau de coquillage en céramique
La poterie semble être apparue en Afrique avant toute autre région du monde, à l'exception de la Chine. Les céramiques les plus anciennes du continent africain, trouvées dans la région du Sahel, notamment à Ongogo, dans l'actuel Mali, remontent à environ 12 000 ans. De là, la poterie s’est répandue jusqu’au Sahara, puis au nord du Sahara, il y a environ 8 000 ans. Les premières céramiques peintes sont apparues en Égypte il y a environ 8 000 ans. La culture agricole néolithique connue sous le nom de « céramiques de coquillages », qui s’étendait du sud de l’Italie à l’Espagne et à la côte africaine il y a environ 5 000 ans, était caractérisée par l’utilisation de coquillages marins pour imprimer des formes sur l’argile.
Par la suite, l’industrie de la poterie s’est largement répandue dans les royaumes de Numidie et de Mauritanie. Le tajine, ce plat de cuisson traditionnel en céramique, apparaît à cette époque.
À l’époque romaine, l’Afrique du Nord, et notamment la Tunisie actuelle, était la première région productrice de poterie de l’Empire romain. Les potiers romano-africains produisaient des ustensiles de cuisine, des casseroles et des amphores, qui étaient ensuite exportés dans tout l'empire. Certes, la poterie a contribué à faire de l’Afrique du Nord l’une des régions les plus riches du monde romain.
Lampe à huile nord-africaine
Outre les ustensiles de cuisine, il existait un autre outil très apprécié inspiré de la vie romaine : les lampes à huile, qui étaient le principal moyen d'éclairage à cette époque. L’Afrique du Nord, région riche en oliveraie et en argile, était un endroit idéal pour répondre à cette demande. Les lampes à huile nord-africaines ont rapidement dépassé la popularité des lampes grecques, qui étaient auparavant les plus populaires.
Vers le Ier siècle avant JC, les potiers commencent à utiliser des moules, ce qui permet de développer une plus large gamme de formes et de décors. Le dessus de la lampe (disque) était souvent décoré de scènes ou de paysages mythologiques, tandis que le bord extérieur était sculpté de fleurs et d'animaux. Avec la diffusion du christianisme, Les lampes décorées de croix et de scènes bibliques étaient également populaires.
Un pichet siglata nord-africain transparent
A la fin du premier siècle après J.-C., la découverte d'un nouveau type d'argile, la siglata claire nord-africaine, révolutionne la fabrication de la poterie. Cette céramique a une texture granuleuse et une engobe épaisse rouge orangé. Les céramiques sigillées nord-africaines étaient souvent entièrement recouvertes d'engobe à l'intérieur, mais seulement partiellement à l'extérieur.
À partir du IIIe siècle, les outils de la siglata nord-africaine sont visibles dans tout le bassin méditerranéen. Ces produits étaient très appréciés pour leur qualité et leur sophistication. Vers le Ve siècle, les potiers commencent à décorer leurs créations avec des formes plus complexes.
La tradition de la poterie nord-africaine s'est perpétuée au fil des siècles, jusqu'à devenir véritablement un art de vivre d'une richesse et d'une diversité exceptionnelles. La poterie de certaines villes, comme Safi au Maroc, est particulièrement réputée. Aujourd’hui encore, les créations originales et colorées des artisans potiers continuent d’impressionner les Maghrébins comme les touristes étrangers.
Source : sites Internet