Amazighs de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique -inattendue-1


Amazighs de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique -inattendue-1 Carte-libye


es événements de Libye depuis février 2011, qui ont abouti à la chute du régime de Kadhafi, ont mis en lumière le rôle considérable des Berbères, notamment ceux du Djebel Nefoussa, dans la lutte contre le régime. Sur le « front de l’ouest » (Tripolitaine), l’engagement militaire des amazighs a représenté une contribution décisive à l’effondrement final du régime et à la prise de Tripoli. On laissera aux experts de la chose militaire le soin d’établir le détail tactique et logistique du dossier, mais cette période révolutionnaire anti-Kadhafi a été marquée par un engagement vigoureux des Berbères libyens en faveur de la défense de leur identité linguistique et culturelle. Cette donnée ne peut laisser indifférent car elle pourrait avoir un impact lourd sur les développements, proches et lointains, du paysage politique du pays. D’autant que le phénomène était jusque-là largement ignoré [1]
On chercherait en vain la mention d’une opposition ou… : seules quelques publications militantes d’exilés berbères libyens [2]
Ussan, 1982 ; Tifinagh, 1984, Tamazgha, 1988… Ces périodiques,… et des cas de répression anti-berbères, à Zouara et dans le Djebel Nefoussa, dont l’ampleur était mal connue, permettaient de supposer l’existence d’un mouvement revendicatif berbère en Libye. On pouvait aussi le soupçonner, en creux, à travers l’insistance quasi-obsessionnelle du régime et de Kadhafi lui-même à affirmer l’identité arabe de la Libye, y compris avant la conquête arabe, comme cela sera illustré plus loin.
figure im1


Amazighs de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique -inattendue-1 Safe_image.php?d=AQHc4ppYlS1KkX5W&w=500&h=261&url=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FYCIVwBzf6Jc%2Fmaxresdefault


Les données du terrain : l'amazighophonie libyenne
2L’amazighonie libyenne est sous-documentée et mal connue, surtout dans les sources de langue française. En matière de langue berbère de Libye, à l’exception de quelques références très anciennes (fin du xixe et tout début du xxe siècle) et des travaux de Jacques Lanfry sur Ghadamès [3]
J. Lanfry, Ghadamès. I. Étude linguistique et ethnographique ;…, l’essentiel des sources est, sans surprise, d’origine italienne. La situation sociolinguistique du berbère est encore plus mal connue et les observations scientifiques récentes sur cet aspect des choses quasiment inexistantes.
3Pour l’essentiel, on s’appuie donc sur les travaux des linguistes italiens, déjà bien anciens (Francesco Beguinot [4]
F. Beguinot, « Gli studi berberi dal 1919 al maggio 1922 »,…, Gennaro Buselli [5]
[5]
G. Buselli, « Berber Texts from Jebel Nefûsi (Žemmâri… ; Fernando Zanon [6]
F. Zanon, « Contributo alla conoscenza linguistico-etnografica…) ou ponctuels et très spécialisés (Luigi Serra [7]
Voir notamment L. Serra, « I dialetti berberi orientali…, Vermondo Brugnatelli [8]
Voir par exemple V. Brugnatelli (dir.), Fiabe del popolo tuareg…), ou sur les travaux de géographes comme Jean Despois [9]
J. Despois, Le Djebel Nefousa (Tripolitaine). Étude…, Danielle Bisson, Jean Bisson et Jacques Fontaine [10]
D. Bisson, J. Bisson et J. Fontaine, La Libye. À la découverte…, souvent peu précis sur les questions sociolinguistiques. L’ouvrage de Jean Despois est une exception notable sur ce plan, mais, outre son ancienneté (1935), il ne concerne que le Djebel Nefoussa.
4Ceci amène aussi à souligner que la quasi-totalité des travaux de sciences sociales sur la Libye contemporaine sont muets sur le paramètre berbère. Le paradigme de la « Révolution libyenne » ignorant totalement les réalités berbères sauf éventuellement pour les condamner et les disqualifier comme « ennemis de la Nation arabe et instruments du colonialisme et l’impérialisme [11]
Voir plus loin les extraits de discours de Kadhafi. », les observateurs occidentaux de la Libye de Kadhafi ne mentionnent quasiment jamais les Berbères comme acteurs sociaux ou politiques. À leur décharge, il faut dire que le régime libyen de Kadhafi était l’un des plus opaques du monde arabo-musulman. Comme l’écrivaient les rédacteurs réguliers de la « Chronique Libye » de l’Annuaire de l’Afrique du Nord : « Il est difficile de savoir quelque chose de précis sur l’opposition au régime de la Jamahiriya : d’une part, elle est secrète ; d’autre part, l’information libyenne en minimise l’importance, quand elle ne cherche pas à dénaturer complètement ses manifestations et ses objectifs [12]
H. Bleuchot, « Chronique politique Libye », Annuaire de… ». Le régime était aussi l’un des plus répressifs du monde arabe : « En Libye, toute manifestation d’hostilité ouverte contre le régime est impensable depuis des années. La loi punit de mort toute prise de position contraire à la Révolution [13]
T. Monastiri, « Chronique politique Libye », Annuaire de… ».
5Pourtant l’amazighophonie libyenne n’est pas insignifiante. L’essentiel en est concentré à l’ouest, avec Zouara (At Willul en amazigh) sur la côte méditerranéenne et, au sud-ouest de Tripoli, une grande partie du Djebel Nefoussa (Adrarn Infusen en berbère), surtout à l’ouest et au centre du massif, de Nalut à Yefren. Le Djebel Nefoussa représente le plus important ensemble berbérophone libyen [14]
Sur le Djebel Nefoussa, voir J. Despois, Le Djebel Nefousa…,…. À noter également : au sud-ouest, à la rencontre des frontières algéro-tuniso-libyenne, l’oasis de Ghadamès ; plus au sud, le long de la frontière algérienne jusqu’à celle du Niger, avec Ghat comme centre urbain historique, on trouve les Touaregs Kel Ajjer, dont la confédération est à cheval sur la Libye et l’Algérie. Toujours en région saharienne, au centre et à l’est du pays, dans des zones traditionnellement parcourues par des nomades arabophones, on trouve trois oasis isolées dont la population locale a (ou avait) le berbère comme langue première : El-Foqaha, Sokna et Augila. Sur les deux premières, on manque d’observations récentes quant au maintien de l’usage du berbère : les linguistes qui en ont décrit les parlers les signalaient « en voie de disparation » [15]
Sur ces îlots berbérophones du désert libyen, voir U. Paradisi,…, mais ces prédictions semblent infirmées par des témoignages récents.
6L’évaluation démographique de cette population amazighophone est difficile– quasiment une gageure – puisqu’ici comme partout ailleurs en Afrique du Nord, il n’existe pas de recensements linguistiques. L’estimation ne peut reposer que sur l’extrapolation à partir des données démographiques des géographes et des sources officielles libyennes. On avancera, prudemment, un pourcentage de l’ordre d’un peu plus de 10 % de la population globale, dont la grande majorité se situe dans le binôme Zouara-Nefoussa ; soit un total qui avoisine les 700 000 sur les quelque 6,6 millions d’habitants que compte la Libye.
7L ‘amazighophonie libyenne est donc essentiellement concentrée à l’ouest du pays. Au nord-ouest, l’ensemble Zouara-Nefoussa est composé de sédentaires majoritairement ibadites [16]
L’ibadisme est un courant hétérodoxe minoritaire de l’islam…. L’économie traditionnelle du Djebel Nefoussa a longtemps été fondée sur une agriculture irriguée de moyenne montagne bénéficiant des influences méditerranéennes, complétée par un élevage transhumant sur les rebords méridionaux plus désertiques du massif. Zouara, petite ville côtière, vivait autrefois essentiellement de la pêche. Ces régions ont connu depuis un demi-siècle des mutations socio-économiques considérables induites par l’industrialisation et l’urbanisation de la Libye. Le Djebel Nefoussa notamment a été touché par un important mouvement d’exode vers les villes, principalement Tripoli, surtout dans les années 1960 et 1970 qui ont été caractérisées par un développement très rapide des villes côtières [17]
Voir J. Fontaine, « La population libyenne, un demi-siècle de… : le pays qui était rural et nomade à plus de 85 % en 1950 a désormais un taux d’urbains supérieur à 85 % ! Il existe donc une diaspora berbère (essentiellement originaire du Djebel Nefoussa) non négligeable dans toutes les villes côtières de Tripolitaine.
8Au sud-ouest, la petite population touarègue, dont la langue est une variété régionale assez spécifique du berbère, appartient à la tradition nomade saharienne, qui vivait en complémentarité économique et socioculturelle avec des pôles urbains souvent très anciens comme Ghat, Djanet, Ghadamès, Agadès et les autres villes étapes du commerce caravanier qui reliait les côtes méditerranéennes à l’Afrique noire. Elle est maintenant largement sédentarisée, mais elle conserve des liens humains, culturels, politiques et économiques étroits avec le reste de l’ensemble touareg (Algérie, Niger, Mali…). La partie libyenne des Touaregs Kel Ajjer ne doit guère compter plus de quelques dizaines de milliers d’individus ; mais après 1974, dans le contexte des sécheresses répétées qui ont sévi au Sahel, la répression menée par les armées nationales a poussé de nombreux Touaregs du Niger et du Mali à chercher refuge en Libye [18]
Le mouvement d’exode économique et/ou politique des Touaregs a… où certains ont été enrôlés dans les troupes de Kadhafi pour servir d’instruments à son action politico-militaire dans les régions sahéliennes [19]
E. Grégoire, « Les relations politiques et économiques… ; il s’agit là d’une population fluctuante non stabilisée. De ce fait, le cas des Touaregs en Libye relève d’une approche spécifique, leur rapport au régime de Kadhafi étant divers, voire contradictoire, selon les groupes et segments de population concernés : Kadhafi lui-même – réminiscence ou instrumentalisation de sa « fibre nomade » – a vu en eux « les fils libres de la Nation arabe » [20]
Voir H. Bleuchot, « Chronique politique Libye », Annuaire de…, mobilisables et mobilisés pour ses projets de mainmise et/ ou de déstabilisation des pays sahéliens à partir de la fin des années 1970. Mais la masse de manœuvre dans ses « entreprises sahariennes » était constituée de Ishumar [21]
Sur ce phénomène, voir A. Bourgeot, « Identité touarègue. De…, jeunes Touaregs du Niger et du Mali en déshérence, fuyant la misère et la répression, à la recherche d’horizons de survie nouveaux et donc proies faciles pour un régime riche de ses pétrodollars qui les recrutait comme mercenaires. En revanche, la région touarègue libyenne proprement dite est restée, en comparaison avec les régions littorales du nord de la Libye, dans une situation de sous-développement structurel. Sur le plan culturel et identitaire, pour Kadhafi, les Touaregs sont d’authentiques Arabes et il n’a jamais été question de reconnaissance ou de promotion de leur langue et de leur culture propres. Du reste, on peut noter que les Touaregs libyens se sont impliqués dans les mobilisations et manifestations berbères de la fin de l’année 2011 (voir ci-dessous).
9C’est essentiellement dans le bloc nord-ouest Nefoussa-Zouara que l’on décèle, dès les années 1980, des formes de résistance berbère de nature culturelle. Il est probable que cette émergence culturelle berbère y est confortée par l’ibadisme majoritaire, qui constitue un facteur de renforcement de la conscience d’une spécificité ethnoculturelle dans l’ensemble libyen, majoritairement arabophone et sunnite. Le contenu et les options des publications des groupes amazzighs libyens exilés signalées ci-dessus révèlent aussi que l’impact du mouvement amazigh de Kabylie y a été très sensible à partir de 1980. On sait par ailleurs que des contacts, discrets mais réguliers, avec la militance kabyle et plus largement algéro-marocaine ont été tissés au cours des trois dernières décennies ; en témoignent la présence régulière de militants berbères libyens à Tizi-Ouzou à l’occasion de la commémoration annuelle du « Printemps berbère » [22]
L’expression fait référence au puissant mouvement de…, des contacts entre militants en Europe (France, Angleterre) et la présence – toujours très discrète, le risque répressif étant majeur – de Libyens à l’occasion des différentes rencontres du Congrès mondial amazigh [23]
en languetamazight, adjectif et…, depuis la première en 1997 à Tafira aux Canaries.
10Vu la répression qui a sévi dans le pays pendant toute la période kadhafienne, on manque de données objectives et d’études précises quant à l’ancrage social de la revendication berbère. Néanmoins, l’observation du terrain lors de l’insurrection de 2011 permet d’affirmer que la population berbère est largement mobilisée, toutes couches et classes d’âges confondues – y compris les femmes à travers de nombreuses associations spécifiques– et que si, tout naturellement, les groupes combattants berbères sont constitués essentiellement de jeunes gens, leur encadrement – les commandants militaires – est très souvent d’âge mûr.
La Libye de Kadhafi et les Amazighs : la doctrine


Amazighs de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique -inattendue-1 388635-colonel-mouammar-kadhafi
11La doctrine et le discours de Kadhafi et de son régime sont bien documentés et tout à fait explicites sur le sujet : la Libye appartient à la Nation arabe et islamique. Il suffira de se référer aux instruments idéologiques et juridiques du régime du Guide de la Révolution, dès 1969 : « La religion de l’État est l’islam et l’arabe sa langue officielle [24]
Art. 2 de la Constitution du 11 décembre 1969, modifiée le2… » ; « Il s’agit de former de futurs citoyens croyant en leur religion islamique et fiers de leur arabité [25]
Réforme éducative de 1974 : voir T. Monastiri, « Chronique… » ; « […] les citoyens de Libye ont la même origine, parlent la même langue et professent la même religion [26]
Voir les quinzième, seizième et dix-septième rapports… ». La parole de Kadhafi lui-même à l’égard des amazighs n’a jamais fait dans la nuance et l’on peut constituer une véritable anthologie de ses déclarations sur les amazighs et la langue tamazight, régulièrement exclus et condamnés (discours de 1985, 1997, 2007…) : « La Libye est un pays arabe. Quiconque prétend le contraire et se revendique non-arabe n’a qu’à quitter le pays [27]
Discours du 7 octobre 2007. » ; « La prétention à vouloir utiliser et maintenir le berbère est une prétention réactionnaire, inspirée par le colonialisme… [28]
G. Ebert et H.-G. Ebert, « Zu einigen Aspekten der… ».
12Comme on le sait, l’inspiration pan-arabiste a été fondatrice chez Kadhafi qui a longtemps poursuivi le rêve de l’unification du monde arabe [29]


Amazighs de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique -inattendue-1 D-338300les-amazighs-de-libye-rendent-hommage-a-idir-78dac


F. Burgat et A. Laronde, La Libye, Paris, PUF, 1996, p. 64 sqq.. Cet arabisme a cependant été marqué dès l’origine – comme dans la plupart des courants arabistes d’Afrique du Nord – par une inflexion islamique, particulièrement nette en comparaison avec son inspirateur premier, le raïs égyptien Gamal Abdel Nasser : « Arabité et islam sont étroitement identifiés chez Qadhafi. Il n’hésitera donc jamais à critiquer le fait que des Arabes puissent être de confession chrétienne […] [30]
Ibid., p. 64. ». On peut même qualifier l’arabisme de Kadhafi de « racial » à l’encontre des musulmans non-arabes, qui sont expressément considérés comme inférieurs et constituant un « second cercle » au sein de l’islam, comme à l’égard des amazighs dont le dictateur libyen a lui-même, à de nombreuses occasions, affirmé « l’origine et l’identité arabes » en se référant aux mythes arabes médiévaux sur l’origine des Amazighs[31]
On en trouvera une analyse historique critique magistrale par…. Et le maître a eu naturellement des émules zélés : dans les travaux des historiens et linguistes libyens, ces thèses ont été systématiquement reprises et considérées comme des vérités scientifiques. On en trouvera une belle illustration dans la revue française Dossiers d’archéologie, sous la plume de Ali El Khadoury, haut responsable de l’archéologie libyenne et proche de Kadhafi, qui parlait tranquillement de « l’ère des tribus arabes libyennes, qui date de 4 000 ans av. J.-C. », et plus loin des « Nasamons, Maques, Austuriens, ces anciennes tribus arabes libyennes » [32]
[32]
A. El Khadoury, « Les civilisations de la grande Jamahiriya »,…, alors que ces peuples sont documentés par les sources grecques et latines plusieurs siècles avant l’arrivée des Arabes en Afrique du Nord ! Pour ce qui est de la langue berbère, les travaux des linguistes officiels relèvent de la même veine [33]
Voir notamment l’ouvrage de Ali Fahmi Khachim, Lisân al-’arab –….
13Cet arabisme kadhafien n’est donc pas seulement autoritaire, xénophobe, anti-occidental et antisémite, il est fondamentalement racialiste, sinon raciste, en ce que sa doctrine se fonde sur la prééminence ontologique des Arabes.
La gestion politique : contrôle sévère et répression
14La répression et la torture ainsi que les exécutions sommaires ont été des pratiques courantes dans la Libye de Kadhafi. Toute opposition ou toute voix tentant d’exprimer des points de vue différents de ceux dictés par le Guide de la Révolution et ses appareils relais était réprimée de la manière la plus expéditive. Comme tous les autres « opposants », les berbérophones furent l’une des cibles du régime, qui n’admettait pas que l’arabité de la Libye puisse être remise en cause. Les amazighs qui refusaient l’assimilation ou qui manifestaient un attachement à leur langue et à leur culture étaient quotidiennement menacés par le régime libyen à travers son réseau de comités révolutionnaires locaux. Un inventaire exhaustif des actes de répression anti-berbère reste à faire, mais on en connaît des cas précisément identifiés : arrestations arbitraires, disparitions et assassinats ciblés d’intellectuels berbères [34]
Assassinat de Ali Yahia Maamar en 1970 ; disparition en 1981,…, en particulier des spécialistes de l’ibadisme ou des militants ayant eu des contacts avec la militance kabyle ; destruction d’archives et de biens culturels ibadites… On rappellera ici surtout quelques mesures institutionnelles :
L’amazigh est bien entendu exclu de tout le système éducatif – de l’enseignement primaire à l’université –, des médias, de l’édition et de toutes les activités publiques officielles.
L’usage de la langue tamazight est prohibé dans tous les lieux publics : « Il est interdit d’utiliser une langue autre que la langue arabe dans les diverses relations administratives locales [35]
Circulaire du 18 juin 1995 émanant du Bureau de liaison des… ».
La loi n° 24-1994 interdit aux parents de donner des prénoms berbères à leurs enfants.
Les pratiques religieuses des berbérophones (ibadisme, voir note 16) sont réprimées : tous ceux qui ont mené des recherches sur l’ibadisme ou qui ont écrit ou tenté d’écrire sur le sujet ont été durement réprimés.

Les toponymes amazighs sont quasi systématiquement arabisés. Ainsi, sur les cartes officielles, Adrar n Infusen/Djebel Nefoussa est devenu « Djabal Gharbî »… À Ifrane, une place nommée Trumit (« La romaine/La chrétienne ») devient Maydan al-’uruba (« Place de l’arabité »).







https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2012-1-page-105.htm?fbclid=IwAR0U6IyMO2Z55gByWOmyEyaKNJPeLf-9OC9CWfX4vCiIMBZXJhW_r-Yl-8o