Le Bœuf et la prière rogatoire (la prière de la pluie!)
Je vous raconte ! Mais pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire du “bœuf et la prière de la pluie” ? Je ne saurai vous le dire.
Il ne pleut plus ! Autour de nous, au-dessus de nous, en nous, la sècheresse frappe fort ! Le bœuf pleure ! Dans la nuit des temps, c’était le bœuf qui avait accompli la première prière de la pluie. Il est à l’origine de cette prière de sécheresse ou de l’eau, qu’importe !
On raconte qu’une tribu vivant dans un nulle part, possédait un puits. Il constituait son trésor inégalé d’où s’abreuvaient les hommes, les femmes, les enfants et le bétail. Afin de faire sortir de l’eau du puits, l’unique bœuf de la tribu a été chargé de cette corvée. Ainsi, le chef lui a mis des cordes autour du cou et des cornes attachées à des bidons qui descendaient jusqu’au fond. Une fois remplis, dans un va-et-vient, le bœuf tire en s’éloignant du puits, hors du puits ; les bidons sont versés dans un bassin d’où les habitants venaient puiser leur eau fraîche.
Durant deux années consécutives, La sécheresse a frappé le pays, le niveau d’eau du puits a nettement baissé. Le bœuf était obligé de faire plus d’effort afin de faire monter les bidons du fond ! Il a maigri ! Le cou blessé, les cornes brisées, par un jour d’un soleil de plomb, il a pris la fuite. À l’accoutumée, les gens de la tribu sont venus pour puiser de l’eau, ils n’ont rien trouvé dans le bassin. Ils se sont mis à la recherche du bœuf fugueur. Au sommet de la plus haute montagne, ils l’ont découvert, assis au bord du ravin, fixant le ciel. Il était entre pleurs et méditation. “Pourquoi ces larmes ?” lui a dit le chef de la tribu. « Je suis en train de prier Dieu, lui demandant de faire tomber de la pluie », a répondu le bœuf.
Entouré par les gens de la tribu, le bœuf a continué sa prière. Après quelques instants, le ciel s’est assombri, les rafales de tonnerre entendues, et la pluie a commencé à tomber.
Quelques années se sont écoulées, le bœuf est décédé. La sécheresse n’a pas tardé. Une fois encore, elle a frappé le pays. Sur les traces du bœuf, les gens sont montés au sommet de la montagne la plus haute. Ils ont accompli la prière de la pluie : « Ô ciel, envoie-nous la pluie en abondance, une pluie salutaire, fertilisante, bénéfique et pas nocive, qui vienne vite, sans tarder. Ô ciel, donne de l’eau à boire à tes serviteurs et à tes bêtes, répands ta miséricorde, et ramène à la vie ta cité morte. » Le ciel n’a pas répondu. Il est resté sourd, et la pluie n’est pas tombée.
Et quand je me suis demandé pourquoi le ciel a répondu défavorablement à la prière de la tribu, ressuscité, le bœuf, d’une voix céleste venant du haut de la montagne, m’a répondu : “Les gens de la tribu n’avaient pas de blessures sur les cous, ni sur les épaules, ni les traces de la fatigue sur les visages” !
Mais pourquoi je vous ai raconté cette histoire ? Je ne saurai pas vous le dire.