Découverte : la colonisation de l'Europe par l'homme moderne remise en question par une nouvelle étude
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Des crânes d'Homo-sapiens. "L'homme moderne" aurait colonisé l'Europe en trois vagues réparties sur plus d'une dizaine de millénaires, selon l'archéologue toulousain Ludovic Slimak. • © ZUMA PRESS/MAXPPP
Le 3 mai dernier, l'archéologue de Toulouse, Ludovic Slimak, a publié le compte rendu de ses recherches sur les premiers Homo sapiens européens. Sa découverte, controversée, bouleverse notre frise chronologique de... 12 millénaires ! Explications.
C'est une découverte qui pourrait remettre en cause tout un pan de l'origine de l'humanité. Dans un article publié le 3 mai 2023, Ludovic Slimak, archéologue toulousain et chercheur au CNRS, a publié les conclusions de ses recherches et de celles de ses équipes. Le sujet ? La colonisation de l'Europe par l'Homo sapiens, et la disparition de Néandertal.
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Dans son article, le chercheur en est certain : nous nous trompons de 12.000 ans sur l'arrivée d'Homo sapiens sur le Vieux continent.
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L'Homme de Neandertal (photo) se serait confronté aux colonisateurs Homo-sapiens 12.000 ans plus tôt que ce que l'on pensait. • © BART MAAT / EPA/ANP
Une colonisation en trois vagues
D'après le chercheur, l'étape que nous pensions actuellement être la première vague de colonisation d'Homo sapiens sur le sol européen (il y a 42.000 ans) serait en fait la dernière. Il y aurait en réalité eu des peuplements bien antérieurs. Deux vagues l'auraient précédée, la première 12.000 ans plus tôt, soit il y a 54.000 ans
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A gauche, une représentation des trois vagues de migration de sapiens vers l’Europe. A droite, les silex correspondants à ces différentes époques. • © Ludovic Slimak
Pour arriver à cette conclusion, Ludovic Slimak et ses équipes ont étudié neuf dents découvertes dans la Grotte Mandrin, en vallée du Rhône, ainsi que des silex du même secteur.
Ces dents semblent bien appartenir à des Homo sapiens, et les silex de la même époque sont très similaires à d'autres silex d'origine homo-sapienne, retrouvés à des milliers de kilomètres, à Ksar Akil, au Liban.
Pour Ludovic Slimak et ses équipes il n'y a aucun doute, c'est bien une trace d'Homo sapiens dans la vallée du Rhône, et elle remonte au plus loin à 54.000 ans avant notre ère.
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En identifiant ces silex comme d'origine Homo-sapiens, les chercheurs remettent également en question l'origine de l'une des principales industries de l'outillage en pierre préhistorique découvertes en France : les outils du Châtelperronien.
Les scientifiques ont longtemps attribué ces outils aux Néandertaliens, mais l'étude du chercheur toulousain vient donc affirmer tout autre chose. Pour Ludovic Slimak, ces silex sont semblables aux outils en pierre fabriqués au Moyen-Orient, ce qui suggère qu'ils ont été apportés par l'Homo sapiens lors de sa migration en Europe.

Une publication qui bouleverse les certitudes
Le célèbre média britannique The Guardian s'est fait le relai de cette analyse. En précisant tout de même le caractère controversé de ces conclusions. Car c'est une importante remise en cause l'époque de la colonisation d'Homo sapiens.

Idem pour les outils du Châtelperronien. Les attribuer à l'Homo sapiens va à l'encontre de la théorie selon laquelle les Néandertaliens étaient eux aussi capables de fabriquer des outils sophistiqués. Ce sont ainsi les capacités cognitives de cette espèce disparue qui sont elles aussi remises en cause.


Source : sites Internet