La stèle libyque de Sidi Hadj Hassaine
La stèle libyque de Sidi Hadj Hassaine, présentée dans le premier rapport de Jean-Pierre Laporte.
Description de la Stèle Cette stèle a été découverte le 12 décembre 2009 par M. S.B. au lieudit Azaghar (la plaine), voisin de la zaouia de Sidi Hadj Hassine, groupement des cinq villages de Semaoune(Ait Ouaghlis), commune de Chemini (à l'ouest et au-dessus de Sidi Aich).
Dimensions approximatives :Hauteur. 1,55m; Largeur.1,36m;épaisseur. 0, 44m. Grosse dalle de grès naturelle, légèrement irrégulière, non retouchée. Le motif principal représente un cavalier les avant-bras levés.La figure a été obtenue par un léger piquetage de la surface naturelle couverte d'oxydes métalliques, découvrant le roc plus clair. Une inscription libyque incomplètement déchiffrée est gravée dans l’angle supérieur gauche.
Analyse Comparée 
Dès le premier regard, on note la forte similitude avec les stèles libyques figurées de la meilleure série Abizar, où tous les détails trouvent un répondant. Ces stèles montrent la représentation très stylisée d’un personnage, le plus souvent à cheval, tenant du bras droit levé un bouclier et plusieurs javelines (armement libyque typique) et montrant entre le pouce et les doigts de la main droite ouverte un anneau dans lequel on voit un signe de pouvoir. La convention iconographique adoptée privilégie les détails les plus importants : la tête du personnage est plus grosse et mieux traitée que le reste du corps ; main droite, bouclier et javelines sont dessinés avec précision; les vêtements ne sont pas indiqués ; enfin, le cheval est proportionnellement plus petit que le personnage. Les détails jugés secondaires sont contraire à peine esquissés, ou même non figurés (ainsi les vêtements).Datant des derniers siècles avant notre ère, ces figurations n’étaient pas des imitations maladroites de stèles romaines (de toute manière plus tardives), mais, bien au contraire, des productions remarquables d’un art libyque des plus purs.
Description de la stèle de Sidi Hadj Hassaine.
La tête est pratiquement identique à celle des stèles d'Abizar, Souama, Bou Djemaa, Cheurfa et Tensaouth. La main gauche tient un petit bouclier rond et trois javelines. La main droite levée est ouverte, mais on ne distingue pas ici l'anneau (disparu?) figuré entre le pouce et les doigts de diverses stèles de type Abizar. De manière classique, le cheval est assez petit. On ne distingue pas sur sa croupe le petit personnage vu sur la stèle d'Abizar (mais la zone est ici peudistincte). Comme sur la stèle d'Abizar, une longue mèche de crins partait vers l'avant au-dessus de la tête. La queue du cheval est striée comme sur les stèles d'Abizar, Bou Djemaa et Cheurfa. Un quadrupède que l'on ne peut identifier est représenté devant les pattes avant du cheval. Une inscription libyque incomplètement déchiffrée est gravée dans l'angle supérieur gauche.
Importance de la Découverte 
Complétant une série de documents bien connus de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont le plus emblématique est la stèle d’Abizar( un grand village située à tizi ouzou ) (RIL 851, Laporte, 1992), la stèle de Sidi Hadj Hassaine donne une nouvelle ampleur, vers l’Est, à cet ensemble iconographique cohérent que l’on croyait jusqu’ici limité à la Kabylie du Sebaou, et qui avait été déjà étendu vers l’ouest par le signalement d’une stèle de même type dans les environs de Bordj Menaïel, puis par une stèle encore inédite, d’un type un peu différent, découverte au sud du Djurdjura à Saharidj (près de Mchedillah, wilaya de Bouira). Cet ensemble, caractéristique d’une culture régionale à la fois très particulière et très homogène dans l’ensemble libyque, s’étend maintenant du cours de l’Isser à celui de la Soummam, en englobant également le piémont sud du Djurdjura.
Source : sites Internet